Le rôle de la lumière dans le réveil de l’Eglise
Chapitre 6
LA LUMIÈRE DE PROPAGATION
Dans la communion du Fils de Dieu et de sa gloire,
nous connaîtrons une hausse de lumière.
Des âmes enténébrées viendront y marcher.
Lorsqu'elle est entrée la première fois dans notre Église, cette femme était en pleine dépression nerveuse. Elle venait de vivre un drame quelques mois auparavant.
Elle habitait la campagne. Sa fille de trois ans jouait dans le jardin quand, subitement, l'enfant eut un malaise. Elle se précipita vers la fillette et appela un médecin. Quand il arriva, c'était déjà trop tard. La fillette venait de mourir. A partir de ce jour, la maman fut plongée dans un gouffre affreux. Elle perdit le goût de vivre. Elle n'était plus qu'une loque humaine, incapable de tenir sa maison et de faire la cuisine. Elle et son mari tenaient un commerce d'alimentation qui marchait bien, mais elle n'était plus en état d'assumer son rôle de caissière. Tout s'effondrait. Les médecins lui prescrivirent tranquillisants, neuroleptiques, et cures de sommeil. Rien n'y fit. Elle fréquenta une secte pendant quelques mois, jusqu'à ce jeudi après-midi où elle vint à notre réunion d'évangélisation. Je ne me souviens plus comment elle connut notre Église. Elle écouta le message de l’Évangile, et revint chaque semaine. Plusieurs mois s'écoulèrent. Nous la voyions changer. Dieu la reconstruisait progressivement. Plus tard, elle nous expliqua ce qui se passait en elle. « Quand je venais à l’Église le dimanche » dit-elle, «je me sentais bien. Le lundi, j'étais moins bien, et mon état déclinait jusque dans le milieu de la semaine. Mais je me disais : dimanche, tu vas retourner écouter l’Évangile. Et la « courbe » remontait jusqu'au dimanche ». La guérison psychologique et physique de cette femme demanda des mois. Il y eut des hauts et des bas chaque semaine. Mais son état ne cessait de s'améliorer jusqu'à ce qu'il y ait guérison totale. Je l'ai connue comme une femme rayonnante de joie. Elle affirma par la suite : « Une maman ne peut oublier l'enfant qu'elle a perdu. Mais la joie de Dieu est plus forte ! »
L'œuvre de Dieu n'était pas terminée en elle. A l'écoute de la bonne nouvelle, elle fut convaincue de péché. Elle se convertit magnifiquement au Seigneur et bâtit sa vie sur Christ.
Elle reprit sa place de caissière. Des clients venaient des villages voisins. Ils ne la reconnaissaient plus. Elle était littéralement métamorphosée. « Mais Madame X.., qu'est-ce qui vous est arrivé ? », demandaient-ils. Elle ne se pressait pas de rendre la monnaie, et elle parlait de tout ce que Jésus avait fait dans sa vie. Son témoignage eut un impact étonnant. A l'époque, elle conduisit environ deux cents personnes dans notre Église. Un certain nombre d'entre elles se convertirent à Dieu. L’Église naissante dont j'étais le pasteur fut construite en grande partie sur le témoignage de cette chrétienne.
Quel fut le processus de Dieu dans sa vie ? Au-delà d'un magnifique relèvement physique et psychologique, elle fut confrontée à la lumière de condamnation, et elle comprit la nécessité de mettre sa vie en ordre avec le Seigneur. Elle fut ensuite au bénéfice de la lumière de communion. Elle marcha fidèlement avec Jésus, le servit et progressa dans ses voies. Vint alors, tout naturellement, une troisième lumière : la lumière de propagation. Chaque fois qu'elle en eut l'occasion, cette croyante parla de Jésus à ceux qu'elle rencontrait.
Il doit en être ainsi de chacun de nous. Nous étions dans les ténèbres. Nous sommes venus à Jésus, la lumière. Nous avons cru en la lumière. Nous sommes devenus des enfants de lumière. Quelle est l'étape suivante ? Jésus dit :
« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée...Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’Ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les deux. » (Matthieu 5.14,16)
Cette lumière de propagation nous appartient. Elle est nôtre. Jésus dit : « Votre lumière ». Il souligne ainsi toute notre responsabilité de témoins. Paul nous exhorte à être « irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération perverse et corrompue ». Il précise qu'au milieu de cette génération nous brillons « comme des flambeaux dans le monde. » (Philippiens2.15)
Rappelons-nous le texte d'Esaïe 60.1-2 cité dans le chapitre précédent :
« Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, et la gloire de l’éternel se lève sur toi. Voici, les ténèbres couvrent la terre, et l'obscurité les peuples ; mais sur toi l’éternel se lève, sur toi sa gloire apparaît. »
La lumière de condamnation et la lumière de communion sont bien présentes dans le message du prophète. Il poursuit en ces termes :
« Des nations marchent à ta lumière, et des rois à la clarté de tes rayons. » (Esaïe 60.3)
De quoi le prophète parle-t-il ici ? D'une lumière qui est la nature même de la Jérusalem restaurée : « ta lumière », précise-t-il. C'est celle dont parle Jésus dans le texte de Matthieu 5, cité plus haut : la lumière de propagation.
Ce texte d'Esaïe est remarquable. Nous y voyons l'action successive des trois lumières. D'abord la lumière de condamnation, puis la lumière de communion, et enfin la lumière de propagation.
La version Darby est très intéressante :
« Et les nations marcheront à ta lumière, et les rois, à la splendeur de ton lever. » (Esaïe 60.3)
En hébreu, le mot « lever » signifie « une hausse de lumière ». La racine de ce mot a le sens « d'émettre des rayons ». Si nous dormons, décidons de nous réveiller. Si notre vie spirituelle est morte, prenons la résolution devant Dieu de nous relever. Christ nous éclairera. Il fera luire sa face sur nous. Dans la communion du Fils de Dieu et de sa gloire, nous connaîtrons une hausse de lumière. Des âmes enténébrées viendront y marcher. Nous émettrons des rayons de grâce, de vérité, de paix, de salut. Des cœurs emprisonnés dans l'obscurité de leurs cachots trouveront la vie à notre clarté.
N'est-ce pas ce que Jésus exprimait d'une autre manière ?
« Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d'un vase, ou ne la met sous un lit ; mais il la met sur un chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière. (Luc 8.16)
Et encore :
« Personne n’allume une lampe pour la mettre dans un lieu caché ou sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière. » (Luc 11.33)
Tout au long de son ministère, Jésus a fait briller la lumière de condamnation et la lumière de communion. Son but ? Transformer ceux qui gisaient dans les ténèbres, et faire d'eux la lumière du monde.
Paul BALLIERE
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