JÉSUS EST LE « COMMENT DEVENIR »
« Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ?
Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? » (Jean 3.4)
« Nicodème lui dit : Comment cela peut-il se faire ? » (Jean 3.9)
Un entretien avec Jésus (Jean 3.1-16)
Nicodème, un homme d’entre les Pharisiens, vient trouver Jésus, de nuit. Il lui dit :
- Rabbi, nous savons que tu es un maître qui vient de la part de Dieu ; en effet, personne ne peut faire les signes que tu fais, si Dieu n’est pas avec lui.
Jésus lui répond :
- En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le Royaume de Dieu.
Nicodème lui dit :
- Comment un homme pourrait-il naître s’il est vieux ? Est-ce qu’il peut entrer une deuxième fois dans le ventre de sa mère et naître ?
A nouveau, Jésus lui répond :
- En vérité, en vérité, je te le dis : nul, s’il ne naît d’eau et d’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Perplexe, Nicodème demande encore :
- Comment cela peut-il se faire ?
Une double question pertinente
« Comment...comment ? » (Jean 3.4,9).
Bien que Nicodème ne saisisse pas la portée spirituelle de la nouvelle naissance, une question le préoccupe néanmoins : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ?...Comment cela peut-il se faire ? »
La même question monte dans le cœur de nos auditeurs auxquels nous prêchons de si bonnes et belles choses...parfois ! Ils sont d’accord – pas toujours – avec nos beaux sermons, truffés d’impératifs : « Soyez ! Ne soyez pas ! Faites ! Ne faites pas ! Allez ! N’allez pas ! ». Les cœurs honnêtes et bons seront d’autant plus d’accord si ces impératifs viennent directement de la Parole de Dieu, et non d’une prédication légaliste et destructrice. Le témoignage de leur conscience aiguisée leur fait approuver ce que nous proclamons de biblique. « Oui, mais...comment ? », se disent-ils en eux-mêmes. « Comment être, comment faire ce que Dieu demande ? »
La réponse de Jésus
Nicodème avait ses « comment ». Jésus avait la réponse : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3.14-16) Autrement dit, les « comment » trouvent leur réponse dans une personne : le Christ ; et dans son œuvre : la croix.
Jésus est le « comment naître », le « comment devenir », le « comment croître », le « comment être », le « comment faire ». Enlevez Jésus de la Bible, il n’en reste rien. Cheminant avec deux disciples en direction d’Emmaüs, le Christ ressuscité « leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » (Luc 24.27) Plus tard, apparaissant aux onze, il leur dit : « ...il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes » (Luc 24.44). Et il leur ouvrit l’esprit afin qu’ils comprennent les Écritures. Quiconque n’a pas vu Jésus à chaque page de la Bible, doit demander au Seigneur de dessiller les yeux de son cœur. Comment montrer Christ aux autres, si nous ne le voyons pas nous-mêmes ? Pauvres prêcheurs, qui peinent à trouver un sermon hebdomadaire, alors qu’ils devraient rencontrer la personne de Christ. C’est en voyant Jésus venir à lui que Jean-Baptiste a proclamé : « Voici l’Agneau de Dieu » (Jean 1.29) Paul écrivait aux Colossiens : « C’est lui [Jésus] que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. » (Colossiens 1.28). Tout ministère doit être envahi de la personne de Christ. Doit-il « annoncer », comme un évangéliste ? Qu’il proclame Christ ! Doit-il « exhorter », comme un pasteur ? Qu’il montre Christ ! Doit-il « instruire », comme un docteur ? Qu’il fasse découvrir la splendeur de Christ dans toute l’Écriture ! Si Christ n’est pas l’essence de notre prédication, nous abandonnerons nos auditeurs à leurs « comment », à leur désarroi, pour ne pas dire à leur désespoir. Seuls les paroissiens légers, superficiels et mondains y trouveront leur compte, se contentant d’une bouillie philosophique, assaisonnée d’un soupçon d’évangile.
