« TRAVAILLEZ A VOTRE SALUT... »
Philippiens 2.12
Il ne faut pas que le salut gratuit te fasse oublier la part d'effort qui te revient. Rappelle-toi la phrase de Pascal : « J'aurais bientôt quitté les plaisirs – disent-ils – si j'avais la foi ; et moi je vous dis : vous auriez bientôt la foi si vous aviez quitté les plaisirs : or c'est à vous à commencer ».
Il ne s'agit pas de faire naître la foi par l'habitude ; car la foi est libre, puisque c'est Dieu qui la crée ; mais il s'agit, comme dit encore Pascal, de « préparer la machine » et d' « ôter les obstacles ».
Penser, comme faisaient les Jésuites, que l’on peut croire volontairement, et qu'en se soumettant à une règle stricte, en acceptant leur discipline, on puisse être assuré de « faire son salut », c'est oublier l'expérience de l'apôtre Paul, sauvé par la seule grâce de Jésus-Christ, non par son zèle et sa conduite irréprochable.
Mais cela ne saurait être une excuse à la paresse, ou au laisser aller ; pas plus chez ceux que la grâce a touchés et en qui – loin de supprimer l'effort – elle le féconde et le décuple, que chez ceux qui cherchent encore. Ceux-là doivent se mettre dans les conditions que réclame la foi. Ils savent qu'il y aura un fossé à franchir pour lequel il faudra qu'on les porte, mais avant ce fossé il est d'autres obstacles qu'il leur appartient d'écarter. Dieu ouvrira la porte, mais c'est à eux de gravir les marches qui y mènent. Ta collaboration à ton salut consiste donc en des travaux d'approche : pour que tu voies ton Maître il faudra qu’il se montre mais il faudra aussi que tu ouvres les yeux. Lui seul peut donner à ta vie le moteur qui la lance en avant ; il te revient à toi de « préparer, d'entretenir la machine » comme un bon mécanicien dont c'est la tâche d'éviter qu'une pièce encrassée, ou un conduit bouché, ne mette obstacle à la vapeur.
Philippe VERNIER
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