LE FRUIT EXCELLENT
« Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas,
m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? »
(La Bible, Évangile de Jean 21.15)
Après que les disciples eurent mangé, le Seigneur se manifesta à Pierre d’une autre manière. Il sonda profondément son cœur. Ce fut pour le disciple le dernier examen avant sa réhabilitation. Jésus se préoccupe bien plus de l’état de notre cœur que de l’étendue de nos connaissances ou du nombre de nos expériences spirituelles. « M’aimes-tu ? » Laissons cette question tendre, mais percutante, pénétrer au plus profond de notre cœur. Il n’est pas suffisant que nous aimions les paroles et les œuvres de Jésus, tant qu’il n’est pas lui-même le principal objet de nos affections. On ne peut envisager de vie chrétienne authentique et de service efficace sans une dévotion absolue à la personne de Jésus-Christ. Ce que nous aimons engendre notre manière d’aimer. L’amour de Christ détermine notre façon d’aimer les autres, et donne l’intensité de notre amour pour eux.
Gardons-nous d’un service sans amour, à la mode des Éphésiens (Apocalypse 2.4). Le zèle pour la vérité, s’il n’est pas accompagné d’amour ardent pour Jésus-Christ, n’est qu’un simple déploiement de théologie poussiéreuse.
Ce n’est qu’après avoir sondé le cœur de son disciple que Jésus lui donna l’ordre de paître les agneaux et les brebis. Non de les battre, ni de les distraire. Servons dans l’amour. Jacob servit Laban sept années pour gagner la main de Rachel. Ces années passèrent comme un éclair, à cause de l’amour qu’il portait à la jeune fille. L’amour illumine le service. Le temps, la fatigue, les souffrances dans le travail ne compteront plus si nous aimons notre divin Maître. Le Seigneur cherche en nous le fruit par excellence qui puisse satisfaire son cœur assoiffé d’amour. En degré, notre amour ne pourra jamais égaler le sien, mais en qualité, il devrait lui ressembler. Jésus nous révélerait-il alors, comme à Pierre, par quelle mort douloureuse nous devrions le glorifier ? Nous accepterions sa volonté sans protester. N’est-ce pas sa volonté qui importe ? Elle se déploie du plus profond des abîmes aux plus hautes cimes, du plus profond des âges jusqu’à toute l’éternité à venir.
Paul BALLIERE
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