VENDREDI 13, AÏE OU SUPER ?

 

VENDREDI 13, AÏE OU SUPER ?

 

          « Ne soyez pas superstitieux, ça porte malheur ! », disait quelqu’un avec humour.

 

          « Ce que je crains, c’est ce qui m’arrive ; ce que je redoute, c’est ce qui m’atteint. » (Job 3.25) Ainsi parlait Job, un homme excessivement accablé par toutes les épreuves de la vie : perte de ses biens, deuils, et maladie.

          Sorties de leur contexte, ces paroles peuvent s’appliquer à toutes les personnes superstitieuses, enchaînés à leurs croyances comme des esclaves.

          La superstition est un phénomène très étendu. L’ethnologue Dominique Camus, qui a étudié le sujet pendant plusieurs dizaines d’années, a déclaré : « dans cette région [l’Ouest de la France], on compte environ cinq sorciers par canton...le jour où l’on a besoin d’eux, il y a toujours quelqu’un pour indiquer leur existence ».

 

Un catalogue impressionnant

 

          Mais de quoi parlons-nous ? Qu’est-ce que la superstition ? C’est le fait de croire que certains actes et autres signes entraînent d’une manière occulte et automatique des conséquences bonnes ou mauvaises. Certains animaux et objets jouent un rôle important dans ces croyances et dans cette « magie » : un chat noir, le sel, un parapluie, certaines recettes de bonne femme et de « bonne fame ». Notre tout jeune XXI° siècle n’y échappe pas. En relation avec le Grand Tout, ces objets, dit-on, influent sur la destinée des hommes, en se moquant bien des lois de la physique.

          Le catalogue de nos peurs est impressionnant. Le chat noir est déclaré compagnon évident de Satan. En voir un le matin, annonce une damnation, ou des tempêtes, des disputes, voire une trahison. Allons bon !

          Notre pied gauche...se lever avec lui, c’est s’assurer une mauvaise journée. Mais pourquoi donc ? C’est une question de symbolique ! Il suffisait d’y penser. Le côté gauche est maladroit, médiocre, donc maudit. Comme vous n’avez que deux pieds, le choix pour vous lever est vite fait. Par contre, si votre même pied gauche, se pose tout à l’heure, par inadvertance, sur ce qu’a déposé un mignon toutou sur le trottoir, là vous avancez vers le bonheur. Allez vous y retrouver dans tout ça !

          Passons maintenant devant le miroir. N’en brisez surtout pas un ! Les débris vous prédisent, au bas mot, sept années de malheur. Savez-vous pourquoi ? Les simples d’autrefois pensaient que des démons vivaient dans le miroir. Le briser revenait à libérer la légion démoniaque, d’où la grosse panique !

          Il pleut ? « N’ouvrez surtout pas votre parapluie à l’intérieur de la maison », qu’ils disent. Il est considéré comme une sorte « d’aspirateur magique » qui fait alors venir à vous tout le malheur possible.

          Si vous vous aventurez quand même dans la rue, attention à la fameuse échelle. Ne passez surtout pas dessous. Pourquoi donc ? Lorsqu’elle est posée sur le sol, et placée contre un mur, elle forme un triangle ; et le triangle est un symbole de la trinité. Ce n’est pas dans la Bible, mais la superstition n’en a cure. Pénétrer ce triangle reviendrait à détruire sciemment l’harmonie et la perfection divines (excusez du peu!), d’où la damnation, un grave accident, l’impossibilité de se marier dans l’année, j’en passe et des « meilleures ».

          Mais ne paniquons pas, en revanche, on nous assure qu’il existe des « bons » objets. On attend d’eux le bonheur, facile et pas cher. Le bois, par exemple. « Toucher du bois » pour conjurer le mauvais sort, un réflexe facile ! Depuis l’Antiquité, on a pensé que le bois était un formidable lieu de résidence pour les puissants esprits. On y a ajouté plus tard l’allusion à la crucifixion de notre Seigneur Jésus-Christ, histoire d’habiller les croyances superstitieuses d’idolâtrie et de blasphème.

