LE REGARD DES APÔTRES SUR L’ANCIEN TESTAMENT
(suite)
Dans notre précédent article, nous avons remarqué quelle lecture des hommes comme l’apôtre Pierre, Étienne le premier martyr, et Philippe l’évangéliste, faisaient de l’Ancien Testament. Illuminés par l’Esprit de Dieu, ils y découvraient la magnificence de Christ et de son œuvre. Serait-ce alors la seule et grande lecture que nous devrions en faire ?
Apollos
Que nous dit la Parole de Dieu à propos d’Apollos, ce « Juif...homme éloquent et versé dans les Écritures » (Actes 18.24) ? « Il réfutait vivement les Juifs en public, démontrant par les Écritures [l’Ancien Testament] que Jésus est le Christ. » (Actes 18.28)
Paul
Qu’en est-il de l’apôtre Paul ? Quelle approche faisait-il des textes de l’Ancienne Alliance ?
Avec humilité, il pouvait écrire aux chrétiens de l’église d’Éphèse : « C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire en peu de mots. En les lisant, vous pouvez vous représenter l’intelligence que j’ai du mystère de Christ...A moi qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ, et de mettre en lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses. » ( Éphésiens 3.3, 4, 8, 9) Or, la base scripturaire de l’apôtre ne pouvait être que l’Ancien Testament ! Le Saint-Esprit avait donc conduit Paul à découvrir les richesses de Christ dans le souffle prophétique des passages de l’Ancienne Alliance. Voyons plutôt :
Prêchant l’Évangile dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, et proclamant avec force la résurrection de Jésus, il dit : « Et nous, nous vous annonçons cette bonne nouvelle que la promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie pour nous leurs enfants, en ressuscitant Jésus, selon ce qui est écrit dans le Psaume deuxième : « Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui. » Qu’il l’ait ressuscité des morts, de telle sorte qu’il ne retournera pas à la corruption, c’est ce qu’il a déclaré, en disant : Je vous donnerai les grâces saintes promises à David, ces grâces qui sont assurées. » (Actes 13.32-34). Ces dernières paroles sont une citation libre du texte d’Esaïe 55.3. Et l’apôtre ajouta encore : « C’est pourquoi il [Dieu] dit encore ailleurs : Tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. » (Actes 13.35) Et là, Paul cite le Psaume 16, verset 10. Et il conclut sur ce point en ces termes : « Or David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu, est mort, a été réuni à ses pères, et a vu la corruption. Mais celui que Dieu a ressuscité n’a pas vu la corruption. » (Actes 13.36-37) L’apôtre faisait de ces textes une application directe à Christ.
Les prédicateurs ont rarement du mal à délivrer un message tiré de l’Ancien Testament, mais prêcher Christ à partir de ces textes est une autre histoire. C’est pourtant précisément ce que fit encore l’apôtre Paul lors de son arrivée à Thessalonique, comme le précise l’Écriture : « Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie, et ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux d’après les Écritures [l’Ancien Testament !], expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Christ. » (Actes 17.1-3)
Certes, l’Ancien Testament contient de nombreux passages explicitement « messianiques » qui font indubitablement référence au Christ promis. Esaïe 53 en est peut-être l’exemple le mieux connu, mais il en existe beaucoup d’autres. Personne n’a de difficulté à prêcher Christ à partir de ces écrits.
En revanche, il est beaucoup plus difficile de parvenir à une interprétation christologique cohérente globale de l’Ancien Testament, dans laquelle celui-ci se présente dans son entier comme un témoignage rendu à Christ et interprété en conséquence. Mais l’Esprit de vérité qui a conduit les apôtres du premier siècle dans toute la vérité, nous conduira aussi. Il prendra de ce qui est à Jésus, et nous l’annoncera. Ces « choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme », ces « choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment », il nous les révélera par l’Esprit, « car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu...Personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. » (1 Corinthiens 2.9-11)
Mes frères bien-aimés, prédicateurs de la Nouvelle Alliance, soyons pleinement convaincus que le but de la totalité de l’Ancien Testament est d’instruire et d’édifier les croyants de la Nouvelle Alliance. Tout l’Ancien Testament rend un puissant témoignage à Christ. Il a été écrit dans notre intérêt, et cet intérêt réside en Christ. Quiconque n’en fait pas cette lecture ressemble à un homme creusant dans une mine d’or pour en retirer des cailloux !
Revenons à l’apôtre Paul. Lors de sa comparution devant le roi Agrippa, il dit : « Grâce au secours de Dieu, j’ai subsisté jusqu’à ce jour, rendant témoignage devant les petits et les grands, sans m’écarter en rien de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver, savoir que le Christ souffrirait, et que, ressuscité le premier d’entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux nations. » (Actes 26.22-23)
Puissent cette déclaration de l’apôtre nous encourager à trouver Christ, non pas dans quelques textes, mais « dans toutes les Écritures » !
Charles Spurgeon disait que de n’importe quel chemin de la campagne anglaise, on pouvait arriver à Londres ; et que, partant de n’importe quel texte de l’Écriture, on pouvait arriver à Christ. Non seulement on le peut, mais on le doit.
« Je n’ai jamais trouvé dans toute la Bible un seul passage qui ne pointe pas d’une manière ou d’une autre vers Christ, le Seigneur de gloire, auquel l’Écriture rend continuellement témoignage. » (Edgar Andrews)
Une grande partie de la prédication qui se pratique dans nos milieux évangéliques est dépourvue de la personne de Christ. En conséquence, les églises en souffrent, les croyants meurent de faim spirituelle.
Arrivé à Rome, l’apôtre Paul convoqua les principaux des Juifs, et s’entretint avec eux. « Ils lui fixèrent un jour, et plusieurs vinrent le trouver dans son logis. Paul leur annonça le royaume de Dieu, en rendant témoignage, et en cherchant par la loi de Moïse et par les prophètes, à les persuader de ce qui concerne Jésus. » (Actes 28.23)
Un homme fréquentait une église qui passait par une période de grande bénédiction, avec de nombreuses conversions de jeunes gens, sous le ministère d’un pasteur expérimenté. Le responsable d’une église voisine lui demanda un jour quel était le secret de sa réussite. Il répondit : « Je pense que là où vous dites : « Venez à l’église », nous disons : « Venez à Christ. »
Les croyants sont bénis et édifiés par une prédication et un enseignement qui se centrent sur Christ et dont il est le sujet principal. Une telle prédication glorifie Christ et plaît à Dieu le Père.
C’est une puissante vérité que nous devons redécouvrir. Certains prédicateurs ont besoin d’être eux-mêmes convaincus qu’une prédication axée sur Christ est vraiment la manière biblique de prêcher.
Paul BALLIERE
www.batissezvotrevie.fr
Écrire commentaire