VOYAGE A LA NOUVELLE JERUSALEM
On me l’avait vantée. Ville unique, incomparable, la Nouvelle Jérusalem est classée au patrimoine universel de la Divinité. Excusez du peu ! D’ailleurs, c’est la seule.
Il est vrai que, dans mon enfance, des adultes, parents, amis, enseignants, nous avaient régulièrement emmené en excursion dans la direction de la sublime cité. Mais c’est à l’âge de 16 ans que j’ai décidé d’entreprendre le voyage. Sans aide, je n’y serais pas parvenu. Je me suis donc muni de précieux documents pour ne pas me perdre. Le voyage promettait d’être passionnant. Long, mais passionnant. J’étais tout excité.
J’ai pris la route de Genèse et je suis descendu à l’hôtel Exode. Sur le chemin, j’ai vu Lévitique qui enregistrait les Nombres de gens arrivés au niveau de Deutéronome.
Je suis reparti. Un peu plus loin, Josué se tenait à la porte des Juges, tandis que Ruth m’indiquait un double panneau de signalisation : « Samuel , Samuel ».
Plus tard, les 1er et 2ème Rois, qui font l’objet des célèbres Chroniques, attendaient Esdras, Néhémie et Esther pour les consoler au sujet des terribles épreuves de Job.
Certains chanteurs et musiciens habiles ont entonné les Psaumes, tandis que d’autres s’appliquaient à enseigner les Proverbes, sous l’oeil bienveillant de l’Ecclésiaste, célèbre auteur du Cantique des cantiques.
J’ai su, plus tard, que si je m’étais arrêté là où se trouvaient les 2 Rois, j’aurais pu rencontrer Esaïe, et son collègue Jérémie ; j’aurais même pu, m’a-t-on dit, entendre ce dernier dans ses amères Lamentations ; j’aurais même croisé Ezéchiel.
Daniel, lui, était parti très jeune loin de son pays, contre son gré. Des hommes inspirés avaient annoncé, bien avant, l’histoire de leur pays, de certaines villes, et même de certaines nations : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas (qui fit un voyage mouvementé qu’il n’est pas prêt d’oublier!) ; sans parler de Michée et de Nahum.
J’ai appris que la famille était plus nombreuse que je ne le pensais. Ces hommes avaient des frères tout aussi inspirés : Habacuc, et Sophonie, Aggée et Zacharie. Et le petit dernier, nommé Malachie.
La route avait été longue jusque là. A partir de cette étape, j’ai roulé sans percevoir aucun bruit, aucune voix. C’était étrange. Mon carnet de route ne m’offrait qu’une page blanche. Elle était vite lue ! On m’apprit bien longtemps après, que les rédacteurs de ce Guide spirituel, nommé Bible, n’avaient écrit la suite que quatre siècles plus tard…
Je me suis demandé combien de temps le voyage durerait encore jusqu’à mon arrivée à destination. Je n’étais pas au bout de mes surprises ! Subitement, le paysage devint magnifique, lumineux. C’était comme si le ciel était descendu sur la terre. Je ne croyais pas si bien dire.
Le Roi de la Nouvelle Jérusalem était venu pour un temps dans la contrée où je venais d’entrer. Mais il n’était pas apparu dans une mise royale. Il fallait ce qu’on appelle la foi pour le contempler comme tel. Il était resté peu de temps, et s’en était allé loin, et pour longtemps.
Qui allait m’aider dans la suite du voyage ? Heureusement, quatre guides, bien différents les uns des autres, se portèrent à mon secours : Matthieu, Marc, Luc, et Jean. Différents ? C’est peu de le dire ! Pensez donc: j’avais affaire à un ancien percepteur d’impôts et à des pécheurs de poissons, en passant par un médecin. Ces quatre hommes se sont impliqués dans des Actes immémorables et fondateurs, à tels point que même les Romains en entendirent parler, ainsi que les 1° et 2° Corinthiens, des groupes qui furent bouleversés par des événements aussi nouveaux que surnaturels, et qui y trouvèrent une vraie raison de vivre.
Je suis alors parvenu dans la région des Galates, où l’on avait entrepris d’énormes chantiers. En effet, des ouvriers mal intentionnés avaient tracé une mauvaise route. Il fallait remettre les voyageurs dans la bonne direction. Un certain Paul, de grande renommée, s’y était employé. Ainsi j’ai gardé la bonne direction.
Dans le même temps, je me suis rendu compte que les Ephésiens et les Philippiens étaient proches des Colossiens, Ces derniers me suggérèrent de rendre visite aux 1er et 2° Thessaloniciens, après quoi je pourrais faire la connaissance des 1er et 2ème Timothée. Ils m’ont assuré que la maison de Tite était toute proche et que j’allais bientôt toucher au but. C’était tant mieux ! Je m’impatientais. Et un tel voyage, à 16 ans, était assez difficile. Certaines étapes avaient été assez ardues, je vous l’avoue.
Qui est venu à ma rencontre ? Philémon ! Le bout de chemin en sa compagnie fut court : un seul kilomètre (entendez « chapitre »). C’était bien pour un jeune voyageur ! J’ai pu reprendre des forces avant de me rendre chez les Hébreux. Je ne sais pourquoi, mais j’ai senti comme un parfum de Nouvelle Jérusalem flotter dans l’air. Mais j’étais si jeune, j’ai pu me tromper. Je n’ai quand même pas oublié une atmosphère céleste, divine, royale, éternelle.
Jacques m’a montré la suite de la route. Il était assez impressionnant. Il savait ce qu’il disait. Il avait été très proche du Roi lors de sa venue, au point que souvent, il parlait comme lui, et rapportait ses paroles.
Je touchais au but. Pour être sûr de ne pas m’égarer, j’ai demandé deux fois à Pierre de bien m’indiquer comment parvenir aux villages de 1, 2 et 3 Jean.
J’y étais presque. Il me suffisait d’atteindre Jude..
Ai-je été déçu en arrivant ? Pas du tout ! Mais dans sa vaste contrée, l’Apocalypse, Jean, que j’avais rencontré déjà plusieurs fois, y parlait un langage étrange, parfois obscur. Je n’ai pas compris tout ce qu’il me disait. Pour être franc, je n’ai même pas compris grand-chose. Mais à la fin de la conversation, il me tendit une sorte de télescope, et me demanda de regarder. Je vis de loin ce pour quoi j’avais fait ce si long voyage : la Nouvelle Jérusalem ! Elle remplit mes yeux, mon coeur, ma raison de vivre, ma destinée. Je n’aurais pas trouvé les mots pour la décrire ! Heureusement, Jean put le faire.
On me dit qu’il fallait encore attendre pour entrer dans la Cité céleste.
On me dit que c’était pour bientôt.
On me dit qu’il fallait être prêt pour ce moment unique dans l’Histoire.
Vous savez quoi ? Le voyage m’a tellement plu, que je l’ai fait une fois par an, puis deux fois. Je l’ai fait des dizaines de fois, et je ne m’en lasse pas. J’apprends à chaque fois à mieux connaître mes guides, l’enseignement, les conseils, les avertissements, et les promesses du Roi !
Faites ce voyage. Vous ne le regretterez jamais.
Aimez la Bible, votre Bible.
Paul BALLIERE
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