DES EFFORTS OU LA GRÂCE ?
« Ne nous lassons pas de faire le bien. »
(Galates 6.9)
A première vue, c’est étonnant que l’apôtre Paul, celui qui prêche le salut par la foi et rien que par la foi, insiste tant sur les efforts à faire : surveiller sa conduite, s’appliquer à bien faire, tenir son corps en bride ! Tu as envie de demander à quoi sert cette « grâce » dont il t’a tant parlé, qui devait remplacer tout ce qu’on fait à coup de volonté, si tant d’effort demeure nécessaire.
Pour l’extérieur en effet, rien n’est changé. Le Maître n’est pas venu abolir la morale : ses vrais disciples, quand même tout leur est permis, y sont plus pointilleux que personne.
C’est à l’intérieur qu’il y a du nouveau : ce que tu faisais comme aux travaux forcés, à contrecoeur, en te plaignant, tu le feras dans l’enthousiasme, librement, avidement, avec dans tes deux mains ce tremblement de joie qui agite un enfant quand il prépare un cadeau pour son père.
C’est le même travail, mais il était pénible et il devient joyeux ; l’effort demeure, mais si léger et si libre que c’est à peine un effort ; ça ne mérite aucun salaire ; ça n’en souhaite pas, c’est simplement un fruit de la reconnaissance, le pauvre prix dont tu voudrais payer l’amour sans prix qu’on t’a manifesté !
Et qu’on ne vienne pas te dire : « tu es bien sot de prendre tant de peine, puisque tu es sauvé sans ça ! » Tu répondrais : « mais c’est ma joie précisément de prendre de la peine ! En me dispensant de l’effort vers le bien, mon Maître m’a mis cet effort dans le sang ! »
Philippe VERNIER
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