LA ROBE SANS COUTURE
(2° partie)
L’Homme établi
« Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Actes 7.56).
« Parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destinée à cela » (Actes 17.31)
L’Homme doit finalement revenir pour être l’instrument du jugement de ce monde, avec justice. Dieu jugera les pensées des hommes par Jésus-Christ. « Il lui a donné autorité de juger aussi, parce qu’il est Fils de l’homme » (Jean 5 :27). C’est entre les mains du Fils de l’homme que Dieu a mis toute autorité, dans les cieux et sur la terre. Grâces soient rendues à Dieu de ce qu’il y ait un Homme dans la gloire. Grâces soient rendues à Dieu pour tout ce que cela signifie, pour vous et pour moi, dans notre besoin d’une humanité rendue parfaite. Il est établi là, comme le modèle de Dieu ; et le gage de notre conformité parfaite à l’image du Fils de Dieu, c’est qu’il nous a donné son Esprit. Nous en avons reçu les arrhes. « Quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est » (1 Jean 3.2) Qu’est-ce qui en est le gage, les arrhes, la garantie ? L’Esprit de Christ qui demeure désormais en ceux qui sont nés de nouveau, qui sont nés de l’Esprit !
Le Nouvel Homme « Un en tous » et exprimé corporellement
« Il l’a donné pour chef sur toutes choses à l’assemblée qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Éphésiens 1.22-23). Comment cette unité se manifeste t-elle ? Autrement dit, que signifie cette vérité de l’unité de Christ, comparée à une robe sans couture, et qu’implique t-elle ? Tête de l’Église qui est son corps, il est une unité par nature, une unité de vie, une unité en toutes choses ! Sa qualité suprême de tête représente l’unité qui est dans le Christ Jésus. Il serait difficile de séparer ces deux derniers traits. Ils sont réellement les deux aspects d’un tout : « Un en tous », et exprimé collectivement ; ils sont représentés par deux épîtres, la lettre aux Colossiens et celle aux Éphésiens. L’une établit la souveraineté absolue de Christ, la tête ; l’autre, l’unité de l’Église qui est son Corps. Elles ont chacune leur propre accent, leur portée et leur valeur. La lettre aux Colossiens montre toutes choses rassemblées en Christ, résumées en lui, et toutes choses unies en lui ; puis vient cette déclaration, qu’il est la tête de l’Église, son corps. C’est en lui, la tête de cette humanité rendue parfaite et glorifiée, qu’est assurée et établie une unité indestructible. Revenons un instant à la robe sans couture. Le psalmiste a prophétisé et au bout de plusieurs siècles ont lieu les scènes de la croix. Les scènes passent rapidement, avec leurs nombreux détails et incidents, et, au cours de ces événements, des hommes - les plus rudes, les plus brutaux, insensibles, cruels, sans égards, qui n’attachaient aucun prix aux choses nobles - s’étaient assis, après avoir crucifié Jésus, et restaient là à le regarder, nous dit Matthieu. Ils l’avaient dépouillé de ses vêtements, puis, leurs regards s’étant posés sur ceux-ci, ils avaient vu la possibilité de se faire quelque argent. Ces hommes étaient avares ; toutes leurs pensées étaient tournées vers quelque espoir d’acquisition, de gain, de profit ; oui, faire un profit d’une chose comme celle-ci ! L’homme était-il jamais tombé plus bas que cela ? Crucifier un Homme ; puis, en la présence même de celui qui est mourant, penser uniquement à ce qu’ils peuvent tirer de ses vêtements... Eux donc étant quatre, ils trouvèrent quatre objets ; et chacun en prit un. Puis ils arrivèrent au cinquième, qu’ils reconnurent pour une robe tout d’une pièce ; comme il n’y avait pas beaucoup à gagner à la partager en quatre, ils la tirèrent au sort. C’est à cela que tout se résume. Les dés sont apportés et jetés ; l’un des hommes a la chance et reçoit la robe sans couture en plus de sa part. Tout cela semble être comme un détail horrible dans toute cette machination diabolique. Cependant, dans l’invisible, se tient le Dieu tout-puissant, qui exerce son pouvoir souverain et qui jette un pont sur cette brèche de plusieurs centaines d’années. Un psalmiste avait prophétisé sous l’inspiration de l’Esprit éternel, et Dieu veille sur cette parole pour l’accomplir ; et les hommes les plus brutaux, cruels et insensibles, sont amenés inconsciemment sous cette souveraineté, afin que les Écritures s’accomplissent. Les plus mauvais des hommes même sont obligés d’exécuter les conseils de Dieu, et cela souvent sans qu’ils s’en rendent compte. Dieu veille sur tout ce qui est à Christ, et cela à cause du principe qui est à la base de cette vérité, à cause de la portée spirituelle qu’elle a dans la pensée de Dieu. Que signifie cette robe sans couture ? Dieu a soin de ses figures, de ses prophéties, de ses symboles même, jusqu’à ce qu’il les amène à leur accomplissement. Aucun détail du prototype n’a été négligé dans son accomplissement, et il ne le sera pas ; Dieu le dirige à travers tout et jusqu’au bout, dans son pouvoir souverain. De quoi nous parle la robe ? Elle parle d’une unité que Christ représente et qui est indestructible, d’une unité qui est en lui et qui ne peut être divisée. Elle signifie, en une vaste et glorieuse affirmation que, en Christ victorieux, tout le mal causé par la chute a été mis de côté et que, en lui, Dieu a assuré l’accomplissement de sa pensée. Il n’y a plus ici aucune déchirure. Tout cela a été supprimé. Le vieux vêtement d’Adam a été détruit, et Dieu a introduit sa nouvelle robe sans couture, et il l’a établie à la place où elle ne pourra plus jamais être déchirée. Satan ne peut l’atteindre. Le péché ne peut l’atteindre. Jusqu’à la dernière limite, tous les efforts ont été faits pour détruire cette robe, mais par sa puissance souveraine, il a triomphé. Par la gloire de l’Esprit éternel qui est en lui, il a vaincu. L’unité de Christ a été préservée par l’Esprit éternel, et il est là, dans une position relative, relative pour vous et pour moi. En d’autres termes, cela signifie que, par la foi en Christ, lorsque nous recevons le Saint Esprit, nous sommes unis à Christ et à toute sa parfaite humanité. Qu’est-ce que l’expression corporative ? « Jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (Éphésiens 4.13). « Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui » (1 Corinthiens 6.17). Qu’est-ce que l’Église ? Qu’est-ce que le corps de Christ ? C’est ce qui, par l’Esprit éternel, est uni au Seigneur, exalté et rendu parfait, en une même vie et en une même substance. Lorsque nous prenons le pain et la coupe, nous rendons notre témoignage au fait que nous communions par la foi et en esprit avec cette humanité parfaite. Nous contemplons, en d’autres termes, la face de Jésus-Christ, et, à mesure que nous le regardons, nous sommes transformés en la même image. Oh ! si nous pouvions voir, d’un côté, tout ce que signifie Christ établi et « un », et comprendre ensuite que l’Église est l’expression de l’unité de Christ, de sa parfaite unité, puisqu’il vit en nous et que nous vivons de lui. Pour employer l’expression que nous trouvons dans l’épître aux Colossiens, demeurons « attachés à la tête ». Il n’est pas trop tard pour le Seigneur d’avoir, maintenant même, sur cette terre, une compagnie de ses enfants qui veulent demeurer attachés à la tête. Que veut dire demeurer attachés à la tête ? Cela signifie, en un mot, permettre au Seigneur Jésus de se manifester en nous, dans sa souveraineté absolue, de nous amener dans l’unité de l’Esprit, dans l’unité de la foi, dans l’unité du gouvernement qui vient des cieux. C’est là le seul chemin pour parvenir à l’unité. Et c’est précisément dans ce domaine-là que se trouvent certaines choses contre lesquelles nous nous élevons. Nous arrivons en présence de cette question : le gouvernement doit-il être ecclésiastique ou bien doit-il appartenir entièrement au Saint-Esprit ? C’est là une chose d’une importance extrême - le gouvernement d’un système établi par les hommes ou bien le gouvernement exclusif du Saint-Esprit. Obéirons-nous à un ordre qui nous sera imposé du dehors, ou bien serons-nous dirigés par la vie qui s’exprime de l’intérieur ? En un mot, le gouvernement doit-il être organisé, ou bien doit-il être organique ? Ce sont là des questions décisives. La réponse que nous leur donnerons dépend entièrement de la mesure où nous demeurons attachés à la tête. Est-ce que ce sera le Saint Esprit, ou bien est-ce que ce seront les conseils des hommes ? La tête gouverne les membres. Les membres du corps ne conspireront pas et ne se concerteront pas entre eux pour dire à la tête ce qu’elle doit faire, ou pour établir des plans et des programmes pour elle. La tête ne demande pas non plus aux membres de concevoir des plans. Les membres sont simplement informés de ce que sont les plans déjà établis, ou de ce que sera le pas à faire, et leur responsabilité commence et se termine par l’obéissance. Les ordres que nous recevons dépendent de la mesure où nous prouvons que nous demeurons attachés à la tête. L’unité de Christ, dans sa pensée, son but, ses voies, ses moyens, son temps, son tout, cette unité exprimée dans ses saints, voilà la chose que Dieu a en vue. Il n’est pas trop tard pour réaliser cela dans une assemblée. Le vieil Adam n’est pas une unité pareille à cela, et c’est pourquoi nous avons une expression si contraire dans ce que l’on appelle l’Église. Des discordes, des divisions, des contradictions, des contrastes, des schismes, etc. ! Oh ! l’histoire de l’Église, en tant que chose terrestre, n’est qu’une suite de frottements internes. Mais Christ est « un », et je ne crois pas que nous puissions trouver trois ou quatre interprétations différentes des mêmes Écritures, si nous sommes sous le gouvernement du Saint-Esprit. Je ne crois pas que nous puissions trouver