LETTRE OUVERTE A JONATHAN
Quel nom ! Quel beau nom tu as porté ! « L’Éternel a donné ». N’y avait-il pas là comme un parfum prophétique ? Ton peuple, Israël, connaissait un temps de crise grave. Mais Dieu l’aimait, cette nation sortie tout droit de ses entrailles miséricordieuses. Et il lui a donné David, le berger de Bethléhem, le vainqueur du géant. Qui pouvait, en cette heure de grâce, respirer les lointaines senteurs messianiques ? L’Éternel a aimé...le monde. Et il lui a donné Jésus, son Fils bien-aimé, celui qui s’appelle le « Fils de David » ; lui aussi Berger, lui aussi de Bethléhem, lui aussi vainqueur d’un géant, combien bien plus redoutable : Satan (Jean 3.16).
Jonathan, ton courage m’impressionne, m’édifie, me stimule même. Ton père te confie le commandement de mille hommes, et à Guéba, tu bats la garnison des Philistins (1 Samuel 13.3). La guerre est déclarée. Accompagné seulement de ton porteur d’armes, tu gravis le côté abrupte de la gorge de Micmasch, jusqu’à un avant-poste des ennemis, tu as l’audace de te jeter sur eux, et en tues vingt d’un coup (1 Samuel 14.1-15). Lorsqu’un peu plus tard, le roi ton père survient, les Philistins s’entre-tuent. Une cuisante déroute s’ensuit.
Face à mes problèmes, au lieu de craindre, je dois t’imiter et placer ma foi en l’Éternel, le Dieu fort et puissant dans les combats.
Plus tard, Dieu confie une mission à ton père. Ce dernier désobéit, et l’Éternel le rejette, lui préférant le fils d’Isaï, l’homme qui allait accomplir toutes ses volontés. Il est possible, probable même, que, dans cette période, tu n’en saches rien.
Ah ! la vallée des térébinthes ! (1 Samuel 17.2)...La vallée de l’homme de Gath et de sa provocation ; la vallée du défi permanent, de l’arrogance, du mépris, de la malédiction au nom de dieux païens, quel terrible souvenir ! Quarante jours, quarante longs jours, vont être les révélateurs d’une lâcheté quasi générale. Car, à ce que je sache, personne ne descend pour l’affronter celui-là ! Même pas toi, Jonathan ! Je ne te juge pas ; y serais-je aller, moi ? Mais il n’empêche...où est Jonathan, le héros d’hier ? Comme quoi, l’homme a ses limites. Il faut le savoir, pour se jeter dans les bras de l’Éternel, et aller au-delà de notre impossible.
Six coudées et un empan de chair humaine se permettent d’insulter chaque jour le « Père des esprits », « l’Éternel des armées », le « Dieu de l’armée d’Israël » ? C’en est trop.
Lui, va oser affronter cet orgueilleux blasphémateur. Lui, c’est l’enfant de Bethléhem, blond et d’une belle figure. Avant-hier, berger ; hier, harpiste devant le roi – excusez du peu ; aujourd’hui, guerrier improvisé, homme fort et vaillant. Tu le sais, Jonathan, il y a un temps pour la musique et un temps pour le combat ; un temps pour être devant le roi, et un temps pour affronter l’ennemi. Ce devrait être ainsi dans nos églises aujourd’hui. Mais beaucoup de harpistes des cultes dominicaux, brillent par leur absence à l’heure des réunions de prière. La harpe, oui ; la fronde non. La louange ? « Ça marche ! », comme ils disent. La prière, pour quoi faire ? Et Goliath rit. Et Goliath insulte. Et Goliath défie. Jusqu’à quand ? On ne tue pas le géant avec une harpe, mais avec une fronde et une pierre ! Qui aurait la folie de croire le contraire ? En cette heure de crise, ce n’était pas d’un musicien dont Israël avait besoin, mais d’un guerrier. Ah ! si tu étais là pour le prêcher haut et fort aujourd’hui, mon cher Jonathan, et raconter les choses merveilleuses dont tu as été le témoin !
Une pierre, une seule, a suffi. Goliath est maintenant à terre, décapité. Et le voici, le héros du jour, tenant à la main la tête sanguinolente du philistin. Le vainqueur ne manifeste ni orgueil, ni mépris, mais la joie de la foi en un Dieu invincible.
En cet instant, Jonathan, discernes-tu la glorieuse destinée de David ? Dès lors ton âme va s’attacher à la sienne, dans une communion pure, forte, indestructible. J’admire ta démarche. Ce que tu possèdes n’est bon qu’à être présenté au vainqueur. Tu n’es rien, lui est le libérateur. Tu te dépouilles donc de ce qui t’appartient pour en parer celui qui seul en est digne à tes yeux. A lui, ton manteau et tes vêtements, signes de sa dignité royale future ; à lui, ton épée et ton arc, agents de ses victoires ; à lui ta ceinture, car toute force appartient au fils d’Isaï (1 Samuel 18.4)
Des siècles plus tard, infiniment plus grand, plus glorieux, le « Fils de David », notre bien-aimé Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, sort vainqueur du tombeau. Sur le Golgotha, il a dépouillé Satan de sa domination, de son autorité, il a détruit toutes ses œuvres, il l’a livré publiquement en spectacle. Sa croix fut un triomphe complet et universel (Colossiens 2.15) A lui, désormais, la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, la louange, et le trône !
Et je me souviens de toi, Jonathan. Tu es un modèle pour moi. Je ne suis rien, Jésus est tout. A lui, ma vie, mon esprit, ma volonté, ma voix, mon argent, mon amour ; tout à lui seul, pour toujours !
(à suivre)
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
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Laborde pascal (lundi, 13 août 2018 07:54)
Amen merveilleuse vérité.