AUTRE ÉVANGILE, AUTRE JÉSUS, AUTRE ESPRIT ?
Lisons dans Romains 1.1-3 : « Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu – qui avait été promis auparavant de la part de Dieu par ses prophètes dans les saintes Écritures, et qui concerne son Fils ».
Dans notre précédent article « Prêchez Christ », nous avons souligné cette précision de l’apôtre : « et qui concerne son Fils ». Elle indique à la fois l’objet de la prophétie messianique et le contenu de l’Évangile. Christ est au cœur de l’Évangile, il est également le centre du message apostolique, le remplissant tout entier.
Or, il existe, en notre temps, une prédication et un enseignement pollués par toutes sortes de courants, et qui ne proclament plus « l’Évangile qui concerne son Fils ».
Quelle était la prédication apostolique ? Nous en avons un prélude en Luc 24.27, 44-47 : « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il [Jésus] leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui LE concernait...Puis il leur dit : C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de MOI dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprennent les Écritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le CHRIST souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. »
Notez ici un point très important. Quelle lecture Jésus faisait-il de l’Ancien Testament ? Il trouvait dans TOUTES les Écritures ce qui LE concernait. Nous devrions suivre ses traces dans ce domaine, comme dans tous les autres. Jésus est présent, dans la Bible, de la première ligne de la Genèse, à la dernière ligne de l’Apocalypse.
Faire de la Parole de Dieu une autre lecture, c’est s’écarter de l’essentiel, se priver de la sève divine, manquer le but central de la Révélation. Ne pas avoir Christ au centre de la prédication, c’est transformer le message en une morale ou une philosophie chrétienne.
La prédication apostolique, la première après l’ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, fut remplie de la personne de Jésus. Pierre, qui venait de prendre feu dans la chambre haute, prêcha aux foules un message pentecôtiste à souhait : Jésus en était, et le centre, et tout le contenu. J’invite mes lecteurs à relire Actes 2.22-36, et à noter la place qu’occupe Christ dans ce message. C’est impressionnant ! Nous sommes loin des messages d’évangélisation « à l’eau de rose » d’aujourd’hui !
Après la guérison du boiteux de naissance, Pierre eut à nouveau l’opportunité de prêcher l’Évangile à la foule assemblée. Comment a-t-il introduit son message ? « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate... » (Actes 3.13) Si vous avez la soif de lire la suite de cette prédication – et je suis persuadé que vous avez cette soif – vous remarquerez la place occupée par Christ dans tout ce discours (voyez Actes 3.14-26).
Le lendemain, Pierre et Jean furent traduits devant les chefs religieux assemblés à Jérusalem. Interrogés sur la guérison miraculeuse qui eut lieu la veille, Pierre, rempli du Saint-Esprit, proclama sa foi (voyez Actes 4.8-12). En cinq versets, l’apôtre fait six fois allusion à la personne et à l’œuvre du Seigneur.
Mes frères, il faut revoir notre message !
Plus tard, Pierre et les apôtres furent amenés en présence du Sanhédrin. Interrogés par le souverain sacrificateur, ils répondirent : « Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois. Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. » (Actes 5.30-31). Jésus crucifié, ressuscité, élevé au ciel et glorifié ; Jésus Prince, Jésus Sauveur ; et la nécessité de la repentance...Le tout en deux versets !
Quel était le quotidien apostolique ? « Chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner, et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ. » (Actes 5.42) Christ était leur vie d’abord, leur message ensuite.
Voici maintenant un évangéliste de la première heure : Philippe. Il va « s’attaquer » à la ville de Samarie, dominée par des forces occultes. Remplit-il sa prédication de la souffrance humaine, essaya-t-il de « détendre » son auditoire par quelques « bonnes blagues évangéliques » ? Se prêcha-t-il lui-même ? Fit-il du théâtre de rue ? Organisa-t-il des « jeux de stade chrétiens » ? La parole de Dieu déclare : « Philippe, étant descendu dans une ville de la Samarie, y prêcha le Christ. » (Actes 8.5) Mes lecteurs, assidus des Écritures, connaissent les glorieux résultats de cette évangélisation chez les Samaritains.
Que faire, si vous vous retrouvez dans la voiture du ministre des finances d’une reine, et que vous l’évangélisez ? Ne faut-il pas « s’adapter » ? Ne faut-il pas peaufiner la gestuelle, prendre des cours de « maintien », soigner sa posture, avoir un discours « religieusement » correct ? Lisez comment Philippe évangélisa le surintendant de tous les trésors de la reine Candace : « ...ouvrant la bouche et commençant par ce passage [Esaïe 53.7] , il lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. » (Actes 8.35. Le résultat ? La conversion et le baptême d’eau de Mr le ministre.
Saul de Tarse, converti à Christ, « prêcha aussitôt dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu. » (Actes 9.20) « Saul se fortifiait de plus en plus, et il confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ. » (Actes 9.22). Jésus, encore et toujours, au centre du message !
Voulez-vous entendre Pierre prêcher l’Évangile chez le centenier romain Corneille ? Là, on change de registre. On n’est plus chez les Juifs. Comment aborder des Romains ? Ne faut-il pas, de toute urgence, organiser des séminaires pour former des « témoins spécialisés pour Romains » ? L’Écriture déclare : « Vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu... » (Actes 10.37). La suite de son message (v.38-43) est un flot bouillonnant de la personne glorieuse de Christ et de la magnificence de son œuvre. Le résultat de cette réunion d’évangélisation ? Des conversions, des baptêmes du Saint-Esprit, des baptêmes d’eau. L’apôtre Pierre n’aurait pas de leçons à recevoir de certains prédicateurs apostats d’aujourd’hui.
Nous voici, avec Paul et ses compagnons, à Antioche de Pisidie. Nous sommes dans la synagogue des Juifs, un jour de sabbat. Invité à prendre la parole, Paul, après avoir fait un bref résumé de l’histoire de son peuple, proclama : « Les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus... » (Actes 13.27). Le nom glorieux, le nom au-dessus de tout nom était prononcé. Dès lors, il remplit le discours de Paul d’un bout à l’autre (v.28-41). C’est très impressionnant. J’allais oublier, la semaine suivante, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole de Dieu (v.44). Excusez du peu !
Mes frères bien-aimés, revenons à Celui qui est la substance divine du message : Christ. Reconnaissons qu’une certaine lèpre s’est attachée sournoisement à notre prédication. Humilions-nous devant notre Maître, le Chef de l’Église. Demandons pardon pour nos déviations. Et proclamons à nouveau, sans crainte, sans honte, le véritable évangile, puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit.
Paul BALLIERE
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