L’ŒUF DU PAPILLON
« Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse…
Mon corps ne t’était point caché, lorsque j’ai été fait…
Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient. »
Psaume 139
Le papillon croît, non en grandissant, mais en se perfectionnant. Œuf d’abord, il devient chenille, et passe par plusieurs phases avant de se transformer en chrysalide. Ce n’est qu’après avoir traversé toutes ces vies antérieures, toutes ces préparations, qu’il se métamorphose, enfin, en cette merveille de beauté.
Sa vie est éphémère : quelques jours, souvent même quelques heures. Il est rare qu’il vive plus de trois ou quatre semaines, alors que, pour le développement complet de la chrysalide, de la chenille et de l’œuf, il faut des semaines, des mois, des années même. Il y a là un grand encouragement et une leçon de patience singulièrement pour nous qui nous agitons si facilement et perdons patience à cause de la lenteur de notre évolution et l’extrême éloignement du but.
L’origine première du papillon est donc très modeste. Il commence par être infiniment petit : un œuf qui, comme toutes les semences, n’a pas la dimension d’un pommeau d’épingle. Et pourtant, quelle merveille qu’un œuf de papillon !
Dans son ouvrage sur « les oiseaux et leurs nids », M. Samuel Robert parle de la variété infinie des œufs d’oiseaux. Celui de l’autruche mesure 15 cm et celui de l’oiseau-mouche a la grosseur d’un poids ; l’œuf du casoar est noir verdâtre, celui du pic d’un blanc lustré. Toutes les gammes de la couleur, de la forme et de la grandeur sont représentées. Les œufs des rapaces sont sphériques, ceux des échassiers piriformes, ceux des gallinacés ovoïdes et ceux des palmipèdes allongés. Les oiseaux nichant dans les trous pondent des œufs blancs. Quant à leur position dans le nid, les uns sont arrangés de telle sorte que les pointes sont tournées vers le centre, d’autres sont placés verticalement, d’autres enfin sont collés au nid pour qu’ils ne soient pas emportés et brisés par le vent.
Ainsi en est-il des œufs du papillon. Ne croyez pas qu’ils soient tous semblables. Bien au contraire, comme les œufs des oiseaux, ils offrent les formes, les couleurs et les grandeurs les plus variées. Sphéroïdes, oblongs ou hémisphériques, leur coque offre souvent les cannelures les plus gracieuses. Artistement guilloché, ce berceau du papillon, ouvrage d’art exquis avec ses fines moulures ciselées, fait parfois penser à de vrais chapelets de joaillerie.
Au moment de la ponte, ces chefs-d’œuvre d’élégance sont enduits d’une matière gluante, insoluble dans l’eau, qui sert à les fixer aux tiges, au tronc, aux rameaux et aux feuilles des végétaux, avec une symétrie souvent remarquable. Certains papillons, pour protéger leur ponte, possèdent à l’extrémité de leur abdomen une grosse touffe de poils soyeux qui se détachent au moindre attouchement et dont ils recouvrent leurs œufs pour les garantir du froid et de l’humidité ou les faire échapper aux yeux de leurs ennemis, les mésanges et les ichneumons. On prétend qu’un hiver rigoureux tue les infiniment petits ; nous affirmons, au contraire, que la vitalité des œufs est si grande, qu’ils peuvent supporter une température de 50 à 60 degrés centigrades au-dessus ou au-dessous de zéro, sans que, pour cela, le germe soit détruit.
Est-ce que le spectacle d’une pareille protection ne devrait pas nous libérer des multiples appréhensions qui tourmentent tant de chrétiens fervents ? Comment ! le Créateur aurait pourvu d’une manière si délicate aux tout premiers commencements de l’être le plus fragile de la Création, qui vit sur cette terre, à la façon des éphémères, quelques jours rapides, et notre Père céleste, qui « nous a élus avant la fondation du monde et nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants », ne pourvoirait pas à notre défense ! Ah ! pauvres incrédules que nous sommes ! Combien nous avons besoin de réapprendre les leçons du Maître disant : « Considère...et crois » !
Alexandre MOREL
www.batissezvotrevie.fr
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