UN PEUPLE DESARME A L'HEURE DE LA GUERRE !
« Après lui, il y eut Schamgar, fils d'Anath. Il battit six cents hommes des Philistins
avec un aiguillon à bœufs. Et lui aussi fut un libérateur. »
(Juges 3.31)
« Au temps de Schamgar, fils d'Anath, au temps de Jaël,
les routes étaient abandonnées, et ceux qui voyageaient
prenaient des chemins détournés.
Les chefs étaient sans force en Israël, sans force,
quand je me suis levée, moi Débora, quand je me suis levée
comme une mère en Israël.
Il avait choisi de nouveaux dieux: alors la guerre était aux portes;
on ne voyait ni bouclier ni lance chez quarante milliers en Israël. »
(Juges 5.6-8)
Non seulement la sombre période de Schamgar et de Jaël fut marquée par l'abandon des voies spirituelles, par les déviations, par la faiblesse des chefs et par l'idolâtrie, mais d'autres signes de déclin moral et spirituel sont encore soulignés dans notre texte par le Saint-Esprit.
La guerre aux portes
« Alors la guerre était aux portes. » (Juges 5.8)
Ce sont malheureusement les conséquences de tout ce que nous avons étudié précédemment. Lorsque le peuple de Dieu abandonne le chemin divin, s'engage dans l'apostasie, traverse une crise d'autorité et s'invente de nouveaux dieux, il s'apprête à subir les châtiments du Seigneur. Israël a mangé les fruits amers de ses mauvaises voies: l'invasion des ennemis sur son territoire et la guerre.
Que de conflits dans notre vie chrétienne ! Que de luttes ! Que de combats !Notons qu'il existe, dans notre marche ici-bas, des guerres que nous pourrions qualifier de « normales ». En effet, la guerre est aux portes du chrétien fidèle, justement à cause de sa fidélité. Le croyant est souvent assailli par l'adversaire. « Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés », écrit Paul à Timothée (2 Timothée 3.12). « Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Ephésiens 6.10-12)
Mais l'infidélité spirituelle engendre des guerres « anormales » aux portes du chrétien. Vient alors le temps où l'ennemi a le dessus sur les croyants, le temps où le Saint-Esprit n'est plus à leurs côtés pour leur assurer la victoire. Ils l'ont attristé. Dieu permet alors des défaites. Souvenons-nous de Caïn. Tandis que son frère Abel fait à l'Éternel une offrande des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse, lui, offre à Dieu des fruits de la terre. L'Éternel porte un regard favorable sur Abel et sur son offrande, mais il ne porte pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. Ce dernier a tenté une approche de Dieu sans emprunter la voie du sang. Il est l'embryon de la religion sans la croix, le promoteur de la prétendue relation avec Dieu sans la régénération. Au bout de ce chemin-là, personne ne trouve la grâce de Dieu. Ni Caïn, ni des légions d'individus après lui. La Bible déclare: « sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. » (Hébreux 9.22) La suite de l'histoire aurait dû servir de leçon pour toutes les générations à venir. Mais il n'en fut rien ! Des cohortes innombrables d'impies « ont suivi la voie de Caïn » (Jude 11). Comme lui, ils ont erré lamentablement, se perdant à tout jamais dans le labyrinthe de leurs illusions. Caïn est alors très irrité, abattu et jaloux. Sont-ce là les fruits d'une authentique relation avec Dieu ? Certes non. Le prétendu croyant qui sort d'une réunion dans un tel état d'esprit n'a pas rendu à Dieu un culte par l'Esprit, il ne s'est pas glorifié en Jésus-Christ, mais il a mis sa confiance en la chair (Philippiens 3.3). Dans sa patience et son infinie bonté, Dieu adresse la parole à Caïn. Le message est limpide: la guerre est aux portes ! Voici, en effet, ce que Dieu déclare: « Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi; mais toi, domine sur lui. » (Genèse 4.7) Caïn ne dominera pas sur sa haine ni sur son envie de tuer. Jean nous exhorte à « ne pas ressembler à Caïn qui était du malin, et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes. » (1 Jean 3.11-12)
Bien-aimé, si tu as mal agi, si tu as été infidèle à Dieu, la guerre est à la porte de ton cœur. Seras-tu vainqueur ? Toi seul peux donner la réponse à cette question vitale.
