UN SACRIFICATEUR QUI COMPATIT A NOS FAIBLESSES
« ...En prenant la forme de serviteur... »
(Philippiens 2.7)
D’autres sages ont pu enseigner qu’il faut aimer l’humanité, parce qu’ils en avaient aperçu les misères et désiraient les soulager ; mais aucun d’eux n’avait ce lien personnel qui unit ton Maître aux petits, à ceux que la vie écrase ou rejette.
Il pénètre lui-même dans leur humilité ; il ne veut pas la connaître sans la prendre sur lui ; il ne se contente pas de les attirer à lui : il sort de lui-même pour se jeter en eux. Il se fait en tout semblable aux plus déshérités ; ce sont eux qu’il fréquente le plus volontiers ; ce qu’on fait à ces « plus petits d’entre ses frères », c’est à lui qu’on le fait. Il veut tellement être l’un d’eux qu’au soir du dernier repas, il s’agenouille et leur lave les pieds, se faisant le serviteur de ces serviteurs.
C’est parce qu’il a connu la pauvreté, la tentation, les souffrances et la mort, que tu es en confiance avec lui. Il peut toujours te dire : « Je suis passé par là ! »
Il y a dans ce choix qu’il a fait de la « forme de serviteur », le secret de son amour infini, qui ne te sauve pas « d’en haut », - en t’invitant à monter jusqu’à lui, - mais qui se place à côté de toi, au même niveau que toi. C’est ce que l’épître aux Hébreux appelle « un sacrificateur qui compatit à nos faiblesses ».
On raconte que saint Vincent de Paul, lorsqu’il était l’aumônier des galères du Roi, prit pendant plusieurs mois la place et la chaîne d’un galérien pour lui permettre de revoir sa famille. Pendant qu’il ramait près d’eux, mangeait leur pain et respirait comme eux l’air lourd de la chiourme, les galériens ont dû penser : « nous avons enfin un aumônier qui partage nos peines ! » Vincent de Paul avait pris « la forme de serviteur ».
Philippe VERNIER
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