Nous publions ci-dessous la suite de l’étude présentée par le pasteur W.H. BEUTTLER, en mai 1959, lors de la Convention nationale des Assemblées de Dieu de France.
Ce texte provient de la traduction orale. Nous avons cru bon de le garder tel quel, afin d’en conserver toute la valeur spirituelle.
LA DIRECTION DIVINE
(12° partie)
Dirigés par le Saint-Esprit (suite)
Voici un exemple que nous avons eu dans notre Ecole biblique, il y a quelques années. Je faisais une étude, selon une certaine pensée, et je savais qu’un des garçons de la classe ne m’aimait pas du tout. Toutes les fois qu’il le pouvait, il me cherchait chicane, il discutait avec moi. Ce jour-là, avant d’aller en classe, j’ai dit au Seigneur : « Seigneur, tu sais combien ce jeune homme m’aime ! - et Dieu savait très bien ce que je voulais dire ! - Tu sais qu’il va me chercher encore des ennuis aujourd’hui, il va soulever une objection à ma doctrine, ne voudrais-tu pas m’aider, s’il te plaît ? »
Nous sommes entrés dans la classe. J’avais justement achevé de parler, et je m’attendais à ce qu’il lève la main, mais avant qu’il en ait eu le temps, le Saint-Esprit, lui, a « levé la main » ! Une de nos filles a donné un message en langues, et l’un des garçons l’a interprété, de cette manière : « Voici, les choses que tu viens d’entendre sont vraies et moi, le Seigneur, je rends témoignage à la vérité ». Avec ces paroles, la bénédiction du Seigneur est descendue sur la classe, les mains des étudiants se sont levées, les garçons ont crié : « Alléluia ! alléluia ! Alléluia ! » ; toute la classe criait, et Dieu continuait de bénir jusqu’à ce que la cloche eut sonné. Il ne restait plus de temps pour discuter. J’ai pensé que le Seigneur était vraiment merveilleux ! C’était là le témoignage de l’Esprit de Dieu rendant témoignage à la vérité.
Durant cette semaine, l’Esprit de Dieu a aussi rendu témoignage.
Et vous trouverez aussi cela dans l’Epître aux Hébreux, au chapitre 2 et au verset 4.
Voyez-vous la vérité ? Dieu rendant témoignage par les dons du Saint-Esprit. Parfois, un prédicateur parle, et dans l’auditoire, il y a quelques personnes qui n’acceptent pas ce qu’il annonce, bien que ce soit la vérité. Le Saint-Esprit rend alors témoignage à la vérité, au moyen du don des langues et de l’interprétation, par la prophétie, de sorte que ceux qui n’ont pas accepté le message peuvent le faire maintenant. Quelques-uns le reçoivent alors, d’autres le refusent encore. Mais l’Esprit de Dieu rend témoignage.
Je vous dirai encore quelque chose concernant le Saint-Esprit.
Nous allons lire, dans le livre des Actes des Apôtres, au chapitre 8, le verset 29.
Voyez-vous ce verset : « L’Esprit dit à Philippe…. »
L’Esprit a dit à Philippe ce qu’il devait faire, en termes précis. C’est la voix de l’Esprit de Dieu qui a parlé au-dedans de son être. Ce n’est pas de l’imagination. Il y a des personnes qui ont le don de l’imagination, ils s’imaginent toutes sortes de choses ! mais ce n’est pas le cas de Philippe. Il a eu une révélation. L’Esprit de Dieu lui a parlé.
Certains d’entre vous m’ont déjà entendu raconter une anecdote à ce sujet ; je ne vais donc pas vous redire toute l’histoire, mais j’aimerais dire ceci :
Il y a quelques années, j’étais dans la ville de Stuttgart, en Allemagne, lorsque l’Esprit de Dieu m’a parlé de cette façon, très distinctement. Il m’a dit : « Va à Amsterdam, le jour du Nouvel An, vers le milieu de l’après-midi, par la voie des airs ». Ces paroles ont été répétées à trois reprises parce que je n’avais pas répondu immédiatement.
