JÉSUS EST NE
Jésus est né ; venez, bergers et mages,
Prosternez-vous devant sa majesté !
Nul comme lui, n’a droit à vos hommages,
Car c’est un Dieu voilé d’humanité.
Il est couché sur un lit de ramée,
Près des grands bœufs et des douces brebis.
Mais cette étable est par lui transformée
En un palais d’or pur et de rubis.
Tandis qu’il dort sous les yeux de Marie,
Et que, ravis, nous tombons à genoux,
Anges penchés sur cette hôtellerie,
Vous qui chantiez, pourquoi vous taisez-vous ?
Nous nous taisons, car de la pauvre mère,
Un glaive aigu transpercera le cœur,
Lorsque son Fils, buvant la coupe amère,
Sera cloué comme un vil malfaiteur.
« Baisez ces pieds, que les routes pierreuses
Vont tant meurtrir – et ces petites mains
Qu’un dur travail rendra bientôt calleuses,
Et que bientôt perceront les humains ! »
Petit enfant, reçois notre humble hommage ;
Tout notre orgueil ici s’anéantit…
Fais-nous renaître, ô Christ, à ton image,
Puisque, pour vaincre, il faut être petit !
Ruben SAILLENS
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