L’IMPORTANCE D’UN RÉVEIL
1°) Un réveil est la seule chose qui puisse enlever la honte qui pèse sur l’Église, et replacer la religion à la hauteur où elle doit être dans l’estime du public. Sans un réveil, l’Église sera de plus en plus couverte de honte jusqu’à ce qu’elle tombe dans un mépris universel. Vous pouvez tout essayer ; vous pouvez, à certains égards, changer l’aspect de la société ; mais vous ne ferez aucun bien réel ; vous ne ferez même qu’augmenter le mal. Vous pourriez bâtir un splendide lieu de culte, recouvrir vos sièges de damas, élever une chaire somptueuse, installer des orgues magnifiques ; vous pourriez ainsi commander parmi les méchants une sorte de respect pour la religion ; mais ils n’en recevraient aucun bien réel. Cela les jetterait, au contraire, dans l’erreur quant à la nature de la religion de Christ ; et, bien loin d’être convertis par ce moyen, ils seraient encore plus détournés de la voie du salut. Examinez les lieux où les hommes ont cherché à entourer de splendeur l’autel du christianisme, et vous verrez que l’impression produite a été contraire à la vraie nature de la religion. Il faut qu’il y ait un énergique élan de la part des chrétiens et une effusion de l’Esprit de Dieu ; sans cela le monde se moquera de l’Église.
2°) Un réveil est la seule chose qui puisse rétablir l’amour et la confiance entre les membres de l’Église, et rien d’autre ne doit pouvoir les rétablir. Aucun autre moyen ne saurait ranimer cet amour que les chrétiens éprouvent quelquefois les uns pour les autres alors qu’il leur arrive même de ne pas trouver de termes pour l’exprimer. Vous ne pouvez avoir un tel amour sans confiance, et vous ne pouvez rétablir la confiance sans un retour à la vraie piété. Si un pasteur voit qu’il perd la confiance de son Église, il doit travailler à amener un réveil ; ainsi seulement il regagnera la confiance. Je ne veux pas dire par là que ceci doive être son mobile, mais qu’un réveil suscité par son moyen lui rendra la confiance des membres de son troupeau qui s’adonnent à la prière. Si un ancien ou un membre ordinaire de l’Église trouve ses frères refroidis à son égard, il n’y a qu’un moyen de changer cela ; qu’il redevienne lui-même spirituel, et qu’il manifeste, par sa physionomie et par sa vie, la splendeur de l’image de Christ. Cet esprit s’implantera dans l’Église et s’y répandra ; la confiance sera renouvelée et l’amour fraternel régnera de nouveau.
3°) Un réveil est indispensable pour détourner de l’Église les jugements de Dieu. Ce serait là prêcher une chose étrange si les réveils sont des miracles, et si l’Église ne peut pas plus contribuer à les produire qu’elle ne peut contribuer à produire un orage. S’il en était ainsi nous ne pourrions pas dire à l’Église qu’elle doit s’attendre à des jugements de Dieu, à moins qu’elle ne se réveille. Nous affirmons que les chrétiens qui ne se réveillent pas sont plus à blâmer que les pécheurs qui ne se convertissent pas, et que, s’ils ne sont pas réveillés, ils peuvent compter que Dieu les visitera de ses verges. Combien souvent Dieu ne visita-t-il pas de ses jugements le peuple juif, parce qu’il ne voulait pas se repentir et se laisser ranimer lorsqu’il était appelé par les prophètes ! Combien souvent n’avons-nous pas vu des Églises, et même des dénominations entières frappées de malédiction parce qu’elles n’avaient pas voulu se réveiller et chercher le Seigneur, en lui disant : « Ne reviendras-tu pas nous rendre la vie, afin que ton peuple se réjouisse en toi ? »
4°) Il n’y a qu’un réveil qui puisse préserver une Église d’être anéantie. Une Église qui décline ne peut continuer d’exister sans un réveil. Si elle reçoit de nouveaux membres, ils seront pour la plupart dénués de piété. Sans un réveil, le nombre des conversions en une année ne sera en général pas aussi grand que celui des décès. Il y a eu dans ce pays, des Églises dont les membres sont morts, et comme il n’y avait point eu de réveil, et que de nouveaux convertis n’avaient par conséquent pas pu prendre leur place, elles se sont éteintes, et leur organisation a été dissoute. Un pasteur m’a dit qu’il avait travaillé comme missionnaire en Virginie, dans la localité où le célèbre Samuel Davies brillait autrefois comme un flambeau. L’Église dont Davies avait été le conducteur, ne comptait plus un seul frère. L’Église s’était enorgueillie, et elle était dispersée. J’ai entendu parler d’une Église, en Pennsylvanie, autrefois florissante, mais qui, ayant négligé de demander un réveil, avait été réduite à un si petit nombre de membres, que le pasteur devait envoyer chercher un ancien d’une Église voisine pour distribuer la communion.
5°) Seul un réveil empêchera les moyens de grâce de faire du mal aux impies. Sans réveil, les méchants s’endurciront de plus en plus en entendant prêcher l’Évangile et ils auront pour partage une damnation plus horrible que s’ils n’en avaient jamais rien connu. Vos enfants et vos amis seront condamnés à un sort bien plus affreux en enfer, après avoir eu à leur portée les moyens de grâce, s’il n’y a point de réveil pour les convertir. Il vaudrait mieux pour eux qu’il n’y eût ni moyen de grâce, ni sanctuaire, ni Bible, ni prédication, que de vivre et de mourir là où il n’y a point de réveil. L’Évangile est odeur de mort qui donne la mort, à moins qu’il ne soit offert aux pécheurs comme une odeur de vie qui donne la vie.
6°) Un réveil est le seul moyen par lequel une Église puisse être sanctifiée, croître dans la grâce et être préparée pour le ciel. Qu’est-ce que croître dans la grâce ? Est-ce entendre des sermons et acquérir quelques notions nouvelles sur la religion ? Non, certes. Le chrétien qui fait cela, mais rien de plus, va de mal en pis, s’endurcit, et chaque semaine il est plus difficile de le stimuler au devoir.
Charles-G. FINNEY
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