QUELLE LECTURE JÉSUS FAISAIT-IL DE L’ANCIEN TESTAMENT ?
Peut-on prêcher sans mentionner Jésus ? Paul était déterminé à ne pas apporter à ses auditeurs autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (1 Corinthiens 2.2).
Mes frères, toutes nos prédications devraient mettre en valeur la gloire de Christ. Les richesses spirituelles qui se trouvent en Jésus-Christ sont infinies, leurs conséquences sur notre vie chrétienne sont sans fin. Le prédicateur n’a donc aucune raison d’être ennuyeux s’il proclame la splendeur du Fils de Dieu et ce, dans l’onction puissante de l’Esprit.
Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul écrit : « Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu, qui avait été promis auparavant de la part de Dieu par ses prophètes dans les Saintes Écritures, et qui concerne son Fils... » (1.1-3).
Les mots « qui concerne son Fils » indiquent à la fois l’objet de la prophétie (l’Ancien Testament), et le contenu de l’Évangile (le Nouveau Testament).
Intéressons-nous ici à Christ, en tant qu’objet de la prophétie. A propos de Romains 1.3, le texte grec dit : « ...au sujet de son Fils »
Le regard de Jésus lui-même sur l’Ancien Testament…
« ...Christ, entrant dans le monde dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps ; tu n’as agréé ni holocauste ni sacrifices pour le péché. Alors j’ai dit : Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est question de moi) pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hébreux 10.5-7).
Jésus a fait l’application à lui-même de cette parole de David, contenue dans le Psaume 40.8 : « Alors j’ai dit : Voici je suis venu avec un rouleau de livre écrit à mon sujet » (traduction littérale de l’hébreu). Il savait que le rouleau du livre parlait de lui.
Pourquoi donc tant de prédicateurs aujourd’hui parlent-ils si peu de Christ, et abreuvent-ils leurs auditeurs de philosophie, de psychologie, de sociologie, d’humanisme, comme si « le rouleau du livre » parlait de tout sauf du Fils de Dieu ?
Jésus, s’adressant à des Juifs, ses adversaires, dit : « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5.39).
A l’époque où Jésus prononça ces paroles, les Écritures n’étaient formées que de l’Ancien Testament ; mais le Seigneur en ouvre les trésors : les pages de l’Ancien Testament, toutes divinement inspirées, témoignent du Messie. Les messagers de la Nouvelle Alliance ne devraient jamais l’oublier ! Ne pas lire Christ de la Genèse à Malachie, ne pas le contempler dans ces 39 livres sacrés, ne pas le proclamer, c’est vider le Livre de Dieu de son essence même, le dépouiller de sa substance divine.
Jésus dit aussi : « Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? »
Y a-t-il, en dehors du Christ, une autre voie qui permette d’accéder à Dieu ? Tout prédicateur doit être convaincu que c’est par Jésus que s’opère la restauration des relations avec le Père céleste et avec les autres. Ses auditeurs ne peuvent réellement savoir ce que doit être leur vie qu’en contemplant la réalité du Christ, dans leur union avec lui, par la foi en lui. Ainsi donc, qu’il s’appuie sur le Nouveau Testament ou sur l’Ancien Testament, le prédicateur remplira son message de la personne et de l’œuvre de Jésus. La personne du Fils bien-aimé de Dieu sera l’introduction, le corps, et la conclusion de la prédication. Si Jésus n’est pas constamment le centre du sermon, l’exhortation et l’enseignement deviennent au mieux une simple morale chrétienne, au pire un légalisme destructeur.
Jésus « se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Esaïe. L’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s’assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui. Alors, il commença à leur dire : Aujourd’hui cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, est accomplie » (Luc 4.16-21).
Esaïe n’avait pas parlé de lui-même, mais du Messie à venir ; et le Messie, c’était lui, Jésus.
Dimanche soir de Pâques. Jésus est ressuscité. Mais combien le savent et le croient ? « Deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades, environ onze kilomètres ; et ils s’entretenaient de tout ce qui s’était passé. Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus s’approcha, et fit route avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître...Alors Jésus leur dit : O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffre ces choses, et qu’il entre sans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures [l’Ancien Testament] ce qui le concernait (Luc 24.25-27).
Jésus confirme que les cinq premiers livres de la Bible, et les écrits de tous les prophètes sont remplis de vérités au sujet de lui-même.
En matière de prédication, la grande question-clé est donc la suivante : « En quoi ce texte rend-il témoignage de Christ ? » Le prédicateur doit s’opposer à la prise en otage du commentaire biblique par des intérêts purement littéraires et linguistiques, qui oublieraient le but essentiel de la parole de Dieu : la proclamation du Christ à un monde perdu, et à une Église en marche vers la maturité spirituelle.
Ce même soir de Pâques, Jésus dit aux disciples rassemblés à Jérusalem : « C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprennent les Écritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » (Luc 24.44-47).
Jusqu’à présent, ces hommes lisaient les Écritures et semblaient les connaître. Mais, en réalité, un voile était jeté sur leurs cœurs. Christ ôta ce voile et leur donna la grande révélation de sa personne et de son œuvre, contenue dans l’Ancien Testament – le Pentateuque, les prophètes, les psaumes.
A partir de l’Ancien Testament, nous pouvons prêcher Christ, tout autant que sur la base du Nouveau Testament. Non seulement nous le pouvons, mais nous le devons, car l’Ancien Testament dans sa totalité, prophétise la personne et l’œuvre de Christ.
Quelle est la seule question qu’il nous faut nous poser lorsque nous nous préparons à prêcher ? Il est d’ailleurs indispensable que nous ayons très clairement la réponse à l’esprit avant de nous lever pour le faire : en quoi ce texte de l’Écriture, et donc mon sermon, rend-il témoignage au Christ ?
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
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Isabelle Kervella (mardi, 16 juillet 2019 16:58)
Merci pour ce message frère Paul. On pourrait dire qu'il n'y a pas d'ancien et nouveau testaments, mais une continuité, une alliance renouvelée et ultime en Jésus, le sacrifice parfait et suffisant une fois pour toutes. C'est l'Homme qui a séparé les livres en 2 parties mais comme votre exposé le démontre, de Genèse à Apocalypse, il s'agit de Christ et d'Israël, mais surtout du Messie.
René (vendredi, 19 juillet 2019 17:55)
Message essentiel que celui de Christ helas mis de plus en plus de côté