LES DISCERNEMENTS DES ESPRITS

 

LES DISCERNEMENTS DES ESPRITS

 

« Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour

l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit...

les discernements des esprits »

1 Corinthiens 12.7-8,10

 

          Le discernement des esprits est le troisième don de révélation.

 

Ce que n’est pas le discernement des esprits

 

          Disons d’emblée avec la plus grande force que le don spirituel du discernement des esprits n’a rien de commun avec l’esprit critique, tel qu’on le trouve sur le plan naturel. Il est arrivé que des personnes se plaisent à juger les intentions d’autrui, et essaient de se tromper elles-mêmes, sinon les autres, en disant avec satisfaction, que leur don particulier est le discernement des esprits. C’est John Wesley qui a remarqué qu’on peut enfouir ce « talent-là » dans la terre sans offenser le Maître !

 

          Il ne faut pas non plus confondre ce don spirituel avec une vive intuition de la nature humaine, que quelques personnes possèdent à un haut degré, même lorsqu’elles sont inconverties.

 

          Ce don spirituel est différent du jugement naturel, de la capacité d’une personne pour estimer les qualités d’une autre personne, ou pour analyser la psychologie. Rappelons que les dons de l’Esprit sont surnaturels. Rien de ce qui est du domaine de la psychologie n’est de l’Esprit de Dieu.

 

          Le don du discernement des esprits n’est pas non plus la soi-disant faculté de détecter « la puissance démoniaque » dans des personnes, et ce, de façon exagérée et malsaine. Certains ont critiqué leurs frères et les ont perturbés ; ils ont cru manifester ce don en détectant soi-disant « la puissance démoniaque » dans presque toutes les réunions où ils entraient. Ils prétendent voir la puissance démoniaque dans les réunions, des influences démoniaques agissant dans le prédicateur, des démons partout. Ils expliquent tout manque de bénédiction seulement par la puissance démoniaque, et par le soi-disant exercice de ce don, ils ne voient jamais rien de bon.

 

Définition de ce don

 

          Le mot grec employé pour « discernement « est « diacrisis » et il signifie « juger à travers, percer à jour ». La pensée est de percer ce qui est purement extérieur, voir jusqu’au fond.

 

          Il est à noter que dans le texte original, le mot est au pluriel : « à un autre, les discernements des esprits ». Je regrette que certaines versions ne le traduisent pas ainsi. Pourquoi « les discernements des esprits » ? Parce que ce don est à l’œuvre dans différentes sphères spirituelles.

 

          En effet, ce don permet de percer le monde spirituel, de distinguer les manifestations, les instruments, les œuvres de Satan, mais aussi ceux de Dieu. Il nous fait pénétrer dans le monde des esprits.

 

          Ce don ne s’applique pas seulement aux esprits mauvais. Il n’est pas donné seulement pour discerner les esprits mauvais, mais pour discerner tous les esprits, bons ou mauvais. La faculté de voir la présence ou l’activité d’un être spirituel ne peut venir qu’au travers d’une révélation que Dieu donne par le Saint-Esprit.

 

          Le discernement des esprits implique la pensée de juger les esprits. Si quelqu’un peut percer le monde spirituel, cette faculté de pénétration dans le domaine spirituel le rendra capable de discerner ce qui a inspiré certaines actions. Il jugera en conséquence. Ce don spirituel (surnaturel) est différent et complémentaire du discernement spirituel que doit avoir tout croyant :

 

          Hébreux 5.14 : « La nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal ».

 

          Philippiens 1.9-10 : « Ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence pour le discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ ».

 

          1 Thessaloniciens 5.21 : « Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ».

 

          Luc 12.56 : « Hypocrites ! Vous savez discerner l’aspect de la terre et du ciel ; comment ne discernez-vous pas ce temps-ci ? »

 

          1 Jean 4.1-6 : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’Antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde. Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde ; c’est pourquoi ils parlent d’après le monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas : c’est par là que nous connaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur ».

 

          A propos de ce dernier texte, rappelons-nous qu’il y a dans l’Écriture des critères pour éprouver les esprits :

 

          Matthieu 7.15-21 : « Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez ».

 

          1 Corinthiens 12.3 : « C’est pourquoi je vous déclare que nul, s’il parle par l’Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ! Et que nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n’est par le Saint-Esprit ».

 

          Tout croyant peut employer ces critères, même s’il ne possède aucun don particulier de l’Esprit.

 

          Ce don permet de discerner ce qui indique la présence de Dieu, d’un ange, d’un démon, d’une manifestation du Saint-Esprit, d’une manifestation démoniaque ; il permet aussi de discerner les dispositions des personnes, leurs bonnes ou mauvaises dispositions ; il peut aussi révéler la présence d’une puissance démoniaque qui habite ou oppresse une personne.