          Les amateurs d’ail trouvent leur compte dans la culture superstitieuse. On lui prête mille vertus : il protège des serpents, des malheurs, il guérit du ténia, de la fièvre, de l’ivresse, des hémorragies, des insomnies, des verrues, et l’on nous dit même qu’il est très efficace contre les vampires.

          Le sel, lui, serait symbole de fertilité, de vie, de purification.

          Quant au trèfle – mais il lui faut quatre feuilles, sinon ça ne marche pas – il apporterait richesse, félicité, protection contre les fantômes, promesses de mariage et chance à tous les étages. Pour produire le maximum de bienfaits, il devra être trouvé par hasard, et par une nuit de pleine lune ! Bref ! Il vous faut une très bonne vue, une puissante lampe torche, et n’avoir l’air de rien, un soir, dans les champs. Mais trouvez-le vite, sinon vous risquez de mourir d’insomnies ! On ose dire que ce fameux trèfle aurait servi d’oreiller à l’enfant Jésus. Pourquoi cette démangeaison de confondre sciemment ciel et enfer, lumière et ténèbres, foi véritable et crédulité païenne ?

          J’allais oublier...le fameux fer à cheval. Il est la superstar des porte-bonheur. Il assure protection contre le malheur, les fantômes et les lutins. Certains mystiques voient dans la forme du fer à cheval, le corps de Christ. Si vous ne comprenez pas, rassurez-vous, moi non plus, et c’est bien ainsi.

 

La superstition partout

 

          Elle montre le bout de son nez, et même plus, dans le monde sportif. C’est un sous-vêtement fétiche qui, avoue l’ancien footballeur Basile Boli, l’aida à se maintenir, pendant dix ans, au plus haut niveau.

          Les moins jeunes s’en souviendront : le jour où Laurent Blanc s’amusa à embrasser le crâne chauve de Barthez avant un match de la coupe du monde de football, il se condamna à le faire à chaque fois, au cas où…

          Céline Lebrun, triple championne du monde judo déclarait ne jamais combattre sans avoir auprès d’elle sa figurine de troll – une espèce de gnome ou d’esprit follet – et un pull jaune offert par son frère. « Je ne peux pas m’en passer, dit-elle – ils m’apportent un bien-être, me rassurent. Je perdrais tous mes moyens si je les oubliais. Heureusement, ça ne m’est jamais arrivé. Je croise les doigts ! »

          Tous les week-end, des milliers de tennismen amateurs enjambent prudemment les lignes blanches du terrain pour conjurer la double faute.

          Jean-Cyrille Lecoq, psychologue du sport, a expliqué : « Cet ensemble de codes, de petites peurs, fabrique un environnement mental, une bulle de protection qui permet de se focaliser sur le jeu...à partir du moment où ils s’avèrent efficaces, nous les renforçons ».

 

          La superstition s’invite, bien évidemment, dans les jeux d’argent. Un certain vendredi 13, il y a quelques courtes années en arrière, près de huit millions de joueurs avaient tenté leur chance au super-loto, soit 190 % de plus que le vendredi précédent.

          Le même jour, le PMU, qui pariait pour la première fois de son histoire sur la superstition de son public, engrengeait 130 millions de recette.

 

          Madame Superstition se fait embaucher dans le monde du travail. Le psychologue Christian Balicco, spécialiste du recrutement, a dit : « L’entreprise fourmille de croyances irrationnelles. Le plus souvent, elles apparaissent sous la forme d’adhésion inconditionnelle à des méthodes, à des systèmes considérés à tort comme rationnels ». Graphologie, numérologie, et d’autres « ...logies » encore, sont utilisées par des recruteurs bizarrement confiants dans ces pseudo-sciences.

 

          La superstition trône dans notre quotidien. Le grand succès de l’horoscope en témoigne. Invite-t-on des amis ? Il faut éviter de mettre treize couverts à table, quitte à rajouter une poupée pour jouer le rôle de quatorzième invitée. Je ne plaisante pas, cela s’est fait.

