LA FOI
« Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour
l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit...
la foi »
1 Corinthiens 12.7-9
La foi est le premier des dons de puissance mentionnés en 1 Corinthiens 12.
Ce que n’est pas le don de la foi
Il faut distinguer le don spirituel de foi, de la foi ordinaire, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu. La Bible dit en effet : « Sans la foi, il est impossible de lui être agréable » (Hébreux 11.6). Le Nouveau Testament enseigne avec la plus grande clarté qu’un certain élément de foi est indispensable pour le salut même de l’âme : « Et mon juste vivra par la foi ; mais, s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui » (Hébreux 10.38). Il est vrai que même la foi par laquelle on est sauvé est un don de Dieu. Paul écrit : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Éphésiens 2.8). Mais il ne s’agit pas du don spirituel de foi mentionné dans 1 Corinthiens 12.9. Le don de la foi est un don surnaturel de l’Esprit qu’un croyant peut recevoir après avoir été sauvé. Il est une autre sorte de foi que celle qui sauve nos âmes.
Le don de la foi n’a pas de rapport avec la foi mentionnée comme fruit de l’Esprit, en Galates 5.22 : « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour...La foi... » (traduit dans certaines versions par « fidélité »). Le fruit croît, et la foi en tant que fruit de l’Esprit, est la foi qui mûrit au travers de nos expériences spirituelles. Un don peut se manifester soudainement d’une façon complète. Le « fruit » de la foi est cet empressement d’accepter la Parole de Dieu ; c’est le développement normal de la vie du Seigneur dans le cœur du croyant.
La foi en tant que fruit est cette attitude de confiance de l’esprit qui fait partie de la vie sanctifiée au même titre que la joie, la paix etc. Cette attitude de l’esprit est tout à fait à l’opposé de l’esprit sceptique qui refuse de croire ce que Dieu a dit. Le don de la foi est une toute autre manifestation de la foi.
Le don de la foi n’est pas la prière de la foi qui sauve le malade selon Jacques 5.15 : « La prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ». La prière de la foi qui sauve le malade est mise en contraste avec la prière de l’incrédule qui ne sauve personne. Selon Jacques 5.17, cette prière est imprégnée de la foi dans les promesses de la Bible.
Définition de ce don
Le don de la foi est une manifestation surnaturelle du Saint-Esprit. Il rend capable celui qui le possède de conserver une confiance inébranlable en Dieu pour la protection de sa personne ou pour la réponse à des besoins impérieux.
Tandis que le don des miracles est un don actif, accomplissant le miraculeux, le don de la foi serait plus généralement passif, recevant de Dieu le miraculeux.
Le don spirituel de la foi est une qualité spéciale de foi. Il est donné par Dieu à des croyants, dans certaines périodes ou circonstances critiques, par exemple, avec une telle puissance qu’ils sont soulevés au-dessus du niveau naturel et ordinaire de la foi en Dieu, et qu’ils reçoivent dans leur âme une certitude qui triomphe de tout. C’est un don magnifique et il est probablement exercé souvent, avec des résultats considérables par des enfants de Dieu qui restent entièrement dans l’ombre.
Ce don de la foi fait appel aux puissances du monde à venir, unissant les anges et les hommes pour l’accomplissement du dessein de Dieu. Il est incontestable qu’au nombre des héros de la foi mentionnés en Hébreux 11, bon nombre d’entre eux ont exercé le don de la foi. Par ce don, la violence du feu a été maîtrisée, les flammes en furie ne brûlèrent rien d’autre que les liens de ceux qui avaient été jetés dans la fournaise (voyez Daniel 3.19-28). De façon mystérieuse, des hommes ont été surnaturellement nourris et soutenus ; des anges ont gardé des serviteurs de Dieu, les protégeant des complots et de la férocité des bêtes. La possession de ce don se manifeste par un calme intérieur, de sorte qu’un homme condamné à mourir peut dormir la veille même de son exécution, tandis que d’autres peuvent se reposer malgré l’orage qui menace d’engloutir leur navire dans la mer. Par ce don, des bénédictions peuvent être prononcées et changer de façon miraculeuse et permanente le cours d’une vie.
Exemples de l’exercice du don de la foi
Un des exemples les plus frappants de ce revêtement de puissance nous est fourni par Élie au Carmel. En face de désavantages écrasants, il triomphe avec calme au point de railler ses adversaires ; il se fait une gloire de rendre l’exaucement qu’il attend de Dieu plus que jamais impossible naturellement ; il répand de l’eau sur le sacrifice ; pour couronner le tout, la certitude tranquille de sa prière, à la fin de cette journée, est l’un des passages les plus puissants de la Bible. J’invite mes lecteurs à méditer ce texte dans 1 Rois 18.30-39.
Peut-être le Seigneur pense-t-il à cette qualité spéciale de la foi quand il dit : « Ayez la foi de Dieu » (Marc 11.22, traduction littérale). C’est d’une telle foi qu’il pouvait dire qu’un seul grain peut transporter une montagne : « Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible » (Matthieu 17.20).
Certains chrétiens et serviteurs de Dieu ont eu conscience à certaines époques et dans certaines circonstances déterminées d’une foi spéciale pénétrant l’âme sur certains sujets précis.
Pour bien comprendre la sphère d’action de ce don (protection divine entre autre, et triomphe dans l’épreuve) souvenons-nous de l’image de la Parole de Dieu pour parler de la foi : le bouclier ! « Prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin » (Éphésiens 6.16).
