LE CARACTÈRE DE L'AGNEAU

 

LE CARACTÈRE DE L’AGNEAU

 

          Il est clair désormais que le Saint-Esprit ne pourra venir et demeurer en nous que si nous acceptons de devenir semblables à des agneaux, et cela sur chacun des points où il nous le montrera. Rien ne nous sonde et ne nous humilie davantage que de contempler l’Agneau gravissant le Calvaire pour nous. C’est là que nous reconnaissons combien de fois nous n’avons pas voulu devenir des agneaux pour lui.

 

          Oui, il fut un agneau, la plus simple des créatures, qui ne connaît aucun moyen de se sauver elle-même, totalement sans défense. Jésus s’est anéanti pour nous en devenant l’Agneau. Point de force ou de sagesse propre, aucun moyen auquel recourir pour se défendre ; non, il fut tout simplement et constamment dépendant du Père. « Le Fils ne peut rien de lui-même, sinon ce qu’il voit faire au Père. » Mais nous, combien nous sommes compliqués ! Que de plans élaborés, que de tentatives pour nous secourir nous-mêmes ! Que d’efforts propres pour vivre la vie chrétienne et pour accomplir les œuvres de Dieu, comme si nous étions ou pouvions faire quelque chose ! Nous n’avons pas voulu être de simples agneaux et la colombe a dû s’envoler (du moins en ce qui concerne sa présence sensible).

 

          Prêt à être tondu…

          Jésus fut aussi l’Agneau qui se laisse tondre, dépouiller de ses droits, de sa réputation, de toute liberté légitime, tel l’agneau qu’on dépouille de sa laine. Il ne résista jamais : un agneau ne résiste pas. Outragé par amour pour nous, il n’a pas répondu ; maltraité, il n’a pas proféré de menaces. Il n’a jamais dit : « Ne savez-vous pas que je suis le Fils de Dieu et que vous n’avez pas le droit de me traiter ainsi ! » Mais nous, combien de fois nous avons résisté, refusant d’être dépouillés de nos droits ! Nous n’avons pas su perdre ce que nous possédions par amour pour Jésus. Nous avons exigé le respect dû à notre position. Nous avons résisté, combattu. Alors, la colombe est partie, emportant la paix et laissant notre cœur endurci.

 

          Il n’a point ouvert la bouche…

          En outre, Jésus fut l’Agneau silencieux ; « semblable à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche. » Il ne s’est jamais défendu, ni expliqué. Mais nous, avons-nous été silencieux lorsqu’on nous traitait avec malveillance ou nous accusait injustement ? Nous avons élevé la voix pour nous défendre et nous venger. Nous nous sommes excusés alors que nous aurions dû admettre franchement nos torts. Et, chaque fois, la colombe a dû fuir et nous retirer sa paix et sa bénédiction.

 

          Pas de ressentiment…

          Il fut également l’Agneau sans tache. Non seulement aucune parole ne sortit de ses lèvres, mais il n’y avait dans son cœur rien d’autre que de l’amour pour ceux qui l’avaient envoyé à la Croix, point de rancune, aucune amertume. Même lorsqu’on lui clouait les mains, il murmura : « Je vous pardonne », et demanda à son Père de pardonner également. Mais nous, quel ressentiment n’avons-nous pas éprouvé contre celui-ci ou celui-là, et pour des choses tellement plus minimes que celles qu’il supporta ! Chacune de ces réactions a laissé une tache dans notre cœur et, une fois de plus, la colombe a dû s’enfuir, parce que nous n’avons pas su supporter et pardonner pour l’amour de Jésus.

 

Roy HESSION

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