Nous publions ici le texte intégral (seconde partie) d’un message donné par le pasteur W. H. Beuttler, lors de la Convention Nationale des Assemblées de Dieu, à Rouen, en mai 1959.
Ce texte provient de la traduction orale faite pendant ces rencontres. Nous avons cru bon de le garder tel quel, afin d’en conserver toute la valeur spirituelle.
LA PARABOLE DU SEMEUR
(2° partie)
La semence le long du chemin
Maintenant, parlons ensemble de cette terre semblable à un chemin.
Ce passage me ramène toujours en Allemagne, lorsque j’étais un petit garçon.
Je me souviens d’un champ labouré et nous, garçons, il fallait pour aller à l’école, que nous fassions le tour de ce champ. Les garçons, vous le savez, n’aiment pas faire des détours ! Aussi, marchions-nous au travers du champ. C’était un champ nouvellement labouré, et tous les jours nous avons marché au travers du champ, cela pendant des semaines, et au bout d’un certain temps, il y avait un chemin. Le fermier a jeté sa semence mais nous marchions encore sur le chemin ; partout, elle germait, elle poussait, mais là où nous avions marché, rien ne poussait. C’est là l’image de celui qui entend sur le bord du chemin ; nos cœurs peuvent être comme un champ nouvellement labouré ; quelque chose se produit dans nos cœurs, les pieds de quelqu’un se promènent au travers de notre cœur…
Je vais vous expliquer cela.
Lorsque je serai parti au Japon, vous viendrez à l’église, à votre assemblée. Un jour, papa et maman viendront à la réunion. Ils auront avec eux leurs deux petites filles (je vous dis cela parce que, moi aussi, j’ai deux filles quoique bientôt je vais en perdre une qui va se marier). Supposons que vous soyez ce papa et cette maman. Vous écoutez donc le pasteur qui prêche. Après la réunion, vous retournez chez vous et vous commencez à manger. Alors l’épouse dira au papa : « Comment as-tu trouvé le sermon du prédicateur ? »
- « Oh ! Je ne l’ai pas aimé. Il prêchait beaucoup trop longtemps, et il a dit quelque chose qui ne m’a pas plu ! J’ai l’impression qu’il me visait, moi ! Si c’était un homme, il viendrait me le dire en tête à tête ! »
Les enfants sont assis, là, à table. Peut-être ne diront-ils rien...mais quelque chose se produit dans leur cœur ; les pieds de quelqu’un marche dessus...Alors maman parlera :
- « Oui, tu as raison, et tu sais, je n’aime pas la robe que met sa femme, je trouve que cette robe a beaucoup trop de couleurs, et le chapeau était beaucoup trop petit, et puis ses cheveux n’étaient pas coiffés tout à fait comme il aurait fallu ! »
Les enfants ne disent rien...mais quelque chose s’accomplit en eux. Le dimanche suivant, ils reviennent à l’église ; ils écoutent le même pasteur, ce soir-là, ils rentreront à nouveau chez eux. L’un d’eux parlera :
- « Tu sais, maman, je n’ai pas aimé la prédication du pasteur ».
Que s’est-il passé ? Voilà ce qui s’est produit : les pieds de quelqu’un ont fait un chemin au travers du cœur de ces enfants, ils ne peuvent plus aimer le pasteur...Ils ont entendu tant de critiques à son égard ! Ce qu’il dit ne pénètre plus dans leur cœur ; cela repose sur la surface de leur cœur et ne produit aucun fruit.
Combien nous pouvons blesser le cœur de personnes, et ainsi, entraver la Parole de Dieu. Quelqu’un a rendu leur cœur dur, au travers des critiques, des paroles méchantes.
Supposons qu’un évangéliste vienne dans votre église ; quelqu’un dira :
- « J’attends cet évangéliste avec impatience afin qu’il visite notre église. Je l’ai entendu à Paris, et j’ai reçu de telles bénédictions par son intermédiaire ! J’ai hâte qu’il arrive chez nous ! »
Alors, quelqu’un d’autre parlera :
- « Ah ! Tu ne peux pas attendre qu’il arrive ? Moi, je préférerais qu’il ne vienne jamais ici. J’ai appris quelque chose sur son compte. Je vais te dire...(et il le dit).