Les deux repos
Jésus a dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions...et vous trouverez du repos pour vos âmes. » (Matthieu 11.28-29) Avez-vous remarqué que, dans la première invitation du Sauveur à venir à lui, la promesse du repos est répétée deux fois, avec une nuance dans les conditions exprimées. Cette nuance suggère que le repos permanent ne se trouve que dans la proximité permanente de Christ. Jésus dit d’abord : « Venez à moi et je vous donnerai du repos ». A l’instant même où le pécheur vient et croit, Christ lui donne le repos – le repos du pardon et de l’accueil, le repos dans son amour. Mais nous savons qu’il faut du temps pour nous approprier pleinement ce que Dieu nous a accordé. Il faut le saisir fermement et en prendre possession, l’assimiler au plus profond de notre être. Sans cela, le fait même que Christ nous le donne ne peut faire que nous le possédions vraiment, que nous l’expérimentions et en jouissions pleinement. C’est pourquoi le Sauveur répète sa promesse en des termes qui ne se réfèrent plus au repos offert dès l’accueil à la créature fatiguée venant à lui, mais qui parlent clairement d’un repos plus profond, plus personnel. Celui-ci est le privilège de l’âme qui demeure avec Jésus. Il ne dit plus seulement : « Venez à moi », mais « Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi ». Devenez mes élèves, laissez-moi vous former, soumettez-vous en toutes choses à ma volonté ; que toute votre vie ne fasse qu’un avec la mienne – en d’autres termes : demeurez en moi. Il ne dit plus seulement : « Je vous donnerai », mais « vous trouverez » du repos pour vos âmes. Le repos qu’il a donné au pécheur repentant lors de sa venue, va devenir un repos permanent, plus profond, résultant d’une plus longue fréquentation, d’une plus étroite communion, d’un abandon total, d’une intimité plus profonde. « Prenez mon joug, apprenez de moi ». « Demeurez en moi ». Telle est la voie qui conduit au repos permanent. Ces paroles ne font-elles pas découvrir aux âmes faibles et ignorantes ce que peut-être elles ont si souvent cherché en vain à comprendre : comment se fait-il que l’on perde si souvent le repos dont on a tant joui par moments ? La raison est qu’elles n’ont pas compris que le secret du parfait repos c’est l’abandon complet à Jésus. Lui livrer sa vie entière afin que lui seul dirige et gouverne, prendre son joug et se soumettre afin d’être conduit et enseigné, apprendre de lui, demeurer en lui, être et faire ce qu’il veut, et rien que ce qu’il veut. Telles sont les conditions que doit remplir un disciple et sans lesquelles il ne peut être question de conserver ce repos qui lui a été donné quand il est venu à Christ pour la première fois. Le repos est en Christ, ce n’est pas une chose qu’il puisse donner en dehors de lui-même. Ce n’est donc qu’en ayant Christ lui-même que le disciple peut réellement conserver ce repos et en jouir.
Mes bien-aimés frères dans le ministère, les croyants dont Christ nous a confié la charge, ont-ils trouvé le second repos ? C’est loin d’être le cas dans nos églises aujourd’hui ! Si nous nous attachons à la folie de la prédication de la croix ; si nous dénonçons le péché et ce qu’il a coûté à Christ pour nous en délivrer ; si nous prêchons la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d’œuvres dignes de la repentance, alors nous évangélisons convenablement. Le problème...c’est après. C’est après qu’il faut gérer la vie nouvelle dans laquelle sont entrés « nos » convertis. C’est là que l’on constate beaucoup de dégâts spirituels, en raison d’un enseignement défectueux, voire inexistant. En effet, un nombre non négligeable de croyants sont sauvés, sans nul doute, mais ce sont des « sauvés » inquiets, troublés, agités, angoissés, qui n’ont jamais trouvé la porte d’entrée dans le second repos de Christ. D’ailleurs, comment auraient-ils pu franchir cette porte ? On ne la leur a jamais montrée ! Ils sont demeurés dans l’ignorance ; on ne leur a jamais dit que Jésus réclame la soumission sans partage de tout leur cœur et de toute leur vie ; on ne leur a jamais enseigné qu’il n’y a pas un seul point de leur existence sur lequel Christ ne désire régner ; on ne leur a jamais dit que ses disciples doivent chercher à lui plaire jusque dans les petites choses. A ce jour, ils ne savent toujours pas combien la consécration que le Seigneur demande est totale. Quelle terrible responsabilité pour certains pasteurs qui, par crainte de froisser leur auditoire, de voir baisser les rentrées financières, et pour de multiples autres raisons plus pitoyables les unes que les autres, adoptent de « nouveaux codes évangéliques », comme ils disent !
Le ministère de la nouvelle alliance
Mes frères, nous devons prêcher Christ, tout le Christ, rien que le Christ. « L’évangile de Dieu...qui concerne son Fils » (Romains 1.1-3) est la sève du ministère de la nouvelle alliance.
L’ancienne alliance imposait une loi écrite sur des tables de pierre. Elle était « extérieure » au peuple. Elle était « le ministère de la mort » (2 Corinthiens 3.7). La loi ne pouvait pas procurer la vie. Elle était « le ministère de la condamnation » (2 Corinthiens 3.9). En effet, nul ne peut être justifié par les œuvres de la loi (Romains 3.20). L’apôtre en parle comme de « ce qui était passager » (2 Corinthiens 3.11). C’était le temps de la pédagogie divine ayant pour dessein de nous amener à Christ.
La nouvelle alliance, elle, est écrite dans nos cœurs. Nous faisons corps avec elle. Elle fait corps avec nous. Elle proclame une parole régénératrice, une parole capable de nous engendrer à la vie de Dieu. Elle est dynamique, tout entière imprégnée de la puissance de l’Esprit. Elle est « le ministère de l’Esprit » (2 Corinthiens 3.8). Elle est « le ministère de la justice » (2 Corinthiens 3.9), celle qui s’obtient par la foi en Christ. Elle est « ce qui est permanent » (2 Corinthiens 3.11).
C’est ce ministère-là qui amenait Paul à s’écrier : « Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Colossiens 1.27).
Mes frères, avant de monter en chaire, rappelez-vous que bon nombre de croyants, à l’instar de quelques Grecs venus à Jérusalem pour adorer, soupirent : « Nous voudrions voir Jésus » (Jean 12.21). Ne les décevez pas. Rendez-leur Jésus, qu’une apostasie évangélique abîme et travestit.
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
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Rene (mercredi, 10 avril 2019 05:56)
Merci pour cette belle exhortation qui nous ramène à l’essentiel a savoir la personne de notre Sauveur Christ