70 ans ...

 

70 ans…

 

« Les jours de nos années s’élèvent à soixante et dix ans. »

Psaume 90.10

 

          Donc, parvenus à cet âge, nous pouvons nous estimer heureux. Certains, les plus vigoureux, vivront jusqu’à quatre-vingts ans (v.10). Et même au-delà. Mais l’homme de Dieu n’en dit rien ; peut-être parce qu’une fois cette ligne franchie, les « printemps », comme on dit, cèdent souvent la place à de redoutables « hivers ».

 

          Quel âge avait « ce Moïse » lorsqu’il adressa cette sage prière à Dieu ? Il ne savait probablement pas que tous ses jours, façonnés par l’Éternel, rempliraient cent vingt années (Deutéronome 34.7). Sa vue n’avait pas baissé. Sa vitalité ne l’avait pas quitté. Quelle était donc la « cure de jouvence » du libérateur d’Israël ? Il était l’homme du « tête-à-tête », du face-à-face, du cœur à cœur » avec Dieu. Il voyait l’invisible, et marchait sans faiblir.

 

          Une génération s’en va, une autre vient. L’Éternel demeure. Ses éternités ne finiront jamais. Chers enfants, chers petits-enfants, confiez-vous en lui, comme nous l’avons fait nous-mêmes. Il a été un refuge pour nous. Il sera une demeure pour vous aussi.

 

          70 ans ! Un rien aux yeux de Celui pour qui mille années sont aussi brèves que la journée d’hier, déjà passée ; semblables à « une heure de la nuit » ; pareilles au sommeil qui, au matin, balayé par l’agitation d’un nouveau jour, sèche et passe comme l’herbe.

          Oui, nous achevons nos années comme un soupir. Elles s’évanouissent comme un son, le plus souvent fort peu mélodieux. Et c’est ainsi que nous nous envolons. Qu’il est stupide et insensé le vieillard orgueilleux ! Il a commis tellement d’erreurs, bronché et péché si souvent, qu’il devrait plutôt se courber, non sous le poids des ans, mais dans une indispensable humilité, fruit béni des âmes lucides et repentantes.

 

          70 ans ! N’est-ce pas un appel à une sainte crainte ? Puisque le grand juge des vivants et des morts placera les fautes des hommes en sa présence, tous leurs secrets et leurs choses dissimulées à la clarté de sa face, ne vaut-il pas mieux laisser ces bagages boueux au pied de la Croix, et s’en aller le cœur purifié et la conscience lavée dans le sang de l’Agneau ?

 

          70 ans ! Que Dieu, seul sage, verse dans notre coupe une mesure surabondante de sa sagesse ! Ce n’est pas trop tard pour aller à l’école de Dieu, et pour apprendre à compter. Comptons nos jours, non sur les doigts, mais sur nos cœurs. Mettons à profit le temps présent, car les jours sont mauvais. Marchons loin des regrets stériles. Fuyons la compagnie de Dame résignation. Ne plongeons pas dans le gouffre de la fatalité et de la dépression. Croquons à pleines dents, chaque matin, la fidélité du Seigneur. Pourquoi n’y aurait-il pas encore devant nous quelques belles journées vibrant sous des cris d’allégresse ? Pourquoi notre Dieu, le vainqueur de l’impossible, ne changerait pas l’humiliation en réjouissances, le malheur en félicité, la faiblesse en force, l’échec en gloire ?

 

« Seigneur, même à 70 ans, affermis l’œuvre de nos mains ! »

 

Paul BALLIERE

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