NOTRE CORPS LAVE
« Approchons-nous...le corps lavé d’une eau pure . »
Hébreux 10.22
L’homme appartient, à la fois, à deux mondes, le visible et l’invisible. Dans sa constitution, le matériel et le spirituel, le corps et l’âme sont merveilleusement unis. Par la chute, le corps et l’âme ont été tous deux asservis à la puissance du péché et de la mort ; par la rédemption, ils peuvent en être délivrés l’un et l’autre. Ce n’est pas seulement dans la vie intérieure de l’âme, mais aussi dans la vie du corps que la puissance de la rédemption peut être manifestée.
Sous l’Ancienne Alliance, le culte était surtout extérieur, et consistait principalement en « ordonnances charnelles, imposées jusqu’à une époque de réformation » (Hébreux 9.10). Elles enseignaient une partie de la vérité, elles exerçaient une certaine influence sur le cœur, mais elles ne pouvaient pas amener l’adorateur à la perfection. C’est seulement au moyen de la Nouvelle Alliance qu’a été révélée la religion de la vie intérieure, l’adoration de Dieu en esprit et en vérité. Et cependant, il est nécessaire d’être sur nos gardes, de peur qu’en recherchant la vie intérieure, nous ne négligions la vie extérieure. C’est dans le corps, aussi bien que dans l’esprit que doit se faire sentir la puissance de salut du Christ Jésus. N’est-ce pas ce qui, à l’instar des ablutions juives, se trouve symbolisé par le baptême d’eau ? Quand la foi était entrée dans le cœur, le corps était baptisé, ce qui signifiait que la vie physique était dorénavant tout entière placée sous la direction suprême de Christ. C’est ce qui faisait écrire à Jean : « il y en a trois qui rendent témoignage : l’Esprit, l’eau et le sang (1 Jean 5.7). Le même Esprit, qui applique puissamment à nos cœurs l’œuvre du sang de Christ, se rend maître du corps lavé d’une eau pure. Au moyen de la Parole, il le discipline et le soumet à sa loi.
Dans notre passage, l’auteur fait évidemment allusion à la cuve d’airain qui se trouvait entre l’autel d’airain et le tabernacle. A l’autel, le sacrificateur recevait le sang et en faisait l’aspersion ; puis il se lavait avant d’entrer dans le Lieu Saint. Lors de leur consécration, les sacrificateurs devaient premièrement se laver, ensuite il était fait sur eux l’aspersion du sang (Exode 29.4, 20). De même, au grand jour de l’expiation, le souverain sacrificateur devait se laver avant d’entrer dans le Lieu Très Saint avec le sang (Lévitique 16.4). la leçon est claire : si nous nous approchons du Lieu Très Saint, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, nous devons aussi avoir le corps lavé d’une eau pure. La liberté d’entrer, la purification par le sang, ne peuvent être rendues effectives que dans une vie où chaque action est purifiée par la Parole. Tout en nous, le visible et l’invisible, doit être purifié : nos paroles et nos actes, aussi bien que les pensées et les mouvements de nos cœurs. « Qui pourra monter à la montagne de l’Éternel ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur. » Un cœur purifié par le sang de Christ, un corps qui, par l’eau, a été purifié de toute souillure, ce sont là deux choses unies par Dieu : que l’homme ne les sépare pas. Que de chrétiens, en dépit de leurs efforts, n’ont pu entrer dans le Lieu Très Saint. La raison en est qu’ils n’avaient pas les mains pures ; ils n’avaient pas consenti à ce que tout ce qui, en eux, n’était pas parfaitement saint, leur fût dévoilé et fût exclu. « Nettoyez vos mains, pécheurs ; purifiez vos cœurs, hommes irrésolus. » L’efficacité du sang de Christ est illimitée, pour celui qui, d’un cœur sincère, rompt avec tout péché.
Le corps lavé d’une eau pure…
Ce n’est pas seulement en esprit, c’est aussi avec notre corps, que nous entrons dans le Lieu Très Saint. C’est sur nous, ici-bas, tandis que nous sommes dans notre corps, que resplendit la présence de Dieu. C’est notre corps qui est appelé « le temple du Saint-Esprit », et c’est « dans notre corps » que nous devons « glorifier Dieu » (1 Corinthiens 6.19-20). Notre être tout entier, corps, âme et esprit, doit être offert à Dieu en sacrifice vivant et saint. Ce que nous mangeons, ce que nous buvons, le temps que nous accordons au sommeil, aux loisirs et au travail, notre façon de nous vêtir, tout notre genre de vie exerce une influence plus grande que nous ne le pensons sur notre vie spirituelle. C’est là souvent qu’il faut chercher la cause des interruptions dans cette communion avec Dieu que nous désirerions constante. Le cœur et le corps sont inséparablement unis. Le cœur purifié d’une mauvaise conscience réclame un corps lavé d’une eau pure.
Andrew MURRAY
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