- « Est-ce vrai ? »
- « Oh, oui ! »
- « Vraiment ? »
- « Mais oui ! »
- « Et la moitié encore n’a pas été dite ! Veux-tu savoir ? Je vais te le dire » (et il le dit).
- « Vraiment ? »
- « Mais oui ! »
Maintenant, vous écoutez le prédicateur que vous aimiez autrefois, mais quelqu’un a marché au travers de votre cœur, et vous dites :
- « Tu sais, tu avais raison, son message n’est pas aussi bien que je le pensais, je n’ai rien reçu au travers de sa prédication, quelque chose n’est pas en règle dans sa vie... »
En effet, quelque chose n’est pas en règle, mais c’est dans votre cœur ; quelque chose s’est produit dans le sol de votre cœur...Il est devenu un chemin. Le sol qui était autrefois tendre, ouvert et réceptif est devenu maintenant dur ; il est fermé. La parole reste sur la surface, elle ne pénètre plus à l’intérieur, elle n’est pas reçue.
Il faut que je vous dise quelque chose, mes amis, peut-être cela vous paraîtra très dur, mais je n’ai pas l’intention de vous le dire d’une façon sévère !
Il y a des parents qui se lèvent dans l’église et qui disent :
- « Priez pour ma fille ! Elle danse dans la ville, ce soir... »
- « Priez pour mon fils ! C’est un ivrogne ! »
Eux-mêmes ont critiqué le serviteur de Dieu si souvent, et si sévèrement que leur cœur s’est fermé à la Parole et que ce soir même, ils dansent ou ils boivent, parce que les parents, par leurs critiques contre le pasteur, ont tracé un chemin dur au travers de leur cœur. Ils ne veulent plus rien savoir de la Parole de Dieu ; et les parents disent à l’église : « Aidez-nous à prier ! », alors qu’eux-mêmes ont fait tout le mal !
Mes amis, j’ajouterai ceci : il y a des fils et des filles en enfer parce leurs propres parents ont rendu leur cœur dur et impénétrable à l’évangile. Ceci est une terrible vérité ! Nous pouvons faire des chemins au travers des cœurs, non seulement des hommes, mais des enfants également.
Et maintenant, la semence repose sur la surface...Voici ce que dit Jésus : « Satan vient immédiatement et enlève la semence ». Satan est là qui veille afin de saisir la Parole qui ne pénètre pas dans le cœur. C’est la raison pour laquelle certaines personnes ne peuvent rien recevoir de la prédication de la Parole ; leur cœur est devenu un chemin au travers duquel les pas d’autres personnes ont marché trop souvent, ou trop longtemps !
Y a-t-il un remède ? Il y a un remède dans certains cas ; parfois, c’est trop tard. Je connais des jeunes gens qui sont devenus hostiles à l’Évangile à cause des propres paroles de leurs parents ; je ne sais comment on pourra les toucher maintenant. Mais s’il y a ici, ce soir, des personnes qui réalisent que leur cœur est endurci, je dirai le remède pour elles :
Nous allons lire dans le livre du prophète Osée, au chapitre 10 et au verset 12. Nous allons suivre la traduction anglaise ; il est dit : « Brisez la terre dure, brisez les mottes ».
Comment le fermier accomplit-il cela ? Le fermier trouve un champ dur ; il a un instrument (appelé la charrue) avec lequel il brise la terre. Il la retourne. Dieu a aussi une charrue ! Nous allons voir cela dans le livre des psaumes, au psaume 129 et aux versets 1 à 3…
Avez-vous remarqué le verset 3 tout particulièrement ? « Des laboureurs ont labouré mon dos, ils y ont tracé de longs sillons ».
