JÉSUS COURONNE DE GLOIRE ET D’HONNEUR
« Nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises.
Mais Celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus,
nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte. »
Hébreux 2.8-9
Admirable contraste ! Nous ne voyons pas encore que toutes choses soient soumises à l’homme ; mais – ce qui vaut mieux – nous voyons Jésus couronné de gloire et d’honneur. L’aspect de ce monde de péché et de désordre ne donne guère à penser que l’homme ait été destiné à être supérieur aux anges et à dominer sur toutes les œuvres de Dieu. Mais rappelons-nous que Jésus a revêtu notre humanité afin de pouvoir subir la mort pour tous les hommes, et que c’est maintenant comme notre représentant, notre chef, notre garant et notre rédempteur qu’il est sur le trône ; n’est-ce pas la preuve certaine de la gloire qui nous est réservée, à nous aussi ? Et déjà maintenant, c’est pour nous qu’il fait valoir sa grandeur royale.
C’est de ce contraste même que se nourrit la foi. « Nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient soumises. » Telle est bien, trop souvent, l’humiliante expérience du croyant : il ne tarde guère à s’apercevoir que le péché est plus fort qu’il ne le supposait, et que le monde, la chair et le moi « ne lui sont pas encore soumis ». Que doit-il donc penser des promesses de Dieu ? S’il admet que Dieu est fidèle pour les accomplir, le chemin à parcourir pour en hériter est trop difficile, pour lui, croyant faible et inexpérimenté…
Heureux qui sait affirmer avec foi : « Mais nous voyons Jésus couronné de gloire et d’honneur ! » Heureux qui sait détourner ses regards de sa propre imperfection et de ses défaites pour contempler la perfection et la gloire qui sont à lui en Jésus ! Oui, heureux qui triomphe paisiblement et joyeusement de toute déception et de toute difficulté en redisant avec assurance : « Mais nous voyons Jésus couronné de gloire et d’honneur. » C’est là tout ce qu’il me faut…
L’épître aux Hébreux nous expose le grand mystère de l’abaissement de Christ au-dessous des anges, « afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous ». La nécessité de ses souffrances et de sa mort, et leur signification sont présentées sous un triple aspect, dans ce chapitre 2.
D’abord, au verset 10 : pour élever à la perfection par les souffrances le Prince de notre salut, notre modèle, le second Adam, le chef de la nouvelle humanité, qu’il veut amener aussi à la perfection en lui communiquant sa propre vie.
Puis, aux versets 14 et 15 : pour faire la propitiation de nos péchés et pour enlever sa puissance au diable, le meurtrier, nous affranchissant ainsi de la peur de la mort.
Enfin, dans les versets 16 à 18 : afin de devenir pour nous un Souverain Sacrificateur miséricordieux, capable de comprendre et de secourir ceux qui sont tentés, ayant lui-même été tenté. Mais, avant cet exposé, l’écrivain inspiré dirige d’abord nos regards sur la gloire de Christ. C’est là la supériorité de la Nouvelle Alliance, c’est le secret de la foi triomphante, voir Jésus à la droite de la majesté de Dieu. Telle est la pensée dominante de l’épître, la grande leçon adressée à tous les chrétiens faibles et rétrogrades : voir couronné de gloire Celui qui est mort pour nous, notre Roi et notre Frère.
C’est pour sauver son peuple « de leurs péchés » que Jésus a passé par la mort. Plus notre péché nous sera à charge, plus nous sentirons douloureusement notre impuissance absolue et notre asservissement, plus aussi nous bénirons Dieu de nous avoir donné un tel Sauveur, capable de venir demeurer en nous par le Saint-Esprit. Il y a en effet un lien étroit entre la glorification de Jésus et le don du Saint-Esprit [nous invitons les lecteurs à se reporter aux textes suivants : Jean 7.38-39 ; Jean 16.14 ; Jean 17.10].
Adorons Jésus, couronné de gloire et d’honneur, avec la ferme assurance que le Saint-Esprit le glorifiera en nous, en le faisant habiter dans notre cœur.
Andrew MURRAY
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