LES LEÇONS D'UN ABANDON

 

LES LEÇONS D’UN ABANDON

 

« Dans ma première défense, personne ne m’a assisté, mais tous

m’ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé ! C’est le

Seigneur qui m’a assisté...Le Seigneur me délivrera de toute

œuvre mauvaise, et il me sauvera. »

(2 Timothée 4.16-18)

 

          Une première comparution pendant la captivité de l’apôtre paraît avoir eu pour résultat de retarder sa condamnation, sans pour autant la rendre moins certaine.

 

          Selon le droit romain, les amis d’un accusé pouvaient paraître avec lui en justice, et déposer ce qu’ils savaient en sa faveur. Les amis de Paul auraient pu du moins l’assister de leur sympathie ; mais la peur de l’opprobre ou du danger, la honte ou l’ingratitude, la déception ou la lâcheté, les avaient éloignés.

 

          En cette douloureuse circonstance, l’esclave de Jésus-Christ put évaluer justement le cœur humain. Les croyants savent, par expérience, ce qui peut sortir d’un être irrégénéré. Mais certains chemins permettent au Seigneur de nous apprendre, au travers même des réactions décevantes de nos frères en la foi, à ne regarder qu’à lui seul. L’unanimité dans la non-assistance à un serviteur de Dieu en danger était surprenante. La leçon était dure !

 

          Cependant, continuons à faire du bien, et prêtons sans rien espérer. Notre Maître nous le demande. Identifions-nous à lui. N’a-t-il pas été abandonné de tous les siens à Gethsémané ? Apprenons à pardonner. Soyons l’écho de la prière de Jésus au Calvaire, et de celle d’Étienne, le premier martyr lapidé.

 

          Nous souhaitons, dans nos épreuves, qu’au moins un ami soit présent, à côté de nous, et nous vienne en aide. Hélas ! Nous buvons parfois les eaux de Mara ! Mais notre Dieu change l’amertume en douceur. Au-delà de l’âpreté du caractère humain, Paul a goûté à la douceur du cœur de Dieu. C’est le Seigneur qui l’a assisté et fortifié. Il en sera ainsi pour nous. Dieu est toujours présent à côté des siens pour les secourir.

 

          Faisons confiance au Seigneur. Quelles œuvres mauvaises pourraient se tramer contre nous ? Dieu nous délivrera de toutes. Sa fidélité et son pouvoir ne subissent aucune altération.

 

          Ainsi, au lieu de nous plaindre des autres, louons le Seigneur. Au lieu de murmurer devant la défection de nos amis, réjouissons-nous de l’immuabilité de notre Sauveur.

 

Paul BALLIERE

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