Un grand nombre parmi vous sait ce qui s’est produit, à la suite de cet appel à Amsterdam ; je ne vous fatiguerai pas en vous obligeant à m’entendre parler encore de cette expérience. Mais c’était une circonstance dans laquelle j’ai entendu l’Esprit de Dieu parler d’une façon distincte. Habituellement, il n’agit pas ainsi et je ne voudrais pas que vous pensiez que j’entends des paroles distinctes tous les jours ! Je n’en entends pas, et je ne crois pas faire une expérience semblable chaque année. Cela ne m’est pas arrivé depuis quelques années, à moins que j’aie oublié ! Mais ce jour-là, j’ai entendu ces paroles en moi-même, comme si quelqu’un parlait à l’intérieur de mon être ; c’était des paroles aussi claires qu’un son de clochette, mais cela n’est pas une chose fréquente, et je ne pense pas que Dieu veuille que ce soit l’expérience journalière du chrétien. Je ne vous conseille surtout pas de demander une telle chose, ce serait une erreur. De même, si vous demandez à Dieu une vision, vous faites erreur ; si vous lui demandez un rêve, là encore vous faites erreur. Je ne prie jamais pour ces choses-là. Je n’oserais même pas le faire. Nous pouvons demander à Dieu de nous conduire, mais nous devons laisser à Dieu le choix de la méthode qu’il jugera bonne. Dieu ne conduit pas son peuple par une méthode surnaturelle, d’une manière générale. Il peut y avoir une exception, dans des circonstances inhabituelles, mais ne faisons pas une règle de cette exception.
Alors, comment Dieu nous conduit-il d’habitude ? Par sa parole, bien sûr, comme nous l’avons dit, mais aussi par un témoignage intérieur, qui n’a pas besoin d’être quelque chose de phénoménal.
J’ai reçu de Dieu une direction précise pour me rendre dans certains pays ; pour d’autres, je n’ai rien de précis. Si vous me demandez comment je puis savoir que Dieu veut que j’aille en Amérique du Sud, je vous répondrai ceci : « J’ai sur le cœur un fardeau pour l’Amérique du Sud, je sens dans mon cœur que Dieu voudrait que je fasse un saut là-bas. »
Alors, c’est tout ? mais oui, c’est tout ! et je fais mes préparatifs pour aller dans ce pays. Parfois, j’ai des directions très précises ; j’en ai eu pour la France, lorsque je suis venu la première année. Pendant trois jours, Dieu a agi dans mon cœur pour que je vienne en France. Je n’avais aucun intérêt à venir ; lorsque j’étais enfant, on m’a appris à haïr les Français, et, en Allemagne, on m’a appris qu’un vrai Allemand devait être capable de haïr les Français… C’est horrible de recevoir un tel enseignement, mais c’est ce qu’on nous disait, lorsque nous étions jeunes. Je ne crois pas que j’ai jamais été un vrai, un bon Allemand… Lorsque j’étais enfant, j’ai un peu réfléchi, et je suis rentré un jour à la maison ; je revenais de l’école où l’instituteur nous avait dit que nous devions être prêts à combattre les Français, que nous devions devenir de bons soldats pour cela. J’ai dit : « Maman, que nous ont donc fait les Français pour que nous soyons dans la nécessité de les tuer ? » et c’est vrai ! Si le Kaiser m’avait entendu, je crois qu’il m’aurait tué - mais je présume que c’était l’heure de la grâce de Dieu pour moi…
Je n’avais donc pas pour la France un intérêt tout particulier, mais pendant trois jours, Dieu a œuvré dans mon cœur pour que j’y aille ; ce n’était pas par des mots, des paroles, des visions ou des rêves, j’avais une poussée intérieure de l’Esprit. Savez-vous ce que je veux vous dire par là ? Ce besoin était sur mon cœur, quelque chose me poussait, m’obligeait de venir, de sorte que j’ai dû obéir. J’ai dit : « Mais, Dieu, que ferai-je en France ? Ils n’ont pas besoin d’un Allemand, et d’après tout ce que j’entends, ils n’ont pas plus besoin d’un Américain ! Pourquoi aller en France ? » Mais j’avais toujours cette pression de l’Esprit. Finalement, j’ai dit : « Seigneur, c’est d’accord, j’irai, mais pour cela il faut de l’argent ! Cela va me coûter au moins 500 dollars, et si tu veux que j’aille en France, il faut que tu me les donnes. »
