LE PRINCE DE NOTRE SALUT
« Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses,
et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection
par les souffrances le Prince (guide suprême) de leur salut. »
Hébreux 2.10
La mort de Jésus a eu plus d’une raison d’être. Il devait d’abord frayer le chemin à ceux qu’il voulait amener à la gloire, comme leur guide et leur chef. Il fallait pour cela qu’il fût rendu parfait par les souffrances et par la mort. Ce n’est qu’ainsi qu’il pouvait devenir vraiment leur guide. C’est par les souffrances que sa volonté a été rendue parfaite, que son caractère a été façonné, que son obéissance filiale est apparue dans toute sa beauté, parée d’humilité, dans une consécration sans réserve.
A nous maintenant de suivre notre guide ! Il n’existe pas d’autre chemin pour arriver jusqu’à Dieu. C’est là le second aspect de la mort de Christ. Il s’agit d’être crucifié avec lui pour le connaître vraiment, et pour connaître son salut dans sa plénitude. C’est pour qu’il soit notre guide que « Dieu l’a élevé à la perfection par la souffrance ». C’est dans la communion de ses souffrances que se trouve le sentier qui mène à Dieu et à la gloire.
Le nom même de guide implique trois conditions. D’abord, le guide marche devant, affronte le premier, obstacles et difficultés, montrant le chemin à ceux qui le suivent. Ensuite, il faut que ceux-ci se laissent conduire avec une parfaite docilité, une confiance absolue ; le guide doit être suivi pas à pas. Enfin, c’est à lui de prendre soin de ceux qui le suivent, de veiller sur eux avec une sollicitude constante. A ce triple point de vue, quel guide incomparable nous avons en Jésus, le prince et le guide de notre salut ! C’est ce que nous allons voir.
Il nous fraye la route
Nous cherchions vainement un sentier pour sortir de la région ténébreuse du péché, pour échapper à la fois à son emprise et à la condamnation qu’il attirait sur nous. Comment nous défaire de notre nature mauvaise autrement que par la mort ? Eh bien, Jésus a passé par la mort, devenant ainsi l’unique guide capable de nous conduire à la gloire : Dieu l’a élevé à la perfection par les souffrances ». Dès sa naissance Christ fut parfait : pas un désir, pas un mouvement du cœur qui ne fût ce qu’il devait être ; mais il fallait que toutes ses bonnes prédispositions fussent mises à l’épreuve, développées et fortifiées par la tentation. Et le fruit de la souffrance, dans la personnalité de Jésus, est devenu le fondement même de son œuvre rédemptrice. Cette perfection produite par la souffrance est faite de douceur et d’humilité, de patience et de soumission sans réserve à la volonté de Dieu, le caractère de l’Agneau. Aussi est-il maintenant l’Agneau sur le trône, et notre Souverain Sacrificateur parfait.
On doit suivre le guide pas à pas
Jésus est venu, et il est devenu semblable à nous ; à nous maintenant de venir et de lui devenir semblables. La valeur de sa mort expiatoire est inséparable de la notion de notre conformité à lui. La substitution repose sur l’identification. L’Agneau de Dieu n’a d’autre salut ni d’autre perfection à nous donner que son propre Esprit d’humble dépendance et de soumission absolue à Dieu. Nous avons besoin, comme lui, d’être élevés à la perfection quant à la douceur et à l’humilité ; aussi nous faut-il passer avec lui par la croix, mourir à notre moi et au monde.
Le guide prend soin de ceux qui le suivent
Il ne dit pas : « Me suive qui pourra ! » Il a les yeux sur chacun, surtout sur les plus faibles. Jésus est un guide compatissant et fidèle, toujours prêt à aider et à soutenir ceux qui consentent à lui obéir humblement.
Vous comprenez maintenant, n’est-ce pas, mes frères, pourquoi il est dit que le Père, pour vous amener à la gloire, a fait de Jésus « le guide de notre salut ». Jésus veut bien répondre de vous : abandonnez-vous donc à lui, dans un esprit d’humilité et de docilité, heureux d’avoir un tel guide.
Rappelez-vous que ce guide est le Fils de Dieu, le créateur et le soutien de toutes choses, capable d’agir en nous par son Esprit et de faire sa demeure lui-même en nous. De même que Dieu a été à l’œuvre en Christ et l’a élevé à la perfection, de même lui, Dieu incarné, est à l’œuvre en nous pour nous amener à la perfection.
Andrew MURRAY
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