 

          Ce don est très utile pour nous éviter le piège d’un faux discernement. A ce propos, Donald Gee a écrit : « Des personnes peu spirituelles, ou pleines de préjugés, ont souvent fait beaucoup de mal et ont entravé sérieusement l’œuvre de Dieu, en jugeant et en condamnant des choses qui venaient réellement de lui, mais qui n’étaient pas conformes aux idées personnelles qu’elles entretenaient au sujet des modes d’action du Tout-Puissant. Il y a eu des pasteurs et des chrétiens qui ont arrêté des Réveils, en s’opposant aux fortes émotions produites par l’Esprit de Dieu, qu’ils ont qualifié à la légère d’excitations malsaines ou d’hystérie ». Il ajoute : « Ceux qui prétendent juger des matières spirituelles doivent d’abord montrer les titres de leur propre expérience spirituelle. Malheureusement beaucoup de personnes condamnent en bloc les manifestation et les expériences qui ont trait au baptême du Saint-Esprit et à ses dons, et n’ont cependant aucune expérience personnelle de ces choses. Nous osons demander : Sont-elles en situation de juger ? Le Nouveau Testament s’accorde avec le simple bon sens pour donner une réponse négative ».

 

Exemples du discernement des esprits

 

          Jean 1.47-48 : « Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui : Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a point de fraude. D’où me connais-tu ? Lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu ».

 

          Jean 2.24-25 : « Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous, et parce qu’il n’avait pas besoin qu’on lui rendît témoignage d’aucun homme ; car il savait lui-même ce qui était dans l’homme ».

 

          Marc 2.6-8 : « Il y avait là quelques scribes, qui étaient assis, et qui se disaient au dedans d’eux : Comment cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul?Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit ce qu’ils pensaient au dedans d’eux, leur dit : Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos cœurs ? »

 

          Dieu a le pouvoir de connaître les hommes par la puissance de son « intuition » divine. Dans le don du discernement des esprits, le Saint-Esprit donne une petite étincelle de cette grande puissance en vue de connaître les hommes :

 

          Jérémie 17.10 : « Moi, l’Éternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses œuvres ».

 

          Hébreux 4.13 : « Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte ».

 

          Voici d’autres exemples du discernement des esprits :

 

          Voyez 1 Rois 3.9, 16-28.

 

          Actes 8.23 : « Je vois que tu es dans un fiel amer, et dans les liens de l’iniquité ». J’invite nos lecteurs à considérer le contexte de ce verset.

 

          Actes 16.16-18 : « Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au-devant de nous, et se mit à nous suivre, Paul et nous. Elle criait : Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la voie du salut. Elle fit cela pendant plusieurs jours. Paul, fatigué, se retourna, et dit à l’esprit : Je t’ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d’elle. Et il sortit à l’heure même ».

 

          2 Rois 6.17 : « Élisée pria, et dit : Éternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie. Et l’Éternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Élisée ».

 

          Luc 13.10-13, 16 : « Jésus enseignait dans une des synagogues, le jour du sabbat. Et voici, il y avait là une femme possédée d’un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était courbée, et ne pouvait aucunement se redresser. Lorsqu’il la vit, Jésus lui adressa la parole, et lui dit : Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il lui imposa les mains. A l’instant elle se redressa, et glorifia Dieu...Et cette femme, qui est une fille d’Abraham, et que Satan tenait liée depuis dis-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat ? »

 

En conclusion

 

          Le discernement des esprits est un don remarquable. Il donne une révélation sur un autre monde, une sphère sur laquelle, naturellement, nous ne pouvons avoir aucune conception.

 

          Il peut révéler la présence de Dieu et des créatures célestes et dévoiler les gloires d’en haut.

 

          Il peut aussi ouvrir la sphère du monde satanique, permettant de discerner les manifestations et les œuvres de Satan et ses armées avec toutes leurs ruses et leurs intrigues.

 

          Il peut pénétrer l’esprit de l’homme mettant à nu ses pensées, son état d’esprit, ses intentions.

 

          Ce don peut inspirer l’Église, et il peut la garder des méchants.

 

          Qu’on se rappelle avec quelle ténacité Satan a copié les activités du Saint-Esprit et imité les plus belles œuvres de Dieu : on comprendra aisément quels dangers courent les églises : « Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière » (2 Corinthiens 11.14). Qu’on n’oublie pas non plus que l’église primitive comptait (et le cas peut se reproduire de nos jours) des convertis, vrais ou faux, qui avaient été saturé de paganisme, de spiritisme et de possessions démoniaques. Le danger n’en était que plus réel.

 

          Le don du discernement des esprits est une preuve de la sollicitude de Dieu. Dieu ne veut pas laisser son église sans défense. De plus, ce don spirituel n’a pas seulement une valeur défensive. Il sert à attaquer aussi. Lorsqu’un esprit malin a été reconnu dans une personne, celle-ci peut être délivrée par la puissance du nom de Jésus-Christ.

 

          Prions ardemment pour que cette vue sacrée des choses spirituelles puisse être répandue au milieu de l’Église comme le Seigneur le jugera bon.

 

Paul BALLIERE

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