L’auteur de ce message est né en 1907, à Leeds, au Royaume-Uni, et est décédé en 1994 à Lindale, Texas, aux Etats-Unis. Quelle actualité dans ce cri de prophète !
UN ÉVANGILE DEPRECIE
Nous pourrions définir le christianisme comme quelque chose de très simple, mais de sublime : vivre maintenant et pour l’éternité sous le regard de Dieu et avec son soutien.
O, si les croyants prenaient conscience de l’éternité ! Si nous parvenions à vivre chaque instant de chaque jour sous le regard de Dieu, si nous accomplissions chacun de nos actes à la lumière du tribunal divin, si nous vendions tout article à la lumière du tribunal divin, si nous formulions toutes nos prières à la lumière du tribunal divin, si nous donnions la dîme de tous nos biens à la lumière du tribunal divin, si nous, prédicateurs, préparions chacun de nos sermons avec un œil sur l’humanité perdue, l’autre sur le tribunal divin, alors nous verrions un réveil du Saint-Esprit qui ébranlerait cette terre et qui, en un clin d’œil, libérerait des millions d’âmes précieuses.
De nos jours, des hommes ambitieux et intempérants ne respectent pas les trêves, renversent les trônes et se lancent à la conquête du monde, tout cela devrait nous inquiéter au plus haut point. On a dit, à juste titre, qu’il n’existe, à l’heure actuelle, que trois catégories de gens dans le monde : ceux qui ont peur, ceux qui n’en savent pas assez pour avoir peur, et ceux qui connaissent leur Bible. Sodome qui n’avait ni Bible, ni prédicateurs, ni traités, ni réunions de prière, ni églises, a péri. Comment donc, à votre avis, ce monde sera-t-il épargné par la colère du Tout-Puissant ? Nous possédons des millions de bibles, des dizaines de milliers d’églises, des prédicateurs innombrables – et malgré tout cela, quel péché !
Des hommes construisent nos églises, mais n’y mettent pas les pieds, impriment nos bibles, mais ne les lisent pas, parlent de Dieu mais ne le croient pas, parlent de Christ, mais ne se confient pas en lui pour leur salut, chantent des cantiques, puis les oublient. Comment allons-nous sortir de cette impasse ?
Presque toutes les conférences bibliques soulignent que l’Église contemporaine ressemble à l’Église d’Éphèse. On nous assure que, malgré notre péché et notre vie charnelle, nous régnons avec lui. Hélas, quel mensonge ! D’accord, nous sommes des Éphésiens ; et, comme l’Église d’Éphèse dans l’Apocalypse, nous avons « abandonné notre premier amour » ! Nous tempérons le péché, mais nous ne nous y opposons pas. Face à une Église si froide, si charnelle, si prompte à critiquer, si apeurée, cette époque où règnent le laxisme et la luxure, où tout est permis, ne capitulera jamais. Arrêtons de chercher des boucs émissaires. La cause du déclin de la moralité n’a rien à voir avec la radio ou la télévision. Le blâme pour cette dégénérescence et cette corruption internationale retombe entièrement sur l’Église ! Elle n’agit plus comme une écharde dans le pied du monde. Cependant, l’Église véritable a toujours triomphé dans les périodes d’adversité, et non dans les périodes de popularité. Il est inconcevable que nous soyons « naïfs » au point de croire que l’Église présente aux hommes le Jésus du Nouveau Testament à travers une vie chrétienne si inférieure à la normale.
Pourquoi le réveil tarde-t-il ? La réponse est simple, parce que l’évangélisation est devenue une affaire de gros sous. Beaucoup d’évangélistes gaspillent dans le luxe la dîme des veuves et des pauvres. On annonce à la une des journaux les grandes foules et les longues files de personnes intéressées dans les croisades, ainsi que l’accolade du maire local.
Tout est sujet à la publicité, sauf le montant de l’offrande. Les pauvres dupes qui donnent leur offrande croient « rendre un culte à Dieu », alors que leur libéralité ne contribue qu’à favoriser un train de vie royal pour certains prédicateurs de grand renom, mais de peu de cœur.
On voit des prédicateurs qui possèdent maisons et résidences près d’un lac, un bateau sur ce lac, et un important solde créditeur en banque, réclamer toujours plus. Compte tenu de tels extorqueurs, de tels hommes iniques, Dieu peut-il accorder un réveil du Saint-Esprit ? Ces prédicateurs qui ressemblent plutôt à des mannequins ne se contentent pas de changer de costume tous les jours, ils en changent deux ou trois fois par jour. Ils prêchent le Jésus de l’étable, alors qu’eux-mêmes vivent dans des hôtels quatre étoiles. Pour satisfaire leur convoitise personnelle, ils saignent à blanc leur auditoire au nom de celui qui dut emprunter une pièce de monnaie pour illustrer son sermon. Ils portent des vêtements de grands couturiers en l’honneur de celui qui portait une robe de paysan. Ils festoient avec du caviar en souvenir de celui qui jeûna seul dans le désert. Aujourd’hui un évangéliste (à l’en croire) ne mérite pas simplement son cachet, mais aussi les intérêts composés. Combien tout cela sera jugé avec sévérité au jour du jugement !
Le réveil tarde, parce que l’Évangile a été déprécié. A la radio et sur les disques de musique sacrée, on joue maintenant des hymnes avec un fond de musique de danse, et les églises ne sont pas épargnées. Le sang si précieux de Jésus est mis en musique au son de blues*. Imaginez un peu cela ! Le Saint-Esprit avec un rythme syncopé ! L’estrade est devenue une vitrine qui sert à déployer nos dons, et le groupe musical de visiteurs ressemble souvent à un défilé de mannequins. Cela ne me choquerait pas davantage de voir un crapaud s’asseoir devant un piano et jouer une symphonie de Beethoven que de voir certains prédicateurs beaux-parleurs prêcher de nos jours avec une onction qui susciterait la crainte de l’Éternel parmi le peuple. De nos jours, les évangélistes sont prêts à faire n’importe quoi, tant que cela pousse quelqu’un à s’approcher de l’autel. Ils demandent avec nonchalance : « Qui a besoin d’aide ? Qui veut recevoir plus de puissance ? Qui veut marcher plus près du Seigneur ? » Une telle attitude déshonore le sang de Christ et équivaut à la prostitution, parce qu’elle est basée sur une foi facile sans repentir et sans l’abandon du péché.
Nous devons sanctifier l’autel, car l’autel est un endroit où l’on meurt. Que ceux qui ne veulent pas payer ce prix n’en parlent pas !
Leonard RAVENHILL
www.batissezvotrevie.fr
* S’il vivait encore, qu’écrirait donc l’auteur sur la musique dans beaucoup d’églises aujourd’hui ! (NDLR batissezvotrevie)