VIVONS-NOUS UN CHRISTIANISME NORMAL ?

 

VIVONS-NOUS UN CHRISTIANISME NORMAL ?

 

          Si le Saint-Esprit, qui est tout-puissant, exerce sa souveraineté dans les cœurs et les consciences,alors le résultat doit être hors de la normale.

 

          A.T. Schofield a écrit : « Nous devons comprendre une chose, c’est que, depuis la Pentecôte, le travail soudain et direct de l’Esprit de Dieu sur les âmes a toujours été accompagné de manifestations plus ou moins anormales. Après tout, n’est-ce pas naturel ? Nous pouvons nous attendre à ce qu’un flot surabondant de puissance et de lumière divine agissant profondément sur les émotions et transformant les vies, ait de remarquables résultats. De même qu’un tremblement de terre, une inondation, un ouragan, sont des manifestations extraordinaires, un réveil véritable est un événement qui sort de l’ordinaire ».

 

          On s’est demandé si aucun mouvement du Saint-Esprit depuis la Pentecôte n’a été aussi riche en résultats que le réveil morave du 18° siècle. Voici ce que John Greenfield rapporte à ce sujet : « A midi environ, le dimanche 10 août 1727, pendant que le pasteur Rothe faisait une réunion à Herrnhut, il se sentit submergé par la puissance merveilleuse et irrésistible du Seigneur et s’effondra dans la poussière devant Dieu. Toute l’assemblée fit comme lui, dans des sentiments d’une intensité inexprimable. Ils continuèrent ainsi jusqu’à minuit, priant, chantant dans les pleurs et les supplications ».

 

          Les récits qui nous ont été conservés de « l’agape » à Fetterlane, à Londres, le jour de l’an 1739, nous donnent un aperçu des débuts d’un autre grand mouvement spirituel qui commença à la même époque. Soixante Moraves assistaient à cette réunion, et sept Méthodistes d’Oxford : John Wesley et son frère Charles, Georges Whitfield, Wesley Hall, Benjamin Ingham, Charles Kinchin et Richard Hutchins, tous pasteurs consacrés de l’Église anglicane. A propos de cette réunion, Wesley écrit :

 

          « A trois heures du matin, alors que nous priions avec insistance, la puissance de Dieu vint avec force sur nous, à un tel point que beaucoup pleuraient de joie et plusieurs tombèrent par terre. Aussitôt que nous fûmes un peu revenus de la crainte et de l’étonnement causés par la présence de Sa Majesté Sainte, nous chantâmes d’une seule voix : « Nous te louons, ô Dieu ; nous te reconnaissons comme le Seigneur ».

 

          Que sont nos réunions de fin d’année dans nos églises aujourd’hui ? Quelle image de l’Église offrons-nous au Seigneur ? Au temps des Césars, les Romains réclamaient du pain et des jeux. Bon nombre de croyants, de nos jours, réclament du vin, des divertissements et des danses. Ils ont l’audace d’appeler encore « agapes », des festoiements mondains au cours desquels jeux et sketches ont évincé prière et adoration ; même si, en première partie de soirée, histoire de se donner bonne conscience, on a bâclé un programme émaillé de chansonnettes évangéliques et d’une courte allocution pastorale. Ô Dieu, relève-nous, la religion du veau d’or n’est pas loin de nous !

 

          Le docteur J. Goforth écrit : « J’étudiais à Knox College, quand M. Moody fit une série de réunions de trois jours à Toronto pendant l’hiver de 1883. Je n’ai jamais vu une réunion plus émouvante que celle d’une certaine après-midi. Aucun œil n’était sec, et ceux qui commençaient à prier étaient vite arrêtés par leur émotion ».

 

          Tout en évoquant des manifestations de la Pentecôte comme anormales, il faut absolument maintenir que la Pentecôte fut le Christianisme normal. Lorsque l’Esprit de Dieu prend le contrôle des vies, des ministères, des réunions, des assemblées, les résultats sont toujours conformes à la volonté et au plan de Dieu.

 

          Mes amis, chacun de nous est-il fortifié par le Saint-Esprit dans l’homme intérieur ? Christ habite-t-il pleinement dans notre cœur par la foi ? Sommes-nous réellement enracinés et fondés dans l’amour ? Sommes-nous remplis de toute la plénitude de Dieu ? Dieu peut-il faire en nous et par nous infiniment au-delà de tout ce que nous avons demandé ou pensé ?

 

          Se contenter de moins, c’est ravir au Seigneur les mérites du Calvaire. Certes, la tentation est grande d’expliquer notre médiocrité, de justifier nos échecs à grands renforts de jongleries théologiques, et de banaliser la nouvelle norme d’un Christianisme essoufflé. Mais le but du Saint-Esprit est de glorifier le Seigneur Jésus tous les jours, à notre époque, comme autrefois. Pouvez-vous imaginer un seul instant que le Saint-Esprit puisse se lasser d’agir ? C’est inconcevable. Soyons convaincus que la puissance divine, si manifeste dans la première Église, doit être aussi évidente et aussi éclatante dans l’Église actuelle.

 

          Le Christianisme normal, dans la pensée du Seigneur, ne devait pas commencer par l’Esprit pour finir par la chair. Bien-aimés frères et sœurs, la construction du temple spirituel ne se poursuivra ni par la puissance, ni par la force, mais toujours par le Saint-Esprit.

 

Paul BALLIERE

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