Voici quelques exemples de l’exercice du don de la foi :
1 Rois 17.2-6 : « Et la parole de l’Éternel fut adressée à Élie, en ces mots : Pars, d’ici, dirige-toi vers l’orient, et cache-toi près du torrent de Kérith, qui est en face du Jourdain. Tu boiras de l’eau du torrent, et j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là. Il partit et fit selon la parole de l’Éternel, et il alla s’établir près du torrent de Kérith, qui est en face du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, et du pain et de la viande le soir, et il buvait de l’eau du torrent ».
Daniel 6.16-22 : « Alors le roi donna l’ordre qu’on amenât Daniel et qu’on le jetât dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Puisse ton Dieu, que tu sers avec persévérance, te délivrer ! On apporta une pierre, et on la mit sur l’ouverture de la fosse ; le roi la scella de son anneau et de l’anneau de ses grands, afin que rien ne fût changé à l’égard de Daniel. Le roi se rendit ensuite dans son palais ; il passa la nuit à jeun, il ne fit point venir de concubine auprès de lui, et il ne put se livrer au sommeil. Le roi se leva au point du jour, avec l’aurore, et il alla précipitamment à la fosse aux lions. En s’approchant de la fosse, il appela Daniel d’une voix triste. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions ? Et Daniel dit au roi : Roi, vis éternellement ! Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m’ont fait aucun mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui ; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai rien fait de mauvais ».
Jonas 2.1, 5, 11 : « L’Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits...Je disais : Je suis chassé loin de ton regard ! Mais je verrai encore ton saint temple...L’Éternel parla au poisson, et le poisson vomit Jonas sur la terre ».
Hébreux 11.32-34 : « Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquerait pour parler de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel, et des prophètes, qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères... »
Pourquoi ce don ?
Quelle que soit la foi, elle réjouit Dieu, mais le don de la foi le réjouit particulièrement. Avec ce don, il est possible de triompher de toutes les puissances et de toutes les forces qui s’opposent à nous, qu’il s’agisse de forces naturelles, de forces humaines, ou même démoniaques.
Comment s’exerce ce don ?
Il semblerait qu’en certaines occasions, les dons du Saint-Esprit ont besoin de plus de prière et de jeûne avant de pouvoir pleinement être exercés. Mais quand Jésus a dit à ses disciples : « Cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne », le don de la foi ne serait-il pas supérieur au jeûne et à la prière ? Absolument pas. Cette parole de Jésus ne nous autorise pas à opposer le don de la foi à la prière et au jeûne. Nous devrions bien plutôt les considérer comme complémentaires au don.
Quand exercer ce don ?
Le don de la foi étant un « avoir » spirituel, il peut être exercé comme tout autre don de l’Esprit. Si ce don a été manifesté une fois, on peut s’attendre avec juste raison à ce qu’il continue à se manifester. Si quelqu’un a fait confiance à Dieu pour sa délivrance lors d’un réel danger, il peut s’attendre à une nouvelle délivrance ou à un secours divin.
Ce don de la foi peut être exercé rapidement, et il peut aussi être maintenu durant une longue période. Dans le cas d’Élie, le don dut être exercé pendant un temps considérable, en réalité, jusqu’à ce que le torrent tarisse. Dans le cas de Jonas, il fut exercé pendant trois jours, soit tout le temps que Jonas passa dans le poisson ; et dans le cas des trois compagnons de Daniel, tout le temps qu’ils demeurèrent dans la fournaise.
Remarques
Il n’est pas nécessaire d’avoir le don de la foi avant qu’un autre don du Saint-Esprit nous soit donné et puisse être manifesté dans sa plénitude. S’il en était ainsi, alors le don de la foi serait utile à tous les autres dons. En réalité, quant à sa source et son opération, un don n’est pas dépendant d’un autre don. Ils sont tous séparés et distincts, et nous ne devons pas, d’aucune manière, considérer le don de la foi comme lié aux autres dons de l’Esprit. Chaque don de l’Esprit peut fonctionner séparément.
Le don de la foi est-il utile pour la guérison des malades ? Comme nous l’avons dit, un don ne peut opérer à la place d’un autre. Une personne ayant le don de la foi n’obtiendra des guérisons nombreuses et glorieuses que si elle possède les dons des guérisons. La foi dans la guérison d’une personne repose sur les dons de guérison, tout comme la foi nécessaire pour opérer des miracles repose sur le don des miracles, et la foi pour parler en langues repose sur le don des langues, etc.
Quelle est la plus grande foi : la foi du salut, la foi « fruit de l’Esprit », ou le don de la foi ? Ces trois sortes de foi sont vraiment différentes. Sans la foi du salut, nous ne pouvons pas recevoir les autres. La foi du salut nous conduit à l’expérience du salut. Le fruit de la foi est un aspect de la vie sanctifiée. Après avoir été sauvés, et après avoir commencé la sanctification de notre vie spirituelle, nous avons besoin des dons du Saint-Esprit afin de recevoir la puissance nécessaire pour servir le Seigneur et lui être utiles dans sa vigne. Il est donc difficile de dire quel est l’aspect le plus important de la foi, de même qu’il est difficile de nommer la partie la plus importante d’un arbre : les racines, les branches, ou le fruit.
En conclusion
Nous avons besoin au milieu de nous du Saint-Esprit et de ses manifestations. Prions Dieu de se glorifier dans son Église au travers des dons sacrés qu’il a répandus sur elle avec tant de bonté.
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
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