Là, la charrue de Dieu est très sévère. Il utilise la charrue de la souffrance. S’il y en a parmi vous qui ont un cœur endurci et qui désirent qu’il soit labouré, dites alors : « O Dieu, laboure mon cœur ! » C’est là une prière très difficile. Dieu veut se servir de la charrue de la souffrance, il veut permettre que quelque chose se produise dans votre vie, qui brisera votre esprit, qui fera couler les larmes de vos yeux, qui rendra votre cœur tendre. Dieu est prêt à répondre à une telle prière. Il sait comment briser ces cœurs.
Dans le chapitre 28 du livre du prophète Esaïe, Dieu est représenté comme un paysan ; et c’est un bon cultivateur. On le représente labourant la terre, la retournant sens dessus-dessous. Avez-vous quelques fois travaillé la terre ? Dans le temps passé, j’aidais mon grand-père. Après le labourage, d’autres travaux doivent être entrepris car il laisse de grosses mottes dures, qui doivent être brisées. Voilà comment nous aidions notre grand-père : nous prenions un instrument appelé « houe », et nous tapions sur les mottes de terre pour les briser. Ce travail, Dieu vous aidera à le faire ; il vous tournera sens dessus-dessous, et alors, on vous tapera sur la tête...Qui donc vous frappera ? Votre frère, votre sœur dans le Seigneur, et ils seront excessivement heureux d’aider Dieu ! Voilà ce qui se produit : Dieu vous laboure avec la charrue de la souffrance. Vous allez trouver un frère, une sœur ; vous dites : « Frère, je suis malheureux, mon cœur est si triste ! » Vous pensez qu’il va vous répondre : « Comme c’est dommage ! » Savez-vous ce qu’il vous dira : « Eh bien ! tu l’as mérité, c’est tout juste ce dont tu avais besoin ! »
Qu’est-ce donc que ceci ? C’est la houe !
Vous vous direz : « Je pensais avoir un peu de consolation et voilà qu’on me tape sur la tête ! »
Dieu prépare le sol. Vous l’avez demandé. Pourquoi vous plaignez-vous ?
On faisait encore autre chose dans ce champ. Grand-père prenait un râteau, et il fallait râteler la terre. Le râteau a beaucoup de dents et Dieu a beaucoup de râteaux !
Douze enfants de Dieu se rassemblent...avec leurs langues...(Brou…) Savez-vous ce qui se produit ?
- « Ah ! Je suis heureux que cela lui soit arrivé ! »
- « Il y a longtemps que j’attendais cette épreuve pour lui ! »
Vous entendez cela, c’est le râteau qui passe au-dessus de votre âme. Alors vous êtes en morceaux. Vous êtes complètement brisé. Et Dieu dit : « Ce champ qui était un chemin dur est devenu à nouveau cultivable, et je peux maintenant l’ensemencer ».
A ce moment, vous serez très heureux de recevoir la Parole de Dieu. Vous aurez tant entendu de la bouche des hommes, en ce qui vous concerne que, maintenant, vous ne serez que trop heureux d’entendre quelque chose de la part de Dieu. Alors, vous dévorerez chaque parole, au lieu de vous asseoir tout près de la porte, au fond de la salle. Vous viendrez aussi près du prédicateur qu’il vous sera possible. Autrefois, lorsque vous étiez à l’église, toutes les deux minutes, vous regardiez votre montre et vous vous disiez : « Si seulement il s’arrêtait ! Je voudrais aller à la maison, je suis fatigué ! » Maintenant, vous dites : « Ah ! Si seulement il parlait plus longtemps ! J’ai tellement faim ! »
Vous écoutez chaque parole, vous l’enfermez dans votre cœur et elle produira des fruits, pour certains, trente, pour certains, soixante, et pour d’autres, cent. Le champ qui était autrefois un chemin est devenu un champ fertile.
(à suivre)
W.-H. BEUTTLER
www.batissezvotrevie.fr
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Hanja RAMANANARIVO (lundi, 27 mai 2019 16:30)
Très bon message et tellement véridique ! C'est triste de voir les méfaits de notre langue. Mais Dieu est miséricordieux et puissant. Il pardonne et agira.