A l'inverse de Caïn, Lot connut le secours de Dieu quand la guerre fut à sa porte. Nous savons qu'il reçut les deux anges envoyés par Dieu à Sodome. Les gens de Sodome étaient méchants et de grands pécheurs contre l'Éternel. Ils se tinrent à la porte de Lot, avec l'intention de commettre des actes abominables sur ces visiteurs inconnus. « Pressant Lot avec violence, ils s'avancèrent pour briser la porte. Les hommes [les anges] étendirent la main, firent rentrer Lot vers eux dans la maison, et fermèrent la porte. Et ils frappèrent d'aveuglement les gens qui étaient à l'entrée de la maison, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, de sorte qu'ils se donnèrent une peine inutile pour trouver la porte. » (Genèse 19.9-11) Quand la pression adverse est intense à la porte du juste, Dieu vient à son secours et lui donne la victoire. Qu'il en soit ainsi pour chacun de nous ! Dans les temps de déclin, d'apostasie, les portes du peuple de Dieu sont brisées (quand elles ne sont pas librement ouvertes..!), et le péché peut s'y engouffrer allègrement.
Crions à Dieu pour que nos églises connaissent un puissant réveil de sainteté et qu'elles soient visitées par le torrent de feu de l'Esprit !
L'absence d'armes
« On ne voyait ni bouclier ni lance chez quarante milliers en Israël » (Juges 5.8).
Non seulement la guerre était aux portes, mais l'armée était sous-équipée et découragée. Comment le peuple de Dieu avait-il pu en arriver là ? Comment pouvait-il se trouver complètement désarmé ? Était-ce de la négligence, de l'insouciance, de la paresse, de l'indifférence ? Quel drame quand les enfants de Dieu n'ont plus d'armes spirituelles contre le mal !
Le bouclier nous parle. L'épître de Paul aux Ephésiens en fait une image de la foi. « Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu...prenez...le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin. » (Ephésiens 6.11,16) La foi n'est pas la moindre des vertus spirituelles. A quatre reprises dans sa parole (dans le livre du prophète Habakuk, dans les épîtres aux Romains, aux Galates, et aux Hébreux), Dieu déclare: « Mon juste vivra par la foi ». Jésus s'interrogeait: « Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18.8) Paul fait allusion aux avertissements du Saint-Esprit: « Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons. » (1 Timothée 4.1) L'apôtre encourageait Timothée en ces termes: « Le commandement que je t'adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites précédemment à ton sujet, c'est que, d'après elle, tu combattes le bon combat, en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l'ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi. » (1 Timothée 1.18-19) Paul, lui, franchit la ligne d'arrivée en vainqueur, et il écrivit: « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. » (2 Timothée 4.7)
La lance nous enseigne aussi. Pour nous, chrétiens, il s'agit de nous équiper d'une épée. « Prenez aussi...l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu. » (Ephésiens 6.17) Quelle est notre force, notre sécurité, notre puissance, notre défense contre l'erreur, l'apostasie, les fausses doctrines, les tentations, les assauts de Satan ? La parole de Dieu ! Beaucoup de croyants aujourd'hui n'ont pas l'épée de l'Esprit dans leurs mains, ni même dans le fourreau. Ils ne savent plus où est l'épée ! Ils ne lisent plus leur Bible. Ils ne l'emportent pas avec eux aux réunions de l'Église. Ils ne la consultent pas dans leur foyer, et ne l'enseignent pas à leurs enfants ! Ils sont alors sans force devant les tentations. A trois reprises, dans le désert, Jésus a dit au diable: « il est écrit ». L'épée de l'Esprit était dans sa main. Mais que de croyants, de nos jours, désarmés devant les assauts de leur adversaire. Ils sont sceptiques devant les promesses divines, séduits par les nouveautés doctrinales, ébranlés par les critiques rationalistes, et chancelants dans les difficultés.
Que la guerre soit aux portes, c'est déjà terrible ! Mais que le peuple de Dieu n'ait plus d'armes pour lutter contre l'ennemi, c'est une catastrophe ! Sachons, bien-aimés, que rien ne pourra jamais remplacer les armes spirituelles dans les luttes d'ordre spirituel.
L'abandon des routes, les chemins détournés, la faiblesse des chefs, les nouveaux dieux, la guerre aux portes, l'absence d'armes, tout cela nécessitait la venue d'un réveil.
Allons-nous entendre la voix de l'Esprit ? Nous laisserons-nous réveiller ?
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr