QUAND DOIT-ON S’ATTENDRE A UN RÉVEIL ?
« Ne nous rendras-tu pas à la vie, afin que ton peuple se réjouisse en toi ? »
Psaume 85.7
Ce psaume paraît avoir été écrit peu de temps après que le peuple d’Israël fût revenu de sa captivité à Babylone, comme on peut le conclure aisément des premiers versets. Le psalmiste sentait combien Dieu avait été bon pour les enfants d’Israël, en les retirant du pays où ils avaient été emmenés captifs ; et, pressé par la vue d’une si grande miséricorde, considérant en même temps la perspective qui s’ouvrait pour eux, il éclate en prières pour demander un réveil : « Ne nous rendras-tu pas à la vie, afin que ton peuple se réjouisse en toi ? » Dieu, dans sa providence, ayant établi au milieu d’eux les ordonnances de sa maison, le psalmiste lui demande instamment qu’un réveil vienne couronner l’œuvre […]
Quand doit-on sentir le besoin d’un réveil religieux ?
1°) S’il y a manque d’amour fraternel et de confiance chrétienne parmi ceux qui professent être chrétiens, on doit sentir le besoin d’un réveil religieux. C’est alors que tous sont appelés à crier à Dieu pour qu’il fasse revivre son œuvre. Quand les chrétiens se sont affaiblis et ont rétrogradé, ils n’ont plus et ne peuvent plus avoir, les uns à l’égard des autres, le même amour et la même confiance que lorsqu’ils sont tous vivants et actifs, et qu’ils vivent saintement. L’amour de bienveillance peut être le même, mais non l’amour d’approbation. Dieu aime tous les hommes d’un amour de bienveillance, mais il n’éprouve un amour d’approbation que pour ceux qui vivent saintement. Les chrétiens ne s’aiment et ne peuvent s’aimer les uns les autres d’un amour d’approbation qu’en proportion de leur sainteté. Si l’amour chrétien est l’amour de l’image de Christ dans les siens, il ne peut s’exercer que là où cette image existe réellement ou paraît exister. Un chrétien doit refléter l’image de Christ et montrer l’Esprit de Christ, avant que les autres chrétiens puissent l’aimer d’un amour d’approbation. En vain inviterait-on les chrétiens à s’aimer d’un tel amour, quand ils sont tombés dans la torpeur. Ils ne voient rien les uns chez les autres qui puisse produire cet amour. Il est à peu près impossible qu’ils éprouvent d’autres sentiments entre eux qu’à l’égard des pécheurs. Ils savent qu’ils appartiennent à l’Église de Christ ; ils se voient occasionnellement à la table de communion, mais cela ne peut produire l’amour chrétien au milieu d’eux, aussi longtemps qu’ils ne voient pas les uns chez les autres l’image de Christ.
2°) Il y a grand besoin d’un réveil religieux quand il y a des dissensions, des jalousies et des médisances au milieu de ceux qui professent être chrétiens. De telles choses montrent que les chrétiens se sont éloignés de Dieu ; c’est le temps de penser sérieusement à un réveil. La vie religieuse ne peut prospérer quand de tels maux existent dans l’Église, et rien n’est aussi efficace qu’un réveil pour y mettre fin.
3°) Il y a besoin d’un réveil quand l’esprit de mondanité s’est glissé dans l’Église. Si vous voyez les chrétiens se conformer au monde dans leurs vêtements, dans leur ameublement, dans leurs plaisirs ; si vous les voyez s’adonner à des amusements frivoles, lire des romans et d’autres livres que le monde recherche, il est manifeste que l’Église a rétrogradé et qu’elle est dans un état de déchéance. Elle est alors loin de Dieu, et il y a grand besoin d’un réveil.
4°) Quand des membres de l’Église sont tombés dans des péchés scandaleux, c’est le temps de s’éveiller et de crier à Dieu pour obtenir un réveil. De telles choses donnent aux ennemis de la religion une occasion de blasphémer, et les chrétiens doivent dire au Seigneur : « Que deviendra ton grand nom ? »
5°) On doit sentir le besoin d’un réveil, quand il y a dans l’Église un esprit de controverse. L’esprit de la piété n’est pas un esprit de controverse ; là où ce dernier prévaut, la piété ne peut pas prospérer.
6°) Il est temps de rechercher un réveil quand les méchants triomphent et se moquent de l’Église.
7°) Il est temps pour les chrétiens de s’émouvoir quand les pécheurs restent dans l’indifférence et la folie. L’Église doit alors sentir le besoin de se réveiller et d’agir comme le font les pompiers d’une grande ville quand le feu y éclate pendant la nuit. Elle doit détourner les feux de l’enfer qui encerclent les méchants. L’Église, dormir !...Si dans un incendie les pompiers restaient endormis, et que toute la ville fut consumée, que penserait-on de tels hommes ? Et cependant, quelque coupables qu’ils fussent, leur faute serait peu de chose en comparaison du péché des chrétiens qui dorment, tandis que les pécheurs tout autour d’eux se précipitent avec stupidité dans les flammes de l’enfer.
Charles-G. FINNEY
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