AVEZ-VOUS VOTRE « GETHSEMANE » PERSONNEL ?
Lectures bibliques : Matthieu 4.1-11 ; Matthieu 26.36-46
Je vous invite à suivre Jésus dans le jardin des oliviers. Je sais que vous préférez être près de lui lorsqu’il multiplie les pains et les poissons, ressuscite Lazare, change l’eau en vin, et calme la tempête. Mais nous sommes appelés à venir après lui, partout où il nous conduit.
Les heures de Christ à Gethsémané ont beaucoup à nous apprendre.
Au milieu des oliviers, en ce redoutable soir, les disciples ne nous donnent aucune leçon positive, aucun exemple à imiter. Leurs paroles, leurs pensées, leur comportement sont si éloignés de Jésus !
Le seul modèle, le seul appui, le seul repère qui nous reste, c’est Christ. Mais lorsque nous le possédons lui, n’avons-nous pas tout ce qui nous est nécessaire ? N’est-il pas celui qui comble notre âme ?
Eprouvez-vous aujourd’hui un sentiment d’affreuse solitude ? Où que vous regardiez, vous ne bénéficiez d’aucun appui. Où que vous tourniez vos regards, vous ne recevez aucun encouragement. De qui attendre un réconfort ? Dans ces heures d’indifférence, d’abandon, voire de trahison, la citerne de Joseph nous enseigne. Là, tout au fond, pas de « groupe de louange », comme ils disent aujourd’hui. Le réseau internet est de très mauvaise qualité, et les portables dernière génération ne captent rien. La communion fraternelle se résume à sa plus stricte expression : il n’y a plus personne ! La seule chose à faire, c’est de lever la tête. Lorsqu’on se décide à le faire, on voit le ciel. Là-haut, sur son trône très élevé, règne Celui qui trace le destin du futur prince d’Égypte, et le libérateur de frères jaloux, méchants et cruels.
Béni soit Dieu pour les ministères et les églises fidèles ! Loué soit le Seigneur pour la communion fraternelle ! Cependant, nous sommes entrés dans un temps où, plus que jamais, Jésus nous invite à un tête-à-tête avec lui, un authentique coeur-à-coeur. Il dit : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. » (Apocalypse 3.20) Si notre vie chrétienne dépend d’un pasteur, d’un service dans l’église, d’une ambiance, d’une musique, d’agapes, et de la compagnie de sympathiques amis, le jour où un vent brûlant d’épreuves et de persécution soufflera - et qui peut dire que l’Europe y échappera ? - et où tout nous sera ôté, nous sombrerons. Nous devons être attachés à Christ et entretenir avec lui une étroite communion.
La parole de Dieu déclare : « Il y a un temps pour tout, un temps pour toutes choses sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir...un temps pour garder, et un temps pour jeter. » (Ecclésiaste 3.1, 6)
Pour la nature, Dieu a prévu des saisons, aussi différentes et indispensables les unes que les autres. Il en est ainsi dans notre vie spirituelle. Il en fut ainsi dans la carrière et le ministère terrestres de Jésus.
La comparaison entre la tentation au désert et Gethsémané est fort intéressante et riche d’enseignements. Ce sont, en effet, les deux grands combats que Jésus a livrés dans la prière, et qui nous sont rapportés en détail dans les Écritures. Certes, les évangiles font allusion, à plusieurs reprises à la vie de prière du Sauveur>. Nous savons qu’il se levait tôt le matin pour se tenir dans la présence de son Père céleste. Il lui arrivait de prier tard le soir, et même de passer des nuits en prière. Mais nous ne savons rien de précis concernant ces heures de communion avec le ciel.
Par contre, au désert et à Gethsémané, le Saint-Esprit lève le voile sur les deux grands combats de Christ ; l’un au début de son ministère, l’autre à la fin de sa vie.
Dans les deux combats, il y eut une intervention d’anges. Au désert, après la tentation. A Gethsémané, pendant le combat de l’intercession. En ce qui nous concerne, n’oublions jamais ce que dit l’Écriture à propos des anges : « Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Hébreux 1.14)
Au désert – bien que Dieu soit présent, n’en doutons pas – Jésus est confronté au diable et à la volonté satanique. A Gethsémané – bien que le diable soit présent, n’en doutons pas non plus – Jésus est face à son Père et à la volonté divine.
