ÊTRE UNE LETTRE DE CHRIST
« Vous êtes manifestement une lettre de Christ. »
(2 Corinthiens 3.3)
Quelle courte, mais belle parabole !
Comment devient-on une lettre de Christ ? En se laissant former par lui. « N’est-il pas [l’Éternel] ton père, ton créateur ? N’est-ce pas lui qui t’a formé, et qui t’a affermi ? » (Deutéronome 32.6)
Des lettres, il y en a de multiples formes. Ne dictons pas à Christ celle que nous préférerions, ce serait peut-être la moins bonne pour nous. Laissons-lui le soin d’accomplir en nous ce qu’il veut et comme il veut.
On se laisse former en se laissant fonder. Le fondement c’est lui, Christ. Lui en nous. La Bible dit : « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. » (1 Corinthiens 3.11) Il veut être tout en nous ; ne rien laisser de nous-mêmes. Tout absorber, tout prendre à son compte, tout renouveler, tout régénérer. Avec notre consentement. Si celui-ci est total (il y a des degrés dans le don, l’abandon à Dieu) son œuvre en nous sera parfaite et aura des répercussions sur le monde extérieur.
Voici quelques exemples. Voyez Madame Beercher-Stowe. En écrivant « La Case de l’oncle Tom », elle a contribué puissamment à l’abolition de l’esclavage, amplifiant l’exemple de Paul qui a écrit à Philémon de recevoir Onésime, son ancien esclave, comme un frère en Christ (Philémon 1).
Voyez John Bost, fondateur des asiles de Laforce ; considérez Liwingstone, le grand missionnaire anglais, et Coillard, et mille autres...Ils ont tous laissé à Christ le soin d’écrire une lettre en eux. Lettre d’amour chrétien, d’action désintéressée, de sacrifice renouvelé.
Ce ne sont pas ces hommes qui comptent dans la pensée de Dieu, c’est Christ. L’apôtre Paul écrit : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2.20) Les hommes ne sont qu’une lettre, Christ est tout.
Avez-vous déjà considéré les caractéristiques de la lettre ? D’abord, il faut qu’elle soit lisible. Jésus dit : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5.14-16)
Il faut que les hommes puissent déchiffrer facilement la lettre. La limpidité, la clarté sont indispensables. L’apôtre précise : « Une lettre connue et lue de tous les hommes » (2 Corinthiens 3.2) Connue, non de certains seulement, les initiés, mais de tout le monde. De là découle l’appel au témoignage, non seulement dans le petit milieu de l’Église, mais aussi au dehors, dans la société profane. Netteté, précision, honnêteté, pureté, charité...tout cela est-il visible, lisible en nous ?
Ensuite, une lettre doit être signée. Une lettre non signée, disons anonyme, n’a pas de valeur. Elle a été écrite ou par un étourdi, ou par un impoli, ou par un malveillant. Christ veut signer la lettre que nous sommes. Mais pour le faire, il veut qu’elle contienne sa pensée, sa volonté, ses plans. Christ ne peut pas signer nos propres pensées, tout ce qui émane de nous...De là à reconnaître la nécessité d’être vidés de nous-mêmes pour être remplis de lui, il n’y a qu’un pas. Ce pas, franchissons-le aujourd’hui en nous offrant à celui qui veut inscrire en nous son amour, répandre en nous son Esprit.
Enfin, une lettre a un destinataire.
Ceux qui nous entourent voient-ils en nous la lettre de Christ, signée par Christ ?
Christ est-il fier ou a-t-il honte de la lettre qui est en nous ?
Honte ? Alors, déchirons-la vite et demandons-lui de recommencer. « Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ?...Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur !... » (Romains 7.24-25) C’est possible. Par sa grâce, il pardonne à qui se repent.
Fier ? Alors, défions-nous toujours plus de nous-mêmes. Car le bien, présent en nous, vient de lui. Il a tout fait. Nous n’y sommes pour rien. Naturellement, nous ne valons rien. Tout le bien en nous est à sa seule gloire. Persévérons, selon l’exhortation de Paul : « C’est pourquoi, mes bien-aimés et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés ! » (Philippiens 4.1). Et même plus : dans la marche avec Christ, montons plus haut, toujours plus haut, dans l’humilité.
Marcel ARNAL
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