trois ou quatre systèmes différents de gouvernement ecclésiastique, si nous sommes sous le gouvernement du Saint-Esprit. Il est « un ». Christ est « un ». Remarquons-le, il ne nous appartient pas de dire : nous avons raison et les autres ont tort ! Gardons-nous d’un esprit comme celui-là ! Mais je dirai ceci : ayons soin d’avoir toujours la certitude que le fondement sur lequel nous nous appuyons n’est pas celui de nos études, de notre raison, de la comparaison que nous avons établie entre une chose et une autre, mais qu’il est celui de la souveraineté absolue et de l’autorité de la tête, de Jésus-Christ, par le moyen du Saint- Esprit. Nous parvenons à cette position : la croix entre sûrement pour mettre de côté le vieil Adam avec tout son caractère de division, de discorde, son état déchiré et délabré. La croix enlève, individuellement et collectivement, toute cette chose, ruinée dans son ensemble ; elle est mise de côté. Enroulée comme un vêtement, elle est ensevelie à jamais, et dans la résurrection du Seigneur Jésus, c’est le Nouvel Homme qui paraît, une unité, un tout. Nous pouvons éprouver notre relation avec le Seigneur Jésus de deux manières. C’est, premièrement, que nous trouvons dans notre propre être un triomphe progressif de ce qui en abolit la contradiction, une victoire progressive qui l’emporte sur le schisme de notre propre être ; nous constatons que Christ domine de plus en plus, et qu’il nous amène dans cette paix glorieuse qui est la paix de l’harmonie. Cela demande naturellement beaucoup d’explications et de ruptures ; contentons-nous cependant d’en toucher un simple point pour comprendre ce que nous voulons dire, et cela nous ouvrira un vaste champ. A mesure que nous avançons avec le Seigneur et que nous marchons par et dans l’Esprit, autrement dit, à mesure que Christ devient le Maître en nous, ces terribles conflits, cette affreuse agitation, et ce manque de paix, qui sont le résultat de nos propres efforts pour comprendre les voies du Seigneur, vont en s’amoindrissant et en diminuant,. La foi a écarté nos raisonnements ; nous apprenons à nous confier au Seigneur, et la paix entre en nous. Nous allons en croissant, et la division, les conflits orageux de notre âme sont apaisés, calmés ; Christ nous amène dans une harmonie. Je crois que, à mesure que nous parvenons à la maturité spirituelle, il y a moins d’orages entre nous et le Seigneur, et nous avons plus de paix. Non pas que les choses deviennent plus faciles, non pas que les problèmes cessent d’exister, non pas que les mystères disparaissent, mais parce que la foi se confie au Seigneur, et que tout ce schisme de notre être est vaincu ; et nous arrivons ainsi à un équilibre, à un aplomb, à un repos, à une stabilité. C’est l’unité de Christ en nous. Quand y parviendrons-nous ? Cela est déterminé non par le temps, mais par la souveraineté de Christ en nous. Cela peut se faire très rapidement ou peut être retardé ; cela ne dépend que de notre abandon à Christ. Ce qui est vrai en chacun individuellement, devient ensuite vrai parmi les saints, et nous pouvons ici encore éprouver notre relation avec le Seigneur, notre marche avec lui, par la manière dont son amour domine sur ces éléments humains, sur ces choses naturelles qui nous séparent ; car, bien que les choses naturelles soient encore là, bien que les hommes soient encore eux-mêmes, bien que le vieil Adam ne soit pas extirpé, il y a cependant quelque chose qui va en grandissant, et qui l’emporte sur tout ce qui est dans les autres - une patience, une compréhension, un amour ; c’est la robe sans couture qui gouverne ; car la beauté en est, pour ainsi dire, exprimée dans le Corps. Tissée depuis le haut ! Où cela se trouve-t-il ? Là où est la tête. Tissée depuis le haut jusqu’au bas !
Rappelons-nous, pour conclure, que la robe sans couture ne doit pas être tissée. Elle est déjà une réalité. L’unité de Christ n’est pas quelque chose qui doive être créé. Elle est déjà accomplie. Si imparfait que soit l’état du croyant ou de l’Église, tels que nous les voyons ici, le fait que nous sommes parfaits en Christ n’en est pas affecté. Une responsabilité repose sur nous, c’est de le glorifier en vivant selon le fait établi dans les cieux. Nous avons à reconnaître que tous sont « un en Christ », car « il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême. Il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, et partout, et en nous tous » (Éphésiens 4.4-6). Nous devons revêtir la robe sans couture, et ne pas contredire par notre conduite le vêtement sublime et saint que nous portons. « Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous » (Éphésiens 4.31). Nous n’avons pas a confectionner le vêtement, il l’est déjà ; nous devons simplement nous y conformer.
T. Austin SPARKS
www.batissezvotrevie.fr
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