CHRIST AU CENTRE DE L’ENSEIGNEMENT APOSTOLIQUE
« Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part
pour annoncer l’Évangile de Dieu...et qui concerne son Fils »
Romains 1.1-2
Le ton est ici donné par l’apôtre Paul. Le centre de l’Évangile, son essence, sa sève, son point de départ, sa destination, sa puissance, sa plénitude, c’est Christ. S’écarter de cette voie royale revient à prêcher « un autre évangile » (2 Corinthiens 11.4)
Il est frappant de découvrir la place occupée par Christ dans la vie et dans l’enseignement des apôtres. Comme il est tout aussi affligeant de constater son absence dans une foule de prédications aujourd’hui. Soyez-en persuadés, lorsque notre Seigneur n’est plus au centre, ce n’est pas le Saint-Esprit qui est monté en chaire !
Il fut une période dans mon ministère, où le Saint-Esprit m’a conduit à lire et à étudier tout le Nouveau Testament, en y contemplant Christ. Je décidai de souligner en rouge tous les versets mentionnant la personne de Jésus et son œuvre, ainsi que des expressions comme « en lui », « pour lui », « par lui », et d’autres encore. Quelle ne fut pas ma surprise au bout de quelques semaines, de constater que tout mon Nouveau Testament devenait rouge ! Plus j’avançais dans ma lecture et ma méditation, plus une sainte et spirituelle fièvre s’emparait de moi. Après quelques mois, ma vie, mon ministère, ma prédication ne furent plus jamais les mêmes. J’avais mis les pieds au bord d’un vaste océan...Depuis, j’ai avancé de quelques centimètres, l’exploration de cette mine d’or est toujours aussi passionnante.
Paul écrit aux Romains : « Dieu, que je sers en mon esprit dans l’Évangile de son Fils... » (1.9) Qui sommes-nous pour amputer, altérer, modifier, moderniser un Évangile aussi glorieux ? Il est « propriété privée », il est « made in ciel », il est « l’Évangile de son Fils ». Nous sommes sur une terre sainte. Ôtons les souliers de nos pieds. Laissons là notre zèle charnel, notre ambition effrénée et nos fièvres mondaines. Le Christ de Dieu serait-il démodé ? Aurait-il besoin d’un « coup de fraîcheur » ? Certains prédicateurs essaient de nous en convaincre. Ils n’hésitent pas à « rajeunir » la gloire de cette Bonne Nouvelle venue des cieux qui, selon leurs fans, est passablement vieillotte.
L’apôtre était rempli de reconnaissance au souvenir de l’œuvre de Dieu parmi les Corinthiens. Il leur écrit : « Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus-Christ. Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance, le témoignage de Christ ayant été solidement établi parmi vous... » (1 Corinthiens 1.4-6) ; et encore : « Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2.2) ; et encore : « Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures... » (1 Corinthiens 15.1-4).
Pourquoi alors, pasteurs, n’établissez-vous plus les âmes sur le fondement du témoignage de Christ ? Pourquoi ne nous parlez-vous pas plus de sa magnificence ? Auriez-vous sacrifié le scandale de la croix sur l’autel de votre popularité ? Pourquoi tant de messages où le nom et la personne de notre Seigneur bien-aimé sont discrètement évincés ? Et pourquoi tous ces cantiques où ne figure même plus son glorieux nom ? Nous sommes invités, sur des rythmes entraînants – c’est un euphémisme – à déclarer notre amour...mais à qui ? A notre femme, à notre mari ? A une jeune fille, à un garçon ? Je me trouvais récemment dans une église où les gens chantaient un tel « cantique ». Les paroles auraient pu être adressées à n’importe qui. Rien n’indiquait que l’on s’adressait à Jésus. Ô vide, chéri de beaucoup ! Ni les spots, ni les fumigènes, ni les décibels ne te combleront. Et nous pleurons sur la sécheresse que tu laisses dans nos cœurs.
Nous en venons aux saints et justifiés reproches de l’apôtre, à l’adresse des Galates : « O Galates dépourvus de sens ! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ? » (3.1) ; et aussi : « Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ... » (6.14)
Puis vient l’hymne magnifique, exaltant la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, entonné par l’apôtre dans le chapitre premier de sa lettre aux Éphésiens : « En lui...par Jésus-Christ...en son bien-aimé...en lui...en Christ...en lui...en Christ...en lui...en lui... » (Éphésiens 1.4, 5, 6, 7, 10, 11, 12, 13)
Ne vous lassez pas de le chanter ! N’ayez de cesse de le prêcher ! Ne renvoyez pas vos auditoires à jeun, de peur que les forces de leur manquent en chemin. Ils ont faim. Donnez-leur vous-mêmes à manger. C’est votre ministère. La reine de Séba s’émerveillerait-elle aujourd’hui des mets de votre table spirituelle (1 Rois 10.5) ? Serviteurs du Roi, allez puiser, et servez le vin miraculeux de Christ, nectar à nul autre comparable !
N’entendrez-vous battre le cœur de Paul ? Lisez avec quelle passion l’ancien persécuteur retrace l’itinéraire du Nazaréen, ce Jésus du chemin de Damas. Asseyez-vous un instant parmi les Philippiens, et écoutez la lecture d’un fragment de lettre : « ...Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Philippiens 2.6-11).
Tout genou fléchira devant lui. Je suis étonné de voir, dans les Assemblées, le comportement de certains croyants, adorateurs d’un moment, déserteurs le plus souvent. Ils sont tellement saisis par un esprit de louange, qu’ils me culpabiliseraient presque d’être moins démonstratif. Ils s’agitent dans tous les sens à tel point que, parfois, je me demande si je suis dans une église ou dans une salle de fitness. Mais la Parole de Dieu me rassure. Au ciel, point de gesticulations, ni de trémoussements charnels et sensuels, ni de « déhanchements dans l’Esprit », mais des élus prosternés devant l’Agneau ! Sur son île d’exilé, Jean vit le Christ glorifié : il en tomba comme mort à ses pieds. Que cette gloire qui a quitté la Maison depuis longtemps y revienne ! « Qu’entre le portique et l’autel pleurent les sacrificateurs, serviteurs de l’Éternel, et qu’ils disent : Éternel, épargne ton peuple ! Ne livre pas ton héritage à l’opprobre, aux railleries des nations ! Pourquoi dirait-on parmi les peuples : où est leur Dieu ? » (Joël 2.17)
Le Seigneur m’a puissamment enseigné à propos du texte de Colossiens 1.27-28 : « ...Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire. C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. »
« C’est lui que nous annonçons ». Quel est le message de l’évangéliste ? Christ !
« ...Exhortant tout homme... » Quel est le message du pasteur ? Christ !
« ...Instruisant tout homme... » Quel est le message du docteur ? Christ !
«...tout homme...tout homme...tout homme » L’expression revient trois fois. Le message que tout être humain doit entendre, quelle que soit la couleur de sa peau, son pays, son âge, sa fortune, sa « chance » ou ses misères, c’est Christ !
Comment amener un être humain à un certain état de perfection en attendant la gloire céleste ? Lui prêcher Christ !
Jésus est le Germe de l’Éternel (Esaïe 4.2 ; Jérémie 23.5 ; Jérémie 33.15 ; Zacharie 3.8 ; Zacharie 6.12). Serviteurs de Dieu, plantez ce Germe dans les cœurs. Les morts revivront: il communique la vie. Les affamés seront rassasiés : il donne la vie en abondance. Les déçus, les meurtris, les vaincus, les désespérés seront comblés : il donne la vie éternelle.
(à suivre)
Paul BALLIERE
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