LE "CANAAN" DE L'EGLISE

 

LE « CANAAN » DE L’ÉGLISE

 

          Le livre de Josué nous présente, en type, le sujet de l’épître aux Éphésiens.

 

          Rappelons-le, Canaan n’est pas l’image du ciel. Dieu dit à Josué : « Nul ne tiendra devant toi, tant que tu vivras. Je serai avec toi, comme j’ai été avec Moïse ; je ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai point. » (Josué 1.5) La traversée du désert était arrivée à son terme. Il s’agissait maintenant, pour l’assemblée d’Israël, de passer le Jourdain sous la conduite d’un nouveau guide, et de prendre possession du pays de la promesse en en dépossédant les ennemis qui l’habitaient. Des obstacles se dressaient devant Israël. Josué aurait à livrer de grands et rudes combats.

          Rassurez-vous, au ciel, nous ne serons pas engagés dans des guerres redoutables, mais nous jouirons d’un repos éternel.

          Notre Canaan à nous, peuple de la Nouvelle Alliance, c’est notre héritage en Christ dans les lieux célestes, où nous entrons dès maintenant par la foi. L’apôtre Paul écrit : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ ! » (Éphésiens. 1.3) Par sa toute-puissance divine, l’Esprit de Dieu nous unit avec un Christ mort, et ressuscité. Il nous fait asseoir avec lui et en lui dans la gloire, jouissant par anticipation de cette gloire que Jésus s’est acquise, dans laquelle il veut nous introduire, et que nous partagerons bientôt avec lui. Paul écrit : « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ. » (Éphésiens. 2.4-6)

          En attendant, nous avons à livrer le combat de la foi « contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Éphésiens. 6.12), pour nous approprier chaque pouce du terrain que Dieu nous a donné en héritage. La différence entre le type et la réalité, c’est qu’Israël avait terminé la marche du désert avant d’entrer en Canaan, tandis que, pour nous, le désert et Canaan subsistent ensemble. La bénédiction n’en est que plus étendue. Le désert nous apprend que nous avons encore besoin d’être humiliés et éprouvés. Dieu dit à Israël : « Souviens-toi de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements. » (Deutéronome 8.2) Mais en réponse à nos infirmités, nous y faisons la délicieuse expérience des ressources divines au milieu de cette terre altérée et sans eau. L’Éternel a nourri son peuple de la manne. Le Seigneur nous a donné le vrai pain du ciel, le pain de vie, Christ. L’Éternel a ouvert le rocher d’Horeb, et il en est sorti de l’eau, si abondante que tout le peuple a pu boire. Dieu lui-même a frappé son Fils bien-aimé sur la croix ; et de ce sacrifice parfait et substitutif ont jailli des fleuves d’eau vive capables de désaltérer toute âme ayant soif de vie éternelle, et d’y goûter les ressources inépuisables de sa grâce. Au désert, rien n’a manqué au peuple de Dieu. Dieu le lui rappela : « Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante années. » (Deutéronome 8.4) N’est-ce pas étrange ? Nous sommes au désert, mais nous nous trouvons en outre, au même temps, si ce n’est au même moment, dans les pâturages herbeux et les eaux paisibles d’une riche contrée dont nous goûtons les prémices. Nous pouvons nous asseoir en paix à la table dressée au-delà du Jourdain, et savourer les mets de cette table, dans la communion d’un Christ céleste, assis dans la gloire, à la droite de Dieu. L’apôtre Paul écrit : « « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre...Votre vie est cachée avec Christ en Dieu » (Colossiens 3.1-3)

 

Josué, le conducteur

 

          Au moment où commence cette nouvelle étape de l’histoire d’Israël, Josué est appelé à prendre la conduite du peuple. Dieu lui dit : « Moïse, mon serviteur, est mort ; maintenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer dans le pays que je donne aux enfants d’Israël. » (Josué 1.2) Cet homme remarquable apparaît pour la première fois en Exode 17, lors du combat contre Amalek, et cette apparition nous donne la clef de son caractère typique. Moïse était le type, à ce moment précis, de l’autorité divine, intimement associée à la sacrificature céleste et à la justice de Christ. Tandis qu’il se tenait en haut sur la montagne pendant le combat, il y avait en bas, dans la plaine, un homme « en qui résidait l’Esprit », comme le dit l’Éternel à Moïse (Nombres 27.18) Josué dirigeait la bataille de l’Éternel. Il était, lui aussi, un type de Christ ; mais Christ en nous, ou parmi nous ici-bas, dans la puissance du Saint-Esprit. Désormais, comme Moïse, conducteur du peuple, avait été inséparable d’Israël au désert, il en sera de même pour Josué, conducteur du peuple en Canaan. Il est dit de lui : un homme « qui sorte devant eux et entre devant eux, et qui les fasse sortir et les fasse entrer ; et que l’assemblée de l’Éternel ne soit pas comme un troupeau qui n’a pas de berger...et tu mettras sur lui de ta gloire, afin que toute l’assemblée des fils d’Israël l’écoute. » (Nombres 27.17, 20)

          Comment ne pas penser à notre cher Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ? Ne nous a-t-il pas vus « languissants et abattus, comme des brebis qui n’ont pas de berger » ? (Matthieu 9.36) Lui, le bon berger, est venu nous chercher dans notre errance. Il nous a appelés par notre nom. Il nous a conduits dehors. Il a marché devant nous, et nous l’avons suivi. Il a déclaré : « Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. » (Jean 10.9)

          C’est lui, notre divin Josué ! Avec lui, en lui, nous pourrons entrer pleinement en possession de tout notre héritage spirituel.

 

Paul BALLIERE

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