Je me suis dit : « Cela sera certainement trop pour Dieu, tu es en sûreté, tu n’iras pas en France ! »
Mais j’ai eu une grande surprise ; je suis allé à une réunion d’évangélisation et l’évangéliste s’est levé pour dire ceci : « Toute la matinée, pendant que j’étais en prière, Dieu m’a parlé, Il m’a demandé de prélever une offrande du peuple de Dieu, cette offrande devra être au moins de 500 dollars, et je devrai la donner au Frère Beuttler ». J’étais assis dans l’auditoire, et lorsque j’ai entendu ces paroles, combien j’étais excité ! Je me suis levé et je suis allé me promener dans le bois…Plus tard, je suis revenu à la réunion et on m’a donné un chèque de 508 dollars ! Je suis donc arrivé au Havre, puis je suis allé à Versailles et à Paris, puis, chez notre frère M. Farina. Tout cela était la conséquence de la poussée de l’Esprit de Dieu en moi. Sur le chemin de la France, Dieu m’a dit, en paroles très claires et distinctes : « Je t’envoie en voyage ».
Mes amis, c’est une chose merveilleuse que d’être conduit par Dieu. L’Esprit de Dieu conduit. Certains d’entre vous ont eu connaissance des nombreuses directions de l’Esprit que j’ai reçues.
Nous allons voir, maintenant, un autre verset de l’Ecriture, toujours dans les Actes des Apôtres, au chapitre 16, versets 6 et 7.
Nous voyons à nouveau l’Esprit de Dieu qui conduit ; là, il interdit, il ne permet pas d’agir. C’est aussi difficile à expliquer, c’est quelque chose qui se passe à l’intérieur de votre esprit ; vous sentez en vous-même que vous ne devez pas. Quelque chose vous retient, et parfois, cela se produit pendant que nous prêchons.
Je me souviens avoir prêché dans une certaine ville (je n’ai pas besoin de parler de cette ville-là, mais je vous parlerai de Rouen). Lors de ma première visite, je vous parlais de la connaissance de Dieu ; nous avons passé ensemble toute la semaine, et nous sommes arrivés à la réunion du dimanche après-midi. Le samedi qui a précédé ce dimanche, j’ai eu une réunion de prière avec le Seigneur, dans un parc, tout près d’ici. Je parlais à Dieu, et je lui ai dit : « Il va falloir que tu me soutiennes ». Nous avons eu la réunion de l’après-midi ; je me souviens que j’étais à peu près aux trois-quarts du message, lorsque, tout à coup, le Saint-Esprit m’a empêché de parler. J’essayais de vous parler, mais j’ai été dans l’impossibilité de poursuivre la prédication. L’Esprit me retenait ; c’était sa direction. Je me suis arrêté. J’ai senti dans mon cœur que quelqu’un avait quelque chose à donner en langues, et en effet quelqu’un a donné un message en langues ; après cela, Dieu a commencé à nous bénir. Je me souviens que les mains se sont levées, dans l’adoration. L’Esprit de Dieu m’avait retenu parce qu’il voulait, lui, introduire quelque chose d’autres dans la réunion. Mais peut-être faut-il que j’ajoute qu’il y a des personnes qui ne croient pas à ces choses, mais le Saint-Esprit croit.
Nous avons des hommes, aux Etats-Unis qui diraient : « Personne n’ose donner un message en d’autres langues, pendant que, moi, je parle. Le Saint-Esprit ne s’interrompt pas lui-même ». J’ai envie de leur répondre : « Vous n’êtes pas le Saint-Esprit ! » Je sais que le Saint-Esprit dirige différemment, je le sais, et c’est comme cela. Supposons que nous ayons une réunion. Dieu parle au travers du messager. Même s’il est oint du Saint-Esprit, cela n’enlève pas la possibilité que le Saint-Esprit insère autre chose dans la réunion. Permettez-moi de vous montrer quelque chose...
(à suivre)
W.H. BEUTTLER
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