L’ÉPOUX DE SANG
« C’est alors qu’elle dit : Époux de sang ! à cause de la circoncision. »
(Exode 4.26)
Le bâton de Dieu dans la main, Moïse s’en va contre L’Égypte et contre Pharaon. Les promesses de « Je suis » dans le cœur, il part délivrer Israël de sa dure servitude. Comment ne pas s’étonner alors, que Dieu attaque son serviteur et veuille le faire mourir pendant son voyage ? N’avait-il pas, jusque là, protégé et conduit sa vie, dans sa douce providence ? Que devenait la grande révélation du buisson en feu ? Qu’en était-il de sa vocation ?
Séphora se pose bien moins de questions. Elle n’a besoin, ni de discours, ni d’explications. Elle sait où elle en est avec Dieu, ou plutôt où elle n’en est pas. Jusqu’à cet instant de crise grave, qui menace la vie de son mari, elle a résisté à Dieu sur la question de la circoncision. Moïse, quant à lui, n’a pas su imposer la loi divine dans son propre foyer. C’est fâcheux. Contrainte par ce jugement inattendu de l’Éternel, Séphora cède. Jetant le prépuce de son fils aux pieds de Moïse, elle s’écrie, dans la douleur du brisement de la chair : « Époux de sang ! »
Par nature, nous reculons tous devant « la pierre aiguë » de la « circoncision de Christ » (Colossiens 2.11). La croix est une perspective scandaleuse pour notre chair. Le vieil homme regimbe contre le dépouillement du corps de la chair. Cependant, nous ne pouvons pas suivre Jésus sans l’alliance de la croix. Christ est, pour son Église, l’Époux de sang.
Époux de sang ! Serait-ce un cri d’amertume, d’horreur, de dégoût ? Mais non. C’est le cri de triomphe des élus de Dieu. Le sang est le prix payé par Jésus pour acquérir l’Église ; le prix de la rédemption, le prix de la rémission de nos péchés. Il nous offre la possibilité de nous approcher de Dieu. Il est la base de notre paix avec le Seigneur, la puissance de notre purification, l’efficacité de notre justification, la source de notre communion avec le Père, la réalité de notre sanctification, la certitude de la délivrance de nos péchés, le privilège de notre purification permanente, et la garantie de notre félicité éternelle. Acceptons donc l’identification à Christ dans sa mort, non par crainte du châtiment, mais par amour. l’amour qui se donne en retour.
Paul BALLIERE
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