SE LAISSER SAUVER
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? »
(Matthieu 2.2)
« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »
(Luc 19.10)
L’habitude a émoussé nos sentiments. A lire comme pour la première fois cette parole de Jésus, le cœur doit bondir de reconnaissance et d’adoration.
Les hommes à la recherche de Dieu…
Toutes les religions païennes tiennent dans ces mots. Il est donc ainsi prouvé que l’homme ne peut pas se passer de Dieu. Mais cet effort venu de l’homme a connu de multiples déviations. L’homme a mal cherché, s’est égaré dans sa recherche. Ou plutôt Dieu ne pouvait pas être découvert sans une intervention d’En-Haut.
L’homme naturel a prêté à Dieu ses pensées, ses sentiments, ses impressions, ses passions, ses colères, ses haines, son esprit de vengeance.
Inévitablement, l’homme devait aussi donner une forme à son dieu : pierre, bois, fonte, argent, or, tout a été utilisé, mais rien de tout cela ne devait aboutir. « Car les coutumes des peuples ne sont que vanité. On coupe le bois dans la forêt ; la main de l’ouvrier le travaille avec la hache ; on l’embellit avec de l’argent et de l’or, on le fixe avec des clous et des marteaux, pour qu’il ne branle pas. Ces dieux sont comme une colonne massive, et ils ne parlent point. » (Jérémie 10.3-5)
Il fallait Dieu à la recherche de l’homme…
Avec la révélation, nous assistons à un renversement total des choses. Dieu cherche l’homme, comme on cherche un trésor. Nous assistons à ce spectacle inouï : Dieu s’abaisse jusqu’à terre pour se montrer à l’homme. « Il abaissa les cieux, et il descendit, il y avait une épaisse nuée sous ses pieds. » (2 Samuel 22.10)
L’Esprit de Dieu travaille dans les consciences. Il forme des personnalités comme Abraham, Moïse, Samuel et les prophètes pour agir sur la masse, l’orienter dans sa voie à lui, sans un instant de découragement, en dépit des révoltes successives, et de l’idolâtrie d’Israël qui aurait pu compromettre le salut de tous.
Jésus cherchant l’homme perdu…
Mais plus émouvant encore est l’abaissement de Dieu dans la personne de son propre Fils. « Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. » (Luc 9.56) Il se dépouille de sa divinité pour emprunter l’humanité. Le grand Dieu des cieux, maître de l’univers, se limite volontairement à l’obéissance des lois établies par sa souveraineté pour être avec l’homme dans ses sentiers difficiles, pour prendre sur lui sa misère, pour se charger de ses péchés, pour le libérer de ses iniquités. « Alors il commença à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite trois jours après. » (Marc 8.31)
Révisons notre vocabulaire : ce n’est pas l’homme qui cherche Dieu. C’est Dieu qui cherche l’homme.
D’une manière générale, l’homme fuit Dieu parce qu’il a peur de lui, de ses exigences. « Malheur à eux, parce qu’ils me fuient ! Ruine sur eux, parce qu’ils me sont infidèles ! Je voudrais les sauver, mais ils disent contre moi des paroles mensongères. » (Osée 7.13) Non seulement le pécheur s’éloigne de Dieu, mais souvent le chrétien aussi : parce qu’il redoute le don complet de lui-même.
On devient chrétien par le don du cœur à Dieu. Mais Dieu veut plus que le cœur, il veut la vie. Et quand le chrétien livre sa vie, Dieu veut davantage : la volonté doit être aussi livrée. Et toujours l’homme s’aperçoit que Dieu demande plus parce qu’il demande tout. « Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple. » (Luc 14.33)
Il y a toujours le spectacle d’une lutte entre l’homme et Dieu, la résistance dans l’homme ayant d’égales les exigences de Dieu...
Dieu cherche tout l’homme, et celui-ci ne consent à livrer qu’une parcelle à la fois.
Le seul repos ici-bas consiste à rendre à Dieu tout ce qui lui appartient. Et qu’appartient-il à Dieu ? Nous l’avons dit : Tout. L’esprit, l’âme et le corps. Tout avait sombré. Jésus est venu chercher et sauver tout ce qui était perdu.
Rentrer dans le repos de Dieu et désormais marcher avec lui, c’est pratiquement reconnaître sa souveraineté. « Car toi, Éternel ! tu es le Très-haut sur toute la terre, tu es souverainement élevé au-dessus de tous les dieux. » (Psaume 97.9) Régner sur notre esprit et en contrôler les idées ; sur notre cœur et en diriger les sentiments ; sur notre volonté et en régler les mouvements : voilà la recherche constante de Dieu. « Car à l’Éternel appartient le règne. » (Psaume 22.29)
Tout était perdu en l’homme,
Jésus est venu pour tout sauver,
Il nous cherche tous,
Il te cherche.
Marcel ARNAL
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