DANGER DE NÉGLIGER UN SI GRAND SALUT
« C'est pourquoi nous devons d'autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d'elles.Car, si la parole annoncée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. »
Hébreux 2.1-4
Tandis que le premier chapitre de l'épître a déployé à nos regards la gloire divine du Fils de Dieu, le deuxième va nous montrer l'abaissement du Fils de l'homme. Mais auparavant, l’auteur désire faire entendre une note d'avertissement, rappelant à ses lecteurs que, plus grands sont leurs privilèges, plus lourde est leur responsabilité, et plus grave le danger qu'ils courent, s'ils ne prennent pas sérieusement à cœur ce que Dieu leur dit par son Fils.
« C'est pourquoi...d'autant plus... » Lorsque Dieu nous parle, c'est pour nous faire pénétrer plus avant dans la connaissance de ses desseins, pour que nous nous associions plus intelligemment à ses désirs, en y mettant plus d'énergie, de persévérance et d'amour (Comparez 6.17). Et lorsqu'il vient nous parler de son propre Fils. n’est-iI pas en droit d'attendre de nous que nous prêtions d'autant plus (litt. plus abondamment) attention à ce qu'il nous dit, et que nous répondions de tout notre cœur à son immense amour ? Rien de moins ne peut le satisfaire; rien de moins non plus ne peut, par la force même des choses, nous satisfaire, puisque c'est dans la mesure où nous nous « attachons » à ce que « Dieu nous fait entendre » que nous pouvons puiser dans les richesses de la grâce divine tout ce dont notre âme a besoin. Une vie chrétienne faible et misérable n'est le plus souvent que la conséquence naturelle de notre « négligence » à l'égard de ce que Dieu nous dit par son Fils.
« De peur que nous ne soyons emportés loin d'elles », et que nous ne périssions plus sûrement encore que les rebelles de l'Ancienne Alliance. « Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut ? » Il y a des gens qui se figurent que l’Évangile atténue le châtiment des rebelles. Mais c'est le contraire qui est vrai. Et ce n'est pas seulement la rébellion ouverte qui attire un jugement terrible, c'est la simple « négligence », qui permet à l'amour du monde de nous « emporter loin des choses entendues. »
Mais pourquoi cette sévérité ? La réponse tout entière est dans ce mot: « Un si grand salut ». On n'en peut contempler la gloire et la grandeur insurpassables sans se sentir poussé à tout sacrifier pour acquérir la perle de grand prix !
Et qu'est-ce qui fait la grandeur de ce salut ? C'est qu'il nous vient du Dieu trois fois saint. Il nous a été « annoncé par le Seigneur, confirmé par ceux qui l'ont entendu ». C'est par le Fils, « le resplendissement de la gloire du Père, 1'empreinte de Sa personne », que Dieu nous a parlé; c'est lui, le divin et royal rédempteur, qui est venu proclamer le royaume qu' il a établi en nous purifiant de nos péchés, avant de s'asseoir à la droite du trône. Puis, à la proclamation faite par le Fils sont venus s'ajouter les signes, les prodiges et les miracles divers par lesquels Dieu, le Père, a appuyé le témoignage des prédicateurs de ce si grand salut, y apposant ainsi son céleste sceau. Le fait que l’Église subsiste et ne cesse de s'étendre, malgré toutes les persécutions et toutes les ruses de !'ennemi, n'est-il pas le grand et perpétuel miracle par lequel Dieu montre la grandeur de ce salut ? Ne pas le prendre à cœur, n'est-ce pas mépriser Dieu lui-même ?
Enfin, « par les dons du Saint-Esprit distribués » selon sa volonté, Dieu vient imprimer dans les cœurs qui y consentent un sceau plus convaincant encore. Le Saint-Esprit, c'est Dieu venant élire domicile sur la terre pour lutter, plaider, témoigner dans les cœurs des hommes. Il n'y a de communion avec le Père que par l'intermédiaire du Fils et il n'y a de communion avec le Fils que par l'Esprit-Saint demeurant en nous. Pénétrons-nous de cette vérité pour étudier dans cette épître la personne et ]'œuvre de Christ. Que Dieu nous ouvre les yeux sur la grandeur infinie et le prix immense de ce glorieux salut, et nous nous garderons de le négliger.
Andrew MURRAY
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