Notre vie est, et sera jusqu’au bout, un champ de bataille entre Dieu et Satan, entre la volonté de Dieu et celle de notre ennemi. Nous aurons à combattre, tantôt pour ne pas faire la volonté du diable, tantôt pour faire la volonté de Dieu. Ne soyons donc pas surpris de nos luttes intérieures intenses, parfois terrifiantes. Elles sont normales.
Au désert, Jésus livre un combat pour entrer dans la vie comme Dieu le veut. Il est au tout début de son ministère. A Gethsémané, il livre un ultime combat pour entrer dans la mort comme Dieu le veut.
Vivre selon la volonté de Dieu est nécessaire et indispensable. Mourir selon la volonté de Dieu, c’est capital. Paul écrit : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. » (2 Timothée 4.7). Parlant des héros de la foi, l’auteur de l’épître aux Hébreux déclare : « C’est dans la foi qu’ils sont tous morts. » (Hébreux 11.13)
L’athlète qui gagne la course n’est pas celui qui est bien parti ou qui a bien couru – cela est bien évidemment indispensable – mais c’est celui qui termine en vainqueur. Vivre selon la volonté de Dieu, c’est bien. Mourir, étant encore dans la volonté de Dieu, c’est mieux. Pensons à la fin tragique de Saül, de Salomon, d’Osias, de Judas, et de tant d’autres…
Jésus a fini en vainqueur. Il dit à son Père céleste : « Je t’ai glorifié sur la terre ; j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. » (Jean 17.4)
Au désert, le diable propose à Jésus de tout acquérir (Matthieu 4.8-9). A Gethsémané, Dieu demande à Jésus de tout « perdre ». Mes bien-aimés, regardez votre Seigneur sur la croix. Il n’y a rien qu’il puisse encore donner. Il a été dépouillé de tout : de sa dignité, de ses vêtements, de sa force, de sa réputation. Même sa mère a été donnée à Jean, le disciple bien-aimé.
En Éden, le plan de Dieu pour le premier Adam était : « si tu obéis, tu vivras ». L’obéissance engendrerait la vie.
A Gethsémané, le plan de Dieu pour « le second Adam » se résume ainsi : « si tu obéis, tu mourras ». L’obéissance de Christ signifiait la croix !
Ici, le Saint-Esprit nous donne une grande leçon. C’est une chose de refuser ce que le diable veut nous offrir par le biais du monde ; c’est une toute autre école d’accepter que Dieu nous dépouille, pour tester le degré de notre attachement à sa personne, pour nous façonner, pour nous purifier. Job est passé par cette école. Il a été reçu à l’examen. Il a eu son diplôme. Et vous ?
Gethsémané et Golgotha sont les heures culminantes de la première venue de Jésus.
Aujourd’hui, nous sommes dans les heures culminantes précédant sa seconde venue.
Dans l’une comme dans l’autre époque, Jésus-Christ a lancé un grand appel à la vigilance et à la prière.
A Gethsémané, il dit : « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation. » (Matthieu 26.41)
En rapport avec son retour, il dit : « Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. » (Matthieu 24.42) L’apôtre Pierre écrit : « La fin de toutes choses est proche ; soyez donc sages et sobres pour vaquer à la prière. » (1 Pierre 4.7)
La croix allait marquer la grande victoire terrestre de Jésus, et l’enfer s’est mobilisé contre la révélation du Fils de Dieu. Le diable a mobilisé toutes ses troupes contre Jésus.
Le retour de Christ marquera le grand triomphe céleste de Jésus, et l’enfer se mobilise contre la révélation des fils de Dieu (Romains 8.19). Satan se déchaîne mondialement contre l’Église, et l’opposition satanique ne cessera de s’amplifier jusqu’à l’avènement du Messie.
Où est la force de l’Église aujourd’hui ? Là où était la force de son Chef suprême, à Gethsémané : dans la prière ! Où en sont nos églises, actuellement, dans ce domaine ?
Où en es-tu ?
A Gethsémané, le problème des disciples a été celui du sommeil.
Le souci de Jésus, à l’heure de son retour, est celui du sommeil d’une fraction de son Église. N’est-ce pas pour cette raison que l’apôtre Paul a lancé ce pressant appel : « Cela importe d’autant plus que vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru » (Romains 13.11) ?
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
Résumé du message donné aux églises évangéliques turque et arménienne à Bruxelles, le dimanche 8 avril 2018 (NDLR)