EN QUÊTE D’UN REFUGE
Le découragement.
D’où vient-il ?
Il arrive parfois comme un vent sec et aride d’un désert de solitude. Quelque chose se met à dépérir en soi.
A d’autres moments, il ressemble plutôt à une brume glacée qui s’insinue par tous les pores, nous engourdit l’esprit et nous obscurcit le chemin.
Qu’est-ce qui fait que le découragement dépouille la vie de toute joie et nous laisse un sentiment de vulnérabilité et d’insécurité ?
Je n’en connais pas toutes les raisons. La plupart me sont même inconnues, mais j’en connais au moins une : ne pas avoir de refuge. Les refuges se font rares de nos jours...Tu sais : je parle de gens qui se donnent la peine d’écouter, qui savent garder un secret. On a tous besoin d’un port où se retirer quand on se sent usé par les intempéries, battu par l’orage.
J’ai un vieux copain dans la Marine qui est devenu chrétien plusieurs années après sa démobilisation. La nouvelle de sa conversion fut pour moi une agréable surprise. C’était un de ces gars qu’on n’imagine vraiment pas intéressé par quoi que ce soit de spirituel. Il jurait bien fort, buvait beaucoup, aimait la bagarre, courait le jupon, adorait les armes et avait horreur du culte. C’était un merveilleux soldat. Mais Dieu ? Il n ‘y avait absolument rien entre eux du temps où nous nous fréquentions.
Puis un jour nous nous sommes rencontrés par hasard. Ayant abordé le sujet de son salut, il me posa la main sur l’épaule et avoua en fronçant le sourcil :
« Chuck, la seule chose qui me manque c’est cette bonne camaraderie qui régnait entre tous les gars de l’équipage au foyer de la base. Ouais, on traînait dans les fauteuils, à rire, à se raconter des histoires en buvant quelques bières et c’était vraiment la détente. C’était formidable. Je n’ai tout simplement rien trouvé pour remplacer ces instants merveilleux. Je n’ai personne à qui avouer mes fautes, personne pour me prendre par les épaules et me rassurer sur moi-même. »
J’en ressentis un pincement. Non que ses propos m’aient choqué, mais j’étais forcé d’en reconnaître la justesse. Il manquait à cet homme un refuge...quelqu’un pour écouter sa confession […]
Je crois de tout mon cœur que Christ veut que son Église soit...une fraternité où l’on puisse entrer et dire qu’on coule, qu’on n’en peut plus.
Permets-moi d’être clair même si ça fait mal. De quel côté regardes-tu, toi, quand le sol se dérobe sous tes pas ? Ou quand tu es confronté à une situation embarrassante...voire scandaleuse ? Par exemple :
* Tu viens de découvrir que ton fils est un homosexuel.
* Ton conjoint parle de séparation ou de divorce.
* Ta fille en est à sa quatrième fugue. Tu as peur qu’elle soit enceinte.
* Tu as perdu ton emploi. Et c’est ta faute.
* C’est la faillite.
* L’un de tes parents est alcoolique.
* Ta femme te trompe.
* Tu as raté ton examen d’entrée ou gâché l’entrevue.
* Tu es en prison pour un acte illégal.
De quoi as-tu besoin quand les digues fragiles de ta vie sont entamées par les circonstances et que la douleur et la confusion menacent de tout submerger ?
Tu as besoin d’un refuge, de quelqu’un qui écoute et qui comprenne.
Mais vers qui vas-tu quand il n’y a personne à qui raconter tes ennuis ? Où trouves-tu de l’encouragement ?
Sans vouloir prêcher, je voudrais attirer ton attention sur un homme qui s’est tourné vers le Dieu vivant et vrai et a trouvé en lui un lieu de repos et de réparation. Son nom ? David. Acculé, meurtri par l’adversité et luttant pour surmonter la mauvaise image qu’il avait de lui-même, il a écrit ces mots dans le journal de ses malheurs :
« Éternel, je cherche en toi mon refuge :
Que jamais je ne sois confondu !
Délivre-moi dans ta justice !
Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me secourir !
Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse, où je trouve mon salut ! »
(Psaume 31.2-3)
A bout de force et blessé dans son esprit, David crie qu’il a besoin d’un « refuge ». En hébreu, le mot suggère un endroit protecteur, un lieu sûr et secret. Il dit au Seigneur qu’Il est devenu, lui Yahvé Dieu, son refuge. En lui cet homme affligé a trouvé un encouragement.
Charles R. SWINDOLL
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