LA CROIX OU L’ÉPÉE ?
« Aimez vos ennemis. » (Matthieu 5.44)
Il y a essentiellement en toi deux sortes de forces, ou de courages : l’une qui frappe, et l’autre qui supporte et qui aime.
Même si toutes les deux sont mises au service de la justice, l’une demeure supérieure – et en définitive seule efficace – et c’est la force qui supporte. C’est d’elle que ton Maître s’est servi ; c’est d’elle que la Croix est le symbole ; c’est cette force-là qu’il te commande d’employer.
L’autre force – son symbole est l’épée – tend à détruire le mal à l’aide d’un autre mal ; elle rend coup sur coup ; or, tu le sais, même s’il est diminué, il y a des chances, quand le mal est rendu, pour qu’il se répercute à l’infini.
La force qui supporte, au contraire, accepte le mal ; elle reçoit le coup, mais bien loin de le rendre, elle l’absorbe et l’épuise dans l’amour. Elle arrête ainsi réellement le mal, l’éteint et le supprime, ne se contente pas de le changer de sens.
Si tu veux que ton christianisme ne soit pas seulement de formules, si tu veux qu’il agisse et rayonne, tu as là un principe infiniment riche à mettre en œuvre, un merveilleux trésor à exploiter.
Dans ton domaine limité, les occasions, si tu sais les saisir, ne manquent pas d’éprouver l’efficacité de cette « méthode de combat » de ton Maître, celle des « charbons ardents » amassés sur la tête de ton adversaire ; méthode deux fois bénie, car elle est une bénédiction pour celui qui la pratique et pour celui contre qui elle est pratiquée.
Philippe VERNIER
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