ON RECHERCHE UN PROPHÈTE
POUR PRÊCHER AUX PRÉDICATEURS !
Essayer de mesurer le soleil avec un centimètre ne présenterait guère plus de difficultés que d’essayer d’évaluer Jean-Baptiste selon les normes de la spiritualité moderne. Au bord du Jourdain, la foule inquiète posait des questions sur l’enfant qui venait de naître : « A quoi ressemblera cet enfant ? » On lui répondit : « Il sera appelé grand au royaume des cieux » (Matthieu 5.19).
A l’heure actuelle, nous utilisons très librement cet adjectif « grand », car nous confondons prééminence et éminence. En ce temps-là, Dieu ne recherchait pas un prêtre, ni un prédicateur, mais des hommes. Il y avait beaucoup d’hommes alors, comme maintenant ; mais tous étaient trop petits. Dieu voulait un homme grand pour une grande tâche !
Jean-Baptiste ne présentait probablement pas une seule des qualifications requises pour le sacerdoce, mais il possédait toutes les qualités nécessaires pour devenir prophète. Avant qu’il apparaisse sur la scène, quatre cents années de ténèbres s’étaient écoulées, sans le moindre rayon de lumière prophétique – quatre cents ans sans un seul « Ainsi parle l’Éternel » - quatre cents ans de dégradation progressive de la situation spirituelle. Avec un fleuve de sang d’animaux répandu pour l’expiation des péchés, un sacrificateur reçu comme médiateur, Israël, la nation élue de Dieu, s’enlisait dans les rites, les sacrifices et la circoncision.
Ce qu’une armée de sacrificateurs n’avait pu réussir en quatre cents ans, un homme « envoyé de Dieu », Jean-Baptiste, l’accomplit en six mois ! Dieu l’avait formé, rempli et enflammé comme E.M. Bounds.
Je suis convaincu qu’il faut vingt ans à Dieu pour former un prédicateur. La formation de Jean-Baptiste se déroula dans l’université du silence de Dieu. Dieu y conduit tous ses grands hommes. Même si Christ lança un défi à Paul, l’orgueilleux, le pharisien légaliste, à l’intelligence exceptionnelle et aux origines prestigieuses, sur le chemin de Damas, cela ne lui prit pas moins de trois ans en Arabie pour faire table rase de tout, se défaire de ce qu’il avait appris, avant de pouvoir déclarer : Dieu « révéla en moi son Fils ». Dieu peut remplir en un instant ce qui a demandé des années pour être vidé. Alléluia !
Jésus a dit : « Allez ! », mais il a dit aussi : « Attendez ! » Qu’un homme s’enferme à double tour pendant une semaine avec seulement du pain et de l’eau, sans livres sinon la Bible, sans visiteurs sinon le Saint-Esprit, et je vous garantis, mes frères prédicateurs, que cet homme craquera ou percera. Après quoi, comme Paul, il sera connu de l’enfer !
Léonard RAVENHILL
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