LA CONVERSION DE NOS "MAIS"

 

LA CONVERSION DE NOS « MAIS »

 

          Monsieur X. m’a raconté comment il avait été élevé et spirituellement formé dans un milieu très étroit...Des circonstances libératrices lui permirent de découvrir une vie spirituelle toute nouvelle, pleine de promesses d’épanouissement. Cependant, en même temps, son esprit analytique se fixait sur des choses négatives qu’il ne tarda pas à remarquer parmi ceux qui s’étaient aventurés comme lui dans une expérience plus profonde avec Christ. C’est ainsi que, petit à petit, s’épela, lettre après lettre, le « mais » de ses craintes. Cela finit par figer ce chrétien à la fois dans l’envie et dans l’immobilisme. Au bout de quelque temps, grâce à Dieu, il s’en rendit compte et fit ce qu’il fallait faire pour se dégager de ce piège. Or, savez-vous ce qu’il fit ? Après un entretien que j’eus avec lui, il se mit à convertir ses « mais ». Ayant vu que le « mais » pouvait être un instrument de méchanceté, il décida d’en faire, lui, un instrument de charité. Ainsi, chaque fois qu’il entendait quelque chose de négatif sur quelqu’un, il ajoutait un « mais » suivi de tout ce qu’il connaissait de positif sur la personne en question. Et il me dit un jour : « Avec un certain entraînement, c’est inouï combien de qualités on peut découvrir chez les personnes que d’aucuns se permettent de critiquer ! » Ne pensez-vous pas qu’il avait raison ?

 

          Naturellement, quand on prend un départ semblable, on s’avance sur la voie royale de la charité qui est celle de tous les progrès. C’est ainsi que mon ami appliqua le principe de la conversion des « mais » à d’autres domaines. Au lieu de les tolérer comme conjonctions aux excuses et à l’incrédulité, il les contraignit d’utiliser leur pouvoir pour affirmer la confiance et la foi « malgré tout ».

 

          - « J’ai fait ce que vous m’aviez conseillé, me dit-il, et quand je constate des difficultés, des obstacles, des géants qui me donnent la frousse, je les regarde sans les nier, voire avec un certain respect. Toutefois, je ne subis pas leur fascination, car je ne les fixe plus avec angoisse, ni ne les regarde à la loupe. Je me défends de les transformer en monstres formidables. »

          - « Mais comment faites-vous pour transformer les « mais » du doute en « mais » de la foi ? » lui demandai-je.

          - « Ma méthode est simple, j’agis comme vous me l’avez suggéré ; au lieu de dire : « Je suis appelé à ceci ou à cela, mais...il y a ceci et cela », j’inverse toute la phrase autour du « mais » qui est le mot-clef et je déclare : « Il y a ceci et cela, mais voici à quoi Dieu m’appelle... »

 

          C’est un positif, cet ami, ne trouvez-vous pas ? « Et, ajouta-t-il, depuis la conversion de mes « mais », j’ai quitté mon immobilisme spirituel, je suis entré et j’avance dans le « bon pays de la promesse ! »

 

          Amis lecteurs, je propose que nous décidions tous ensemble, dès aujourd’hui, de convertir ce petit mot au pouvoir étonnant. Êtes-vous d’accord ? Bientôt, j’en suis certain, vous verrez que le « mais » converti peut être le mot décisif de notre témoignage efficace et de notre foi victorieuse. Voici donc, pour terminer, quelques exemples de « mais » tirés de l’Écriture Sainte et de l’expérience, et j’aimerais que vous vous demandiez chaque fois si vous les avez personnellement vécus :

          Éphésiens 2.1-5 : « Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés dans lesquels vous avanciez autrefois...Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés...nous a rendus à la vie avec Christ ! » Voilà un chant funèbre qui se transforme en cantique d’allégresse ! Et quel est le point tournant de cet hymne, l’avez-vous remarqué ? Ces deux mots précieux : mais Dieu !

          J’étais perdu, mais Dieu m’a sauvé !

          J’étais aveugle, mais je vois !

          J’étais sale, mais le sang de Christ m’a lavé !

          Est-ce là votre expérience ? Peut-être êtes-vous toujours dans le malheur où vous a plongés quelque faute ancienne ou récente ? Écoutez alors cette déclaration divine (elle est aussi pour toi, ami rétrograde) : « O Israël, tu t’es détruit toi-même, mais, en moi est ton secours ! » Venez ou revenez à votre Sauveur et vous serez rétablis. Il l’a promis.

 

          Au chapitre 7, verset 9, le livre des Actes nous rappelle une page bien sombre de l’histoire ancienne : « Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Égypte. » Le pauvre jeune homme aurait pu désespérer dans sa situation, comme toi parfois, dans la tienne, ami chrétien. Cependant, le texte ajoute immédiatement le mot que nous attendons, le mot qui éclaire les ténèbres de nos impasses momentanées. Écoutez :

          « Mais Dieu fut avec lui ! »

 

          Voilà qui fait toute la différence. Tu le sais bien, toi dont la marche a été parfois pénible. Qu’aurais-tu fait si tu avais été solitaire ? « Mais » Dieu était là !

          C’est ce que me disait une très grande malade atteinte du cancer : « Oui, je souffre, mais Jésus est là ! »

          L’apôtre Paul a écrit autrefois, et beaucoup d’autres auraient pu le dire aussi : « Nous étions affligés de toutes manières...mais Dieu nous a consolés ! » (2 Corinthiens 7.5-7)

          Comme tout cela est vrai dans l’expérience chrétienne ! Comme tout cela, et bien plus, sera encore vrai demain pour ceux qui sont au Seigneur !

          Nous sommes faibles, mais Dieu nous communique son Esprit de force, d’amour et de sagesse !

          Nos bien-aimés s’en vont sur des chemins où nous ne pouvons ni les retenir, ni les suivre, mais Dieu les poursuit tandis que nous prions pour eux !

          Certaines brebis sont encore dispersées, mais Dieu les rassemblera en un seul troupeau !

          Israël est encore incrédule en face du Messie donné, mais Dieu déchirera le voile de l’aveuglement !

          Le monde semble être en perdition, mais Dieu le sauvera, car son règne vient et sa volonté sera faite sur la terre comme dans les cieux !

          Amis, voilà les « mais » positifs que nous nous habituerons à utiliser. Ce sont les « mais » de la foi, des « mais » puissants. Ce sont des « mais » qui comptent !

          Barrez les autres, car ils comptent aussi dans leur puissance destructrice ! Pour que nous triomphions des pièges de toutes sortes que nous tend l’adversaire et pour que nous exercions une action bienfaisante dans l’Église et dans le monde, qu’il en soit ainsi par l’Esprit du Vainqueur en nous !

 

Je ne sais pourquoi dans sa grâce

Jésus m’a tant aimé,

Pourquoi par son sang il efface

Ma dette, mon péché.

 

Chœur :

Mais, je sais qu’en lui j’ai la vie,

Il m’a sauvé dans son amour ;

Et gardé par sa main meurtrie,

J’attends l’heure de son retour.

 

Je ne sais quelle est la mesure

De joie et de douleur

Que pour moi, faible créature,

Réserve mon Sauveur !

 

Mais, je sais…

 

Je ne sais quand de la victoire

L’heure enfin sonnera,

Quand l’Agneau,

l’Époux dans sa gloire

Avec lui me prendra.

 

Mais, je sais…

 

A.H.

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