D’OÙ VIENT LA PUISSANCE DU SANG DE L’AGNEAU ?
Nous pouvons bien, en effet, nous demander quelle est l’origine de cette puissance. Comment l’expérimenter pleinement ? Trop souvent, ce sang n’exerce pas en nous sa puissance purificatrice, pacificatrice et vivifiante, et trop souvent, aussi, nous ne demeurons pas tout au long du jour dans la présence et la communion de Dieu.
D’où vient cette puissance ? La réponse à cette question nous est suggérée par une expression du livre de l’Apocalypse : « le sang de l’Agneau » (Apocalypse 7.14). Non pas le sang d’un guerrier, mais le sang de l’Agneau. En d’autres termes, ce qui, aux yeux de Dieu, confère une telle puissance au sang du Sauveur en faveur des hommes, c’est que celui qui l’a versé avait le caractère d’un agneau. Le titre d’Agneau, si souvent donné à Jésus dans les Écritures, indique tout d’abord son œuvre expiatoire pour nos péchés. L’Israélite coupable, qui voulait être justifié devant Dieu, devait égorger un agneau (parfois un bouc), dont le sang était ensuite répandu sur l’autel. Jésus est l’accomplissement divin de tous les sacrifices d’agneaux offerts par les hommes – l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1.29). Mais le titre d’Agneau a une signification plus profonde encore : il décrit son caractère, doux et humble de cœur, ne résistant pas et soumettant constamment sa volonté à celle du Père (Jean 6.38), pour le salut des hommes. Tout autre que l’Agneau aurait protesté et résisté contre le traitement que les hommes lui infligèrent. Mais lui, par obéissance envers le Père et par amour pour nous, n’en fit rien. Les hommes firent de lui ce qu’ils voulurent, mais, pour nous sauver, il céda jusqu’au bout. Injurié, il ne rendit pas l’injure ; maltraité, il ne proféra pas de menaces. Il n’a pas fait valoir ses droits, ni rendu les coups. Quelle différence avec nous ! Lorsque la volonté du Père et la méchanceté des hommes lui montrèrent comme but le Calvaire, il baissa humblement la tête, l’acceptant aussi. C’est déjà comme tel que l’annonce Esaïe : « Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a point ouvert la bouche. » (Esaïe 53.7) La flagellation, la moquerie, les crachats, la barbe arrachée, la pénible marche au Calvaire, les clous, le côté percé, le sang répandu, rien de cela n’aurait eu lieu s’il n’avait pas été l’Agneau – et tout cela pour payer le prix de mon péché ! C’est ainsi que Jésus n’est pas seulement l’Agneau, parce qu’il mourut sur la Croix, mais il mourut sur la Croix parce qu’il était l’Agneau.
Reconnaissons toujours cette caractéristique du sang. Chaque fois qu’on en parle, que nous nous rappelions la profonde humilité et l’abandon de l’Agneau, car c’est là ce qui confère au sang sa merveilleuse puissance auprès de Dieu, en faveur des hommes. Dans Hébreux 9.14, nous voyons le sang uni pour toujours à l’offrande volontaire de Jésus : « Combien plus le sang de Christ, qui, par l’esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu... ». Ce caractère a toujours été d’une valeur suprême aux yeux de Dieu. L’humilité, la nature de l’agneau, l’abandon de notre volonté à Dieu, voilà ce que le Seigneur recherche dans l’homme. C’était dans le but de manifester tout cela que Dieu créa l’homme ; le refus de celui-ci de marcher dans cette voie constitua le premier péché et a toujours été, depuis, la quintessence du péché. C’est pour rendre au monde cette nature que Jésus est venu ; et c’est parce que le Père l’a vue en lui qu’il a pu dire : « Celui-ci est mon Fils, en qui je prends plaisir. » C’est parce que son sang répandu est l’expression suprême de cette nature qu’il a, aux yeux de Dieu, un prix insurpassable, et qu’il est tout-puissant pour arracher l’homme à son péché.
Roy HESSION
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