IL A SOUFFERT LA MORT POUR TOUS
« Celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges,
Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il
a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous. »
Hébreux 2.9
Telle est la grande raison pour laquelle il convenait que Jésus fût « abaissé pour un temps au-dessous des anges ». Selon le plan divin de la Rédemption, le but premier de l’incarnation était la mort. Sans cette naissance miraculeuse par laquelle la Parole a été faite chair, la mort de Jésus ne nous eût été d’aucune utilité. Ne séparons pas ce que Dieu a uni ; n’exaltons pas la croix aux dépens de la crèche, c’est-à-dire de l’incarnation nécessaire pour la croix.
Qu’est-ce qui fait la valeur de la croix ? L’Écriture nous la présente sous un double aspect. Christ est mort d’abord pour le péché, en en prenant sur lui la malédiction, nous réconciliant ainsi avec Dieu. Sa mort a fait ce que nous étions incapables de faire : elle nous a frayé le chemin qui mène à Dieu. Christ a accompli pour nous un salut parfait, que nous n’avons plus qu’à saisir, à nous approprier. Mais il est aussi mort au péché : il nous a montré par sa mort que l’unique moyen pour nous de triompher de la chair était de vouer à la mort notre ancienne vie, pour en recevoir une nouvelle entièrement divine. A ce point de vue, la mort de Christ a une valeur morale infinie.
C’est même ce second aspect de la mort de Christ qui seul fait comprendre le premier, en en montrant la vraie nature et la valeur pratique: la foi à la mort de Christ pour le péché doit nous amener à la mort au péché. Après avoir fait pour moi ce que je ne pouvais pas faire, Christ vient reproduire en moi ce que je contemple en lui, opérant ainsi lui-même la sanctification.
Ces deux aspects de la mort de Christ sont présentés dans l’épître aux Hébreux dans une parfaite harmonie. Dans ce chapitre 2, il n’est question que de la mort de Christ pour nous : « afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît (littéralement goûtât) la mort pour tous ». Il y a des gens qui meurent sans goûter l’amertume de la mort ; Jésus, lui, l’a savourée jusqu’à la lie, avec la malédiction du péché. Ensuite, il est dit, verset 14, qu’il est devenu homme « afin que, par la mort, il privât de puissance (littéralement mît dans l’impossibilité d’agir) celui qui a la puissance de la mort, le diable, et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient retenus dans la servitude ». Sa mort a fait ainsi pour nous ce que nous n’eussions jamais pu faire. Le verset 17 enfin nous dit que son humanité l’a mis en mesure d’être pour nous un Souverain Sacrificateur capable de « faire l’expiation des péchés de son peuple ». Tout cela se rapporte à ce que le Christ a fait pour nous, à cette œuvre achevée et parfaite sur laquelle reposent notre foi et notre salut.
La suite de l’épître nous montrera quel est l’édifice qui se bâtit sur ce fondement, ce qu’est la vie céleste de communion avec Dieu et de service dont Christ nous rend capables. Mais il importait d’abord d’enraciner notre foi profondément dans l’œuvre accomplie pour nous sur la croix. Pesons soigneusement les termes employés : « Christ a goûté la mort pour tous », vidant la coupe amère ; il a « réduit à néant le diable » ; il a « fait la propitiation des péchés ». La mort, le diable et le péché ont été vaincus, réduits à l’impuissance ; une délivrance complète a été effectuée. Les souffrances et la mort de Christ ont aux yeux de Dieu un tel prix que, si l’on est résolu à rompre franchement avec le péché, on peut s’approcher de Dieu sans crainte, avec une pleine confiance. La mort de Christ a agi avec une efficacité puissante au ciel, sur la terre et en enfer ; elle a vaincu la mort, le péché et l’enfer ; elle a racheté et délivré l’humanité. Que cette mort vive dans notre cœur ; elle y opérera des miracles, et vous y trouverez Jésus couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte.
Andrew MURRAY
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