          On a vu à Paris, à Belleville, à 20h, une clientèle importante devant...une poudre rituelle, une épée en plastique pour neutraliser les ennemis, une huile essentielle « bonheur », un crapaud-bougie ayant le pouvoir de déstabiliser les personnes nuisibles (à allumer quatre jeudis de suite pendant dix minutes).

          Le psychanalyste Edouard Collot a dit : « Accorder du pouvoir aux objets ou aux incantations est une vieille habitude humaine ».

          L’ethnologue Dominique Camus – déjà cité – a déclaré : « Ce sont des pratiques d’aujourd’hui qui touchent toutes les couches de la société : j’ai vu des enseignants, des chirurgiens et des hommes d’affaires de grandes villes venir consulter... »

 

          La superstition dans la religion ? Ah non ! Eh bien oui, ne vous en déplaise. La collection des « Vierges » en plastique remplies d’eau de Lourdes en est la preuve, sans oublier le « Saint-Christophe » accroché au rétroviseur intérieur de la voiture. A Paris, rue du bac, plus de 5.000 pèlerins s’approvisionnent chaque jour en « médailles miraculeuses » vendues par paquets de 10, 20, ou 50 à la chapelle. A ce propos, une religieuse constatait : « Beaucoup d’acheteurs attendent un effet immédiat de la médaille ».

 

Pourquoi un tel besoin de croyance ?

 

          L’être humain sent le besoin constant de se protéger du malheur, du « mal-fait », comme on dit dans certaines régions. S’introduisant dans nos peurs, la Bible veut nous conduire dans la bonne direction. Le roi David dit : « L’Éternel est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je crainte ? L’Éternel est le soutien de ma vie : de qui aurais-je peur ?..Car il me protégera dans son tabernacle au jour du malheur, il me cachera sous l’abri de sa tente ; il m’élèvera sur un rocher. » (Psaume 27.1,5)

          Ne sentons-nous pas la nécessité d’être rassurés devant l’avenir ? Si Jésus est le Sauveur et Seigneur de notre vie, que pourrions-nous redouter ? Il a promis : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28.20) la Bible dit : « Il [Dieu] est un avenir, et ton espérance ne sera pas anéantie » (Proverbes 23.18) ; et encore: « Car je connais les projets que j’ai formés sur vous...projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jérémie 29.11)

          Que ne ferait-on pas pour être délivré du mal ? Certains ont recours à la superstition pour envoûter, désenvoûter...un troupeau, un voisin, une épouse infidèle ; et ce, à grands renforts d’incantations, de photos ensorcelées, de bouse de vache séchée, clouée aux murs – ne souriez pas – d’amulettes en plumes…

          Dans la Bible, Dieu nous adresse le vrai message de délivrance : « Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable. » (1 Jean 3.8)

 

          Quand plus rien ne va, quand la société est impuissante, quand la médecine échoue, quand le conseiller conjugal (lui-même en instance de divorce) est à bout d’arguments, comprenons que le seul et vrai chemin est une personne : Jésus-Christ. C’est par ce chemin-là qu’il aura fallu d’ailleurs commencer. Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Il a guéri une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze années et condamnée par plusieurs médecins. Il a guéri un homme atteint de paralysie depuis 38 ans, un aveugle de naissance. Il est vivant aujourd’hui et il peut intervenir dans votre existence. Il restaure des foyers, ramène des pères vers leurs enfants, des enfants vers leurs pères. Il est le réparateur des brèches. Il sauve les vies gâchées, brisées, il libère des vices, affranchit des passions, pardonne les péchés, transforme les vies.

 

          Avec Jésus, vous pouvez passer au travers des difficultés, supporter les aléas de la vie, reprendre la main sur votre quotidien. Ne soyez ni fataliste, ni résigné. Au contraire, soyez convaincu que vous pouvez agir sur votre destinée, et construire, ou reconstruire votre vie sur du solide, sur le roc, sur Jésus. Bâtissez votre vie. Mais bâtissez-la bien. Sur le Christ.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr