MARCHER AVEC DIEU DANS L'AMOUR
« Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans
de nous quand il nous expliquait les Écritures ? »
Luc 24-32
Un feu dans deux cœurs…
Pourquoi sentaient-ils une brûlure dans leur cœur, ces disciples d'Emmaüs, au soir de Pâques, en se rendant chez eux ? Parce qu'il leur était parlé d'un sujet qui leur tenait fort à cœur. Quand notre vie est suspendue à une personne, à une idée, à une occupation et qu'on vient nous en parler avec détail, avec conviction, avec flamme, un écho puissant s'éveille en nous ...
Or, Jésus remplissait par son souvenir, le cœur de ces pauvres disciples, non convaincus encore de la résurrection de leur Maître. Et Lui-même, sans qu'ils le reconnaissent, vient leur parler de lui, avec quelle précision ! Il s'appuie sur l’Écriture qu'ils connaissaient, leur démontrant par la loi, les prophètes et les Psaumes que tout devait arriver conformément aux derniers événements...
Comme Jésus devait être heureux : « Je suis venu, avait-il dit, jeter un feu sur la terre, et combien il me tarde qu'il soit allumé ! » (Luc 12.49) Or ce feu brûlait, de quelle pure flamme dans le cœur de ces deux qu'il avait choisis !…
A quel moment ce feu brûle-t-il ?
Quand les espérances messianiques des disciples sont anéanties, leurs conceptions détruites à tout jamais : « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël... » (Luc 24.21)Dieu a son plan à lui ; ses pensées, sa volonté, toujours opposés aux plans, aux pensées, à la volonté de l'homme. Il faut que tout soit brisé, anéanti devant lui. Aucune idée préconçue ne doit subsister. Passez à ce crible la vie ou les conceptions des disciples, de Paul, vos pensées à vous, et vous constaterez que souvent Dieu met longtemps à amener l'homme à cet anéantissement – ou plutôt l'homme met longtemps à se laisser briser...
Arriver au point mort pour repartir avec Dieu désormais, dépouillé de toute prévention, de toute vue personnelle, voilà la méthode de Dieu. et aussi l'histoire des déchirements nécessaires…
Ce feu a cessé de brûler dans le cœur de beaucoup.
Le plus grand malheur de l’Église aujourd'hui consiste à ne plus avoir le feu de l'Esprit-Saint, ce feu de l'amour exclusif que tout chrétien doit porter à Jésus. Cette flamme, cette passion sainte qui faisaient la beauté, la ferveur des premiers chrétiens et qui les poussaient au témoignage individuel, à l'action agressive, à la conquête des âmes, où sont-ils aujourd'hui ? Et à qui la faute, s'ils ont disparu ? A nous qui ne savons pas écouter avec ferveur Jésus nous parler de lui, de son sacrifice, de sa mort, de sa résurrection, de son amour infini. Tiédeur, péchés, craintes, que tout élément humain dans nos cœurs soit brûlé. Que plus rien ne subsiste de nous-même et qui fait obstacle au don de l'Esprit.
Comment nos cœurs brûleront-ils à nouveau d'une passion sainte? En observant le silence. Jésus ne peut pas parler quand nous menons grand bruit même à son service. Et il n'aurait pas pu se faire entendre si les disciples d'Emmaüs avaient parlé. Recueillis, ils l'écoutaient.
Écoutons nous aussi dans le recueillement le plus profond. Laissons-lui tout le temps nécessaire. Sa parole est plus importante que tout au monde. Imposons silence à tous les bruits du dehors et du dedans. Alors, nos cœurs brûleront quand il nous parlera : « ...J’ai quelque chose à te dire. - Maître, parle répondit-il. » (Luc 7.40)
Marcel ARNAL
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