LE FILS A LA DROITE DE DIEU
« Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite,
jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. Ne sont-ils
pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer
un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? »
Hébreux 1.13-14
Ces mots sont tirés du Psaume 110, celui que Luther considérait comme le plus important de tous. Le premier et le quatrième verset renferment des mystères que le Saint-Esprit seul pouvait nous dévoiler. C’est de ce Psaume que provient l’expression « assis à la droite de Dieu », qui est devenu un des articles de notre foi. Jésus le citait pour prouver la divinité du Messie (Matthieu 22.44) : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur... » En présence de Caïphe, Jésus déclare que ses accusateurs le verront assis à la droite de la puissance de Dieu (Matthieu 26.64). Marc résume le récit de l’Ascension en ces mots (16.19) : « Le Seigneur fut enlevé au ciel, et il s’assit à la droite de Dieu. » A la Pentecôte, c’est par ce même passage que Pierre a prouvé que Jésus était bien le Messie (Actes 2.35). Paul y voit la garantie du triomphe final de Christ (1 Corinthiens 15.25), ainsi que de la toute-puissance de Dieu pour nous arracher à la mort spirituelle (Éphésiens 1.19-22). L’épître aux Hébreux mentionne cinq fois cette expression, que David employait probablement sans en comprendre la portée, mais dont le Saint-Esprit voulait faire un usage si remarquable.
Elle nous certifie deux faits : d’abord, que Dieu accorde à son Fils, en tant que Fils de l’homme, sa communion la plus étroite sur un pied d’égalité parfaite ; ensuite, qu’il y ajoute une autorité et une puissance souveraines et universelles. Ces vérités nous sont si familières que nous n’en sentons guère la grandeur et la magnificence. Dieu se doit d’être jaloux de sa gloire : il ne saurait la donner à un autre. S’il accorde au Crucifié, au Supplicié, ces honneurs divins, c’est évidemment qu’il le considère comme son Fils, son Fils unique, qui est Dieu, de sorte qu’il peut lui remettre le soin de poursuivre jusqu’au bout l’entreprise immense de ramener à l’obéissance de l’amour l’humanité révoltée.
Si les anges viennent du trône de Dieu, ce n’est pas en fils, c’est en serviteurs, qui ne disposent pas des trésors divins. C’est du Fils seul que nous pouvons attendre l’affranchissement du péché, le salut dans sa plénitude. Les anges ne peuvent que nous conduire au Fils.
C’est pour nous que Dieu a prononcé la parole frappante : « Assieds-toi à ma droite ». Voyez, semble-t-il nous dire, l’honneur que je confère à votre Frère, crucifié pour vous ; je vous donne ainsi la preuve que j’accepte sans réserve son sacrifice, et que je m’engage à vous accueillir sans réserve, vous aussi, dans ma communion et à vous donner votre part de mes trésors royaux. La comparaison avec les autres passages parallèles nous confirmera l’importance que l’auteur de l’épître attache à cette contemplation du Christ à la droite de Dieu, notre Roi divin et notre Précurseur.
Il suffit d’ailleurs de relire attentivement la prière citée plus haut, en faveur des Éphésiens (Éphésiens 1.17-22), qu’ils puissent « connaître quelle est l’infinie grandeur de sa puissance envers nous qui croyons », telle qu’ « il l’a déployée en Christ en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes ». Demandons aussi pour nous-mêmes cet « Esprit de sagesse et de révélation », et que Christ nous apparaisse dans toute sa gloire. Nous chanterons alors sans cesse avec Zacharie : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et racheté son peuple, et nous a suscité un puissant Sauveur [...] en marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie. » (Luc 1.68-69, 75)
Andrew MURRAY
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