COMME UN PETIT ENFANT
« Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu
comme un petit enfant n’y entrera point. »
(Marc 10.15)
Ton Maître admirait les enfants. « Il vous faut, disait-il, recevoir le Royaume comme un petit enfant. » Qu’ont-ils donc de si remarquable, les petits enfants ?
On dit souvent qu’ils sont purs ; bien sûr, étant donné qu’ils sont tout neufs, ils n’ont pas eu le temps de faire des horreurs, ni de salir leur cœur avec des idées troubles. Mais le germe du mal n’en est pas moins en eux. Quelques années et c’en sera fini de leur fraîcheur. Comment te donnerait-on cette pureté-là pour modèle ?
Un enfant, aussi, est crédule ; il admet tout sans objections ; il ne sait pas discutailler. Bien sûr, il te faudrait, pour vivre l’Évangile, un peu plus de cette naïveté que tu n’en as gardé ; mais on ne te demande pas, non plus, de renoncer à comprendre ; le Maître a dit lui-même qu’on doit être « prudent », et son serviteur Paul qu’il faut être un enfant « sous le rapport de la malice, non pour le jugement ».
Ce qui est beau, surtout chez un petit enfant, c’est sa confiance dans la vie, cette sorte d’instinct qui rend si forte, et si équilibrée, sa faiblesse. Dans des mains étrangères, sous un toit inconnu, entouré de dangers, il tend ses petits bras, sourit à l’existence. Il te montre la voie : c’est comme il croit à la vie naturelle, du même élan joyeux de tout ton être, qu’il te faut croire à la vie éternelle. Sa confiance inconsciente, qui désarme le mal, et qui s’installe sur la terre en un triomphe imperturbable, transporte-la dans l’acte conscient d’une foi qui brise les obstacles et s’établit tout droit dans la lumière du Royaume.
Philippe VERNIER
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