LE RÔLE DE LA LUMIERE DANS LE REVEIL DE L’EGLISE
Chapitre 2
Jésus est la lumière
Jésus est un don de lumière avant d'être un don d'amour
Jésus est le grand don de Dieu à l'humanité. Près du puits de Sychar, le Seigneur dit à la femme samaritaine :
« Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire ! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive.» (Jean 4.10)
Réfléchissant à la grâce que Dieu nous a faite en Jésus-Christ, l'apôtre Paul écrit : « Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable.» (2 Corinthiens 9.15) C'est par ce don que Dieu nous affranchit de la servitude du péché : « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Romains 6.13)
Ce don merveilleux est un don d'amour. Jean déclare :
« L'amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. » (1 Jean 4.9-10)
Avec cela s'accordent les paroles de Paul: « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. »
Cependant, en premier lieu, les Saintes Ecritures ne désignent pas Jésus comme un don d'amour. Elles insistent sur le fait qu'il est d'abord un don de lumière. Cette vérité heurte peut-être nos a priori. Elle peut nous étonner, et bouleverser nos convictions, mais les prophéties messianiques de l'Ancien Testament d'une part, et le message évangélique d'autre part, confirment ce fait : notre Seigneur est un don de lumière avant d'être un don d'amour.
Un Messie de lumière
Les prophètes de l'ancienne alliance annonçant la venue du Messie ont parlé de lui comme étant la lumière d'Israël et des nations. Esaïe nous rapporte les paroles de l'Eternel à son serviteur, le Messie à venir :
« Moi, l'Eternel, je t'ai appelé pour le salut, et je te prendrai par la main, je te garderai, et je t'établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de prison le captif, et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres. » (Esaïe 42.6-7)
Et encore :
« Maintenant, l’Eternel parle, lui qui m'a formé dès ma naissance pour être son serviteur, pour ramener à lui Jacob, et Israël encore dispersé ; car je suis honoré aux yeux de l'Eternel, et mon Dieu est ma force. Il dit : C'est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour ramener les restes d'Israël: je t'établis pour être la lumière des nations, pour porter mon salut jusqu’'aux extrémités de la terre. » (Esaïe 49.5-6)
Emprisonné à Césarée, Paul proclama sa foi dans le message des prophètes de l'Ancien Testament. Se défendant contre ses accusateurs, il s'adresse au roi Agrippa en ces termes :
« Mais grâce au secours de Dieu, j'ai subsisté jusqu’'à ce jour, rendant témoignage devant les petits et les grands, sans m'écarter en rien de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver, savoir que le Christ souffrirait, et que, ressuscité le premier d'entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux nations. » (Actes 26.22-23)
Contemplant dans le lointain les temps messianiques, Esaïe prophétisa encore :
« Il (le peuple d'Israël) regardera vers la terre, et voici, il n'y aura que détresse, obscurité et de sombres angoisses : il sera repoussé dans d'épaisses ténèbres. Mais les ténèbres ne régneront pas toujours sur la terre où il y a maintenant des angoisses : si les temps passés ont couvert d'opprobre le pays de Zabulon et le pays de Nephtali, les temps à venir couvriront de gloire la contrée voisine de la mer, au-delà du Jourdain, le territoire des Gentils. Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort, une lumière resplendit...Car un enfant nous est né, un fus nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » (Esaïe 8.22-23; 9.1,5)
La prophétie s'est accomplie des siècles plus tard. Lorsque Jésus apprit que Jean avait été livré, il se retira dans la Galilée, quitta Nazareth, et vint demeurer à Capernaüm, située près de la mer, dans le territoire de Zabulon et de Nephtali. Matthieu, rédigeant son Evangile, se souvint des paroles du prophète Esaïe, et il écrivit :
« ...afin que s'accomplit ce qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète : Le peuple de Zabulon et de Nephtali, de la contrée voisine de la mer, du pays au-delà du Jourdain, et de la Galilée des Gentils, ce peuple, assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière ; et sur ceux qui étaient assis dans la région et l'ombre de la mort la lumière s'est levée. » (Matthieu 4.14-16)
Le portail des quatre évangiles
En réalité, il n'y a pas quatre Evangiles. L'Evangile est unique. Mais il est un joyau à quatre facettes. Chacune d'entre elles brille d'un éclat particulier. Les évangélistes Matthieu, Marc, Luc, et Jean, inspirés par le Saint-Esprit, ont peint la personne et l'œuvre de Jésus. Chacun dans un éclairage distinct et complémentaire des trois autres. Remarquez bien ceci : le point de départ de l'histoire de Jésus est différent d'un récit à l'autre. Nous explorons là une mine riche d'enseignements.
Marc, écrivant surtout à l'intention des païens et du monde romain, ne s'embarrasse pas de longs préliminaires. D'emblée, le lecteur rencontre Jésus au Jourdain où il fut baptisé: «Commencement de l'Evangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu...En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.» (Marc 1.1,9)
Luc, le médecin bien-aimé, s'adressant avant tout aux Grecs, fait débuter son récit à la conception miraculeuse de Jésus dans le corps de Marie (1.26).
Matthieu écrit d'abord à l'intention des Juifs. Il présente Christ comme roi d'Israël. C'est pourquoi il remonte bien plus loin que Marc et Luc, mettant tout de suite l'accent sur la généalogie du Messie, et le désignant comme «fils de David, fils d'Abraham » (1.1). Des rives du Jourdain, nous voilà parvenus jusqu'à Abraham. Quelle exploration dans le temps !
