DES PRÉDICATEURS, OU DES PROPHÈTES, AUJOURD'HUI ?

 

DES PRÉDICATEURS, OU DES PROPHÈTES, AUJOURD’HUI ?

 

          Frères, si nous accomplissons l’œuvre de Dieu à la manière de Dieu, à l’heure de Dieu, par la puissance de Dieu, nous récolterons la bénédiction de Dieu et les malédictions du diable. Quand Dieu ouvrira les fenêtres du ciel pour nous bénir, le diable ouvrira la porte de l’enfer pour nous anéantir. Le sourire de Dieu implique le froncement de sourcils du diable ! Les prédicateurs ordinaires peuvent aider n’importe qui sans blesser personne ; mais les prophètes bouleversent tout le monde et en rendent certains furieux. Le prédicateur peut marcher avec la foule ; le prophète avance dans la direction opposée. Tout homme libéré, baptisé de feu et rempli de Dieu sera accusé de manque de patriotisme parce qu’il s’insurge contre les péchés de sa nation, de méchanceté parce que sa langue est une épée à double tranchant, de déséquilibre parce que le poids de l’opinion des prédicateurs fait pencher la balance de l’autre côté. On louera le prédicateur ; on traquera le prophète.

 

          O, mes frères, comme nous aimons les chrétiens bien connus d’antan, les missionnaires, les martyrs, les réformateurs. Nous écrivons leur biographie, nous révérons leur souvenir, nous encadrons leur épitaphe et nous leur construisons des monuments ! Nous faisons tout cela, mais nous ne les imitons pas. Nous chérissons chaque goutte de leur sang, mais nous veillons bien à ne pas verser une goutte du nôtre !

 

          Jean-Baptiste eut de la chance d’éviter la prison pendant six mois. Lui et Élie ne tiendraient pas six semaines dans les rues d’une ville moderne. On les jetterait en prison ou on les enfermerait dans un asile psychiatrique pour avoir condamné le péché sans atténuer leur message.

 

          L’ennemi s’est avancé comme un fleuve. Ne se trouve-t-il pas de messager rempli de l’Esprit aujourd’hui, qui aurait revêtu toute l’armure de Dieu pour élever une bannière ? Une seule chose entretiendra la passion dans le cœur et la vision devant les yeux : le culte personnel. Élie, cet homme au cœur semblable à un volcan, à la voix puissante comme un tonnerre, se présenta dans le royaume pour une époque identique à la nôtre.

 

          Les difficultés qui entravent l’évangélisation du monde sont légion, mais elles s’effacent devant les hommes déterminés.

 

          Le prix à payer est élevé ; Dieu ne se contente pas d’être notre partenaire, il veut devenir notre propriétaire.

 

Leonard RAVENHILL

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