Dans un précédent article publié sur notre site, Charles Finney montre comment « labourer nos jachères », c’est-à-dire comment défricher notre cœur, en confessant nos péchés d’omission.
Mais il existe dans nos cœurs des péchés d’une autre sorte…
LES PÉCHÉS DE COMMISSION
1°) Les dispositions mondaines. Quel a été jusqu’ici l’état de votre cœur à l’égard de vos biens terrestres ? Les avez-vous considérés comme étant réellement à vous, comme si vous pouviez en disposer à votre gré ? Si vous l’avez fait, notez-le. Si vous avez aimé les biens terrestres pour eux-mêmes ou pour satisfaire une convoitise, une ambition, l’esprit mondain, ou pour amasser en faveur de votre famille, vous avez péché et vous devez vous repentir.
2°) L’orgueil. Rappelez-vous, autant que possible, tous les cas dans lesquels vous avez montré de l’orgueil. La vanité est une forme spéciale d’orgueil. Combien de fois avez-vous à vous accuser de vanité pour vos vêtements ou pour votre extérieur en général ? Combien de fois avez-vous employé plus de temps, de pensées ou de peine à vous habiller pour aller à l’église, qu’à préparer votre âme pour le culte ? Vous avez vécu, plus occupé de la manière dont vous paraîtriez devant l’homme mortel que de celle dont votre âme paraissait devant Celui qui sonde les cœurs. De fait, vous avez recherché l’adoration des hommes, plutôt que de vous préparer vous-même à adorer Dieu ; vous avez cherché à faire diversion dans le culte divin en attirant l’attention de l’auditoire sur votre mise élégante. C’est en vain que vous prétendriez être indifférent aux regards des gens. Soyez vrai. Prendriez-vous toute cette peine si tout le monde était aveugle ?
3°) L’envie. Recherchez les cas dans lesquels vous avez envié ceux que vous considériez, à certains égards, comme étant au-dessus de vous. Peut-être avez-vous envié ceux qui étaient plus doués ou plus utiles que vous. N’avez-vous jamais porté envie à d’autres au point d’être peiné d’entendre faire leur éloge ? Ne vous êtes-vous pas arrêté plus complaisamment sur leurs fautes que sur leurs qualités, et sur leurs défaites plus que sur leurs succès ? Répondez consciencieusement ; et si cet esprit infernal a trouvé abri chez vous, repentez-vous profondément devant Dieu, sans quoi il ne vous pardonnera jamais.
4°) L’esprit de censure. Rappelez-vous les cas dans lesquels vous avez agi avec amertume, et où vous avez parlé de chrétiens d’une manière dépourvue de bienveillance et de charité chrétienne, de cette charité qui exige que nous donnions toujours l’interprétation la plus raisonnablement favorable à toute action d’un caractère douteux.
5°) Notez les occasions dans lesquelles vous avez parlé derrière le dos des gens, des fautes, réelles ou supposées, des membres de l’Église ou d’autres personnes, alors que cela n’était pas utile ou qu’il n’y avait pas de raison valable pour le faire. C’est là de la médisance. Pour être coupable de médisance, il n’est pas nécessaire d’avoir menti : dire la vérité avec le dessein de nuire, voilà la médisance.*
6°) La légèreté. Combien souvent n’avez-vous pas usé de légèreté dans vos rapports avec Dieu, comme vous n’auriez jamais osé le faire dans des relations avec un souverain terrestre ! Ou bien vous vous êtes conduit en athée, et avez oublié qu’il y avait un Dieu, ou bien vous avez eu moins de respect pour lui, et en sa présence, que vous n’en auriez eu s’il s’était agi d’un des juges de cette terre.
7°) Le mensonge. Comprenez maintenant ce que c’est que le mensonge. C’est toute espèce de tromperie intentionnelle. Si la tromperie a été involontaire, ce n’est pas un mensonge. Mais si vous avez l’intention de produire une impression contraire à la pure vérité, vous mentez. Notez tous les cas dont vous pouvez vous souvenir. Ne leur donnez pas un nom adouci. Dieu les appelle des mensonges. Vous feriez mieux de porter sur vous-même une accusation juste. Qu’elles sont innombrables les tromperies qui se commettent chaque jour dans les affaires, et dans les rapports sociaux par des paroles, des regards et des actions, ayant pour but, par des motifs égoïstes, de produire sur d’autres une impression contraire à la vérité !
8°) La fourberie. Notez tous les cas dans lesquels vous vous êtes conduit envers l’un de vos semblables comme vous ne voudriez pas qu’il l’eût fait avec vous. Ça, c’est de la fourberie. Dieu a donné une règle à ce sujet : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux. » Voilà la règle. Si vous n’avez pas agi ainsi, vous êtes un fourbe. Remarquez que la règle n’est pas que vous devez faire pour autrui « ce que vous pouvez raisonnablement attendre qu’il fasse pour vous » : ce principe justifierait n’importe quel degré de méchanceté. Dieu dit : « Comme vous voulez qu’ils fassent pour vous. »
9°) L’hypocrisie. Par exemple, dans vos prières et dans les confessions que vous faites à Dieu. Notez les cas dans lesquels vous avez prié pour des choses que vous ne désirez pas réellement. Preuve en est qu’après avoir prié, vous n’auriez pas pu dire ce que vous aviez demandé. Combien de fois avez-vous confessé des péchés avec lesquels vous n’étiez pas résolu de rompre, et alors que vous n’aviez pas pris la résolution solennelle de n’y pas retomber ? Oui, vous avez confessé des péchés, alors que vous vous attendiez aussi certainement à les renouveler, que vous vous attendiez à vivre.
10°) Voler Dieu. Pensez aux occasions dans lesquelles vous avez mal employé votre temps, et gaspillé en vains amusements, en conversations frivoles, à lire des romans et à ne rien faire, des heures que Dieu vous avait données pour le servir et pour sauver des âmes. Pensez aux nombreux cas où vous avez fait un mauvais usage de vos talents et de votre intelligence, où vous avez dissipé de l’argent pour satisfaire vos convoitises, ou bien pour des choses non nécessaires, qui ne contribuaient ni à votre santé, ni à votre véritable bien-être, ni à votre utilité. Peut-être quelques-uns parmi vous ont-ils dépensé l’argent de Dieu pour du tabac. Je ne parlerai pas des boissons enivrantes, car je suppose qu’il n’y a point ici de chrétien qui voudrait en boire, et j’espère qu’il n’en est pas un qui fasse usage de ce poison dégoûtant qu’est le tabac. Pensez-y : une personne faisant profession d’être chrétienne et employant l’argent de Dieu pour s’empoisonner avec du tabac !
11°) La mauvaise humeur. Peut-être avez-vous parlé avec emportement à votre femme ou à vos enfants, ou à votre famille, ou à vos domestiques, ou à vos voisins. Notez tout cela.
12°) Empêcher autrui d’être utile. Peut-être avez-vous affaibli l’influence d’autrui par des insinuations contre lui. Non seulement vous avez dérobé à Dieu vos propres talents, mais vous avez encore lié les mains de ceux qui voulaient agir. Quel misérable serviteur que celui qui ne se contente pas de fainéanter, mais qui empêche les autres de travailler ! Quelquefois on les empêche de travailler par le seul fait qu’on accapare inutilement leur temps ; d’autres fois c’est en détruisant la confiance chrétienne dont ils étaient dignes. Vous avez donné beau jeu à Satan.
Directions générales
Si vous constatez que vous avez commis une faute contre quelqu’un, et que vous puissiez atteindre la personne, allez confesser votre péché immédiatement et débarrassez-vous de cette affaire. Si la personne est trop loin pour que vous puissiez vous rendre auprès d’elle, écrivez-lui et confessez votre tort. Si vous avez frustré quelqu’un en quelque chose, envoyez-lui le montant avec les intérêts. Faites toutes ces choses à fond et jusqu’au bout. Faites-les maintenant. Ne renvoyez pas ; vous ne feriez qu’aggraver le mal. Confessez à Dieu les péchés commis contre Dieu, et aux hommes ceux que vous avez commis contre les hommes. Ne cherchez pas à vous tirer d’affaire en contournant les obstacles. Enlevez-les du chemin. En labourant votre jachère, vous devez ôter tout ce qui obstrue la voie. Vous pourriez négliger certaines choses que vous croiriez de peu d’importance, et vous étonner de ce que vos sentiments religieux ne sont pas tels que vous les auriez désirés : la cause en est que votre esprit orgueilleux et charnel a recouvert telle chose que Dieu voulait que vous confessiez et abandonniez. Défrichez tout le terrain et retournez-le. Ne frustrez pas votre terrain, en le privant du labourage complet auquel il a droit ; ne vous laissez pas détourner du but par de petites difficultés ; poussez la charrue droit à travers les obstacles ; labourez profond, pour que le sol soit bien retourné et ameubli, propre à recevoir la semence et à porter du fruit « au centuple ».
Charles-G. FINNEY
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