Il reste Jean. Ceux qui font des randonnées en montagne savent que plus on monte, plus on voit loin. Quel est le but avoué de Jean, en rédigeant l'Evangile ? « Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom .» (20.31) Pour voir très loin, il monte donc le plus haut possible. On ne peut d'ailleurs aller au-delà. Il fait remonter l'histoire de Jésus à l'éternité. Il le présente comme «Dieu» (1.1). Quel est le portail de son Evangile? « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle... et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité... » (1.1-3,14)
Amour ou lumière ?
Comment Jean, communément appelé « l'apôtre de l'amour», nous présente-t-il le Fils de Dieu? Beaucoup répondront spontanément : « comme un don d'amour » ! Et ils argumenteront : « N'est-il pas écrit : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3.16) ? Vous voyez bien», ajouteront-ils, « Dieu a tant aimé qu'il a donné Jésus. Jésus est un don d'amour ». Jésus lui-même n'a-t-il pas dit : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15.13) ? Oui, mais nous sommes ici au chapitre quinze de l'Evangile de Jean. Quant au verset précédent, il se situe au chapitre trois. Il y a deux chapitres avant !
Une lecture attentive et objective de la parole de Dieu nous place devant une tout autre réalité. Jésus est d'abord un don de lumière avant d'être un don d'amour :
« En elle (la Parole, Jésus) était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. Il y eut un homme envoyé de Dieu : son nom était Jean. Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n’était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne Va point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle (la lumière, Jésus) a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. » (Jean 1.4-13)
Ce sont les premières lignes de l'Evangile de Jean. Le mot « lumière » s'y trouve sept fois :
1. Il existe un lien très étroit entre la vie et la lumière (v.4). Nous en reparlerons dans les chapitres suivants.
2. C'est dans les ténèbres que la lumière luit (v.5).
3. Il y a une opposition farouche entre les ténèbres et la lumière (v.5,10).
4. Un homme de Dieu, fût-il un éminent prophète, n'est pas LA lumière (v.8).
5. Il en est seulement le témoin (v.7,8).
6.La lumière, Jésus, est la véritable lumière (v.9).
7. Elle éclaire tout homme (v.9).
Quand un homme reçoit la lumière, Jésus (la lumière) lui donne le pouvoir de devenir enfant de Dieu. Cet homme connaît alors le miracle de la nouvelle naissance. De nombreux prédicateurs ne citent pas correctement le texte de Jean 1.12. Combien de fois avons-nous entendu: «A tous ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir... » ! Est-ce vraiment une inexactitude ? Ce verset ne parle-t-il pas de Jésus ? N'est-ce pas le Christ qui donne le pouvoir de devenir enfant de Dieu ? Oui, mais en tant que lumière ! C'est pourquoi il est écrit : « elle a donné le pouvoir... ». «Où est la différence?», direz-vous. Je le montrerai plus loin en traitant de la nature d'une vraie conversion.
Après son prologue, Jean nous entraîne à la découverte de la lumière divine. Il rapporte les paroles de Jésus :
« Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.» (Jean 8.12)
Et encore :
« Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m'a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.» (Jean 9.4-5)
S'adressant aux foules, Jésus dit :
« La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point : celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. » (Jean 12.35-36)
Devant l'incrédulité des Juifs, Jésus s'est écrié :
« Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres» (Jean 12.46)
Lisons la Parole de Dieu comme elle est écrite. Jésus y est présenté en premier lieu comme le don de lumière. Tout au long de son Evangile, Jean entrelace le fil de la lumière et le fil de l'amour tissant ainsi l'étoffe évangélique.
Luc lui aussi, dans les premières pages de son Evangile, dépeint Christ comme le don de lumière divine. Jésus était encore dans le sein de Marie lorsque Zacharie, le père de Jean-Baptiste, prophétisa en ces mots :
« ...Grâce aux entrailles de la miséricorde de notre Dieu, en vertu de laquelle le soleil levant nous a visités d'en haut, pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, pour diriger nos pas dans le chemin de la paix. » (Luc 1.78-79)
L'évangéliste rapporte que Siméon, homme juste et pieux, vint au temple de Jérusalem, poussé par l'Esprit de Dieu. Les parents de Jésus étaient là aussi, avec le petit enfant âgé seulement de quelques semaines. Siméon reçut Jésus dans ses bras, et dit :
« Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d'Israël, ton peuple. » (Luc 2.29-32)
Le célèbre savant Albert Einstein a déclaré : « Ma foi repose dans la simple adoration de Dieu qui s'est révélé dans les moindres détails de la matière. Ma conviction intime et Profonde de l'existence de Dieu qui s'est manifestée dans tout l'univers, est le fondement de mon existence et de ma foi. »
Au sujet de Jésus pour qui il avait le plus grand respect, il déclara : « Il est vrai que je suis Juif, mais l'image rayonnante de Jésus de Nazareth m'a fait une impression irrésistible. Personne n'a exprimé la lumière comme lui. Il n'existe qu'un seul endroit où on ne voit aucune obscurité et il se trouve dans la personne de Jésus-Christ. C'est en lui que Dieu s'est manifesté le plus clairement : je le vénère ! »
Paul BALLIERE
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