MON AMI, DESCENDS PLUS BAS
« ...Lorsque tu seras invité par quelqu'un à des noces, ne te mets pas à la première place...Mais lorsque tu seras invité, va te mettre à la dernière place.»
(La Bible, Évangile de Luc 14.8,10)
Jamais nous ne devenons humbles naturellement les uns à l'égard des autres. Avant de nous être humiliés devant Dieu dans le sentiment d'une profonde repentance, il nous est tout à fait impossible d'estimer autrui plus excellent que nous-mêmes.
D'ordinaire l'être humain n'aime pas la dernière place. Ni l'écolier, ni le sportif, ni l'ouvrier, ni l'homme politique, ni le religieux hypocrite. Le dernier rang n'a rien qui caresse l'égo boursouflé des fils de l'orgueil.
Pourtant, au festin de l'Évangile, seul le pécheur humilié et contrit qui se met le dernier, peut entendre cette invitation chaleureuse et compatissante: « Mon ami, monte plus haut. » (La Bible, Évangile de Luc 14.10) A la table de la grâce, nulle place n'est réservée au propre juste. Nul couvert n'est dressé devant l'âme vaniteuse. Le cœur rassasié des honneurs et des applaudissements de ce monde ne goûtera jamais les mets succulents et moelleux du grand Roi. Le vin de la miséricorde divine coule pour les lèvres repentantes. Seulement pour celles-là.
C'est à la dernière place que le publicain des temps modernes s'écrie: « Ô Dieu, sois apaisé envers moi qui suis le pécheur. » (La Bible, Évangile de Luc 18.13) N'y aurait-il qu'un seul coupable ? C'est lui, certainement. Parmi une multitude de coupables, y en aurait-il un dix mille fois plus mauvais que tous les autres ? C'est lui. Il se sent le plus indigne de tous. A cette place, la honte est le vêtement qui lui sied le mieux, tandis que la culpabilité écrase son cœur et que le sentiment de la condamnation le remplit d'effroi.
C'est là aussi, à la dernière place, que l'irréprochable et blasphémateur Saul de Tarse mesure la grandeur du salut divin, lorsqu'il déclare: « Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. » (La Bible, 1° Épître à Timothée 1.15)
C'est là enfin, qu'une espèce de coupables notoires, brisés dans les larmes de la contrition, embrasse le Prince de son salut. Mon ami, descends plus bas. Creuse, tel un mineur, les galeries de ton âme souillée. Là, au fond de ton humiliation, tu trouveras avec allégresse la veine de la grâce et du pardon divin.
